Et_que_le_vaste_monde.jpg RENTRÉE 2009 L’auteur irlandais Colum Mcann arpente une nouvelle fois New-York. Du caniveau et des poutrelles des SAISONS DE LA NUIT (éd. Belfond, 2001) il s’est lancé depuis le vide immense des cieux de Manhattan pour atterrir sur le trottoir. Il observe depuis un filin d’acier, tendu entre les tours du World Trade Center, ses personnages se fracasser contre le mur de la vie.

Ceux-ci la dévorent comme d’autres engloutissent le bitume, mais la vie finit par les dévorer. Un par un. Les putes du Bronx, un curé irlandais, un petit juge, des mères orphelines de leurs fils éparpillés au Viet-Nam. Tous finissent engloutis par New-York et l’Amérique des années 70. Petits morceaux de charbon de l’Amérique brûlés par la comète american way of life. Suicide, drogue, accident, rien ne leurs sera épargnés. Ceux qui survivent sont des rocs de granites irlandais ou bien des petites filles de prostituées que le trottoir a épargné.

Sur la couverture de ce roman, un homme marche sur un filin d’acier. Avec sa perche – qui forme une croix avec le filin- il reste en vie et continue à avancer, le vide de tout côté. Vers la vie, la mort ? Les deux sont partout.

Le style est affaire d'équilibre et d'audace. Deux qualités qui font de Colum Mcann un des auteurs majeurs de notre époque. Et que le vaste monde poursuive sa course folle est un grand roman sur une époque déjà disparue et pourtant si proche de la notre.

Et que le vaste monde poursuive sa course folle
Colum Mcann
Belfond, 431pages, 2009, 22e.
Roman
Traduit de l'Irlandais.

Article publié le 26 août 2009.