La lettre du Libraire - Mot-clé - Cadre vert2024-03-29T08:00:46+01:00urn:md5:730380b67af77a3fbbc36330a33651feDotclearLe jardin dévastéurn:md5:debbb7f644e266aa3514985bd53609ec2021-07-27T11:30:00+02:00lalettreLittérature américaineCadre vertJorge VolpiMexiqueSeuil
<p><img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Le_jardin_devaste_t.jpg" alt="Le_jardin_devaste.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_jardin_devaste.jpg, mar. 2009" /><strong>En 114 chapitres très courts - parfois une ligne - Jorge Volpi nous plonge avec un talent hors norme dans l’histoire de l’Humanité tout entière.</strong><br /></p>
<p>Il utilise le conte à l’orientale pour raconter l’histoire de Leila qui vit la cruelle réalité de la guerre irakienne. Leila cherche ses deux frères survivants dans Bagdad, fortifié par les Américains, et qui ont tué au début de la guerre son mari, sa fille et son père.<br />
Jorge Volpi utilise le feuilleton à l’occidentale pour narrer la vie sans relief du narrateur, sans intérêt car comme dans tout feuilleton, il est déchiré entre ses maîtresses et ne sait comment s’en rapprocher ou s’en éloigner. Enfin, l’universitaire qu’il est, se demande comment rendre un article dans les délais prévus. Que de problèmes...<br />
La maîtrise de la construction rend le récit haletant. La brièveté des phrases percute à chaque instant et l’on regrette mille fois d’arriver à la fin.<br /></p>
<p><em>Le jardin dévasté</em><br />
Jorge Volpi<br />
Le Seuil<br />
Coll. Cadre vert<br />
Mexique.<br />
2009<br /></p> Une vérité si délicateurn:md5:34b0cb00451ddd60660c6dfbfd5a8d552020-12-14T08:55:00+01:00lalettrePolarsCadre vertJohn le CarréLe SeuilPOLARRENTRÉE 2013ROMAN NOIR
<p><img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Une_verite_si_delicate_s.jpg" alt="Une_verite_si_delicate.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Une_verite_si_delicate.jpg, mai 2014" /><strong>John le Carré démontre, une nouvelle fois, sa grande capacité à synthétiser l'esprit d'une époque. Après les idéologies de la guerre froide dans <em>l'homme qui venait du froid</em> et <em>Les gens de Smiley</em> (entre autres), après l'argent des multinationales dans <em>La constance du jardinier</em>, John le Carré nous averti des méfaits des lois liberticides votées à la va-vite aux USA au travers du <em>Patriot Act</em>, en Angleterre ou en France</strong>.<br /></p>
<p>Certains hommes sont au service de leur pays pour le drapeau, l'honneur ou la grandeur comme Kit Probyn envoyé sur le Rocher de Gibraltar pour une mission qui le dépasse en tout. Mais l'avenir le récompensera : il est nommé diplomate dans les Caraîbes et, enfin, fait Lord. Trop beau pour être vrai et il le sait... d'autres d'hommes comme Jay Crispin servent ce même pays pour surveiller, contrôler, menacer ou tuer pour l'argent ou le pouvoir quels qu'en soient les dommages collatéraux. Quant aux lanceurs d'alerte, ils n'ont pas encore la voix qui portent assez loin pour fragiliser des États aussi puissants.<br /></p>
<p>"L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu" disait La Rochefoucauld - cité par Le Carré - jusqu'à ce que le plus fort l'emporte par la violence. En tout points et toutes époques confondues, les personnages de John le Carré perdent à la fin. Ils sont broyés par un "système" trop puissant, trop fort pour eux.<br /></p>
<p>L'ironie de John le Carré lui de permet d'écrire, dans son vingt-troisième roman, que si le monde a changé, les hommes eux n'ont pas changé. Lui non plus n'a pas changé, c'est toujours un grand écrivain.<br /></p>
<p><em>Une vérité si délicate</em><br />
<a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/John%20le%20Carr%C3%A9">John le Carré</a><br />
<a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Le%20Seuil">Le Seuil</a><br />
<a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Cadre%20vert">Cadre vert</a><br />
336 p., 21.50€<br />
Octobre 2013<br /></p>
<p>Article publié le 24 novembre 2013<br /></p> Les réputationsurn:md5:e0d120bd9e56a8b37d9211f132dfb3d72016-08-22T21:48:00+02:00lalettreLittérature américaineCadre vertJuan Gabriel VasquezLe SeuilRENTRÉE 2014
<p><img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Les_reputations_s.jpg" alt="Les_reputations.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Les_reputations.jpg, juin 2014" /><strong><a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/RENTR%C3%89E%202014">RENTRÉE 2014</a></strong> <strong>Il ne manque que quelques notes du <em>Concierto de Aranjuez</em> (version Miles Davis) pour un plaisir définitif à la lecture de ce roman.</strong><br />
<br />
<strong>Juan Gabriel Vasquez connait les qualités et les défauts de son peuple et de sa ville : Bogota. Il les décrit avec passion, amour et lucidité, voire dépit lorsqu'il s'agit de leurs défauts.</strong><br /></p>
<p><strong>La réputation d'un caricaturiste, d'un homme politique douteux, d'une enfant, d'une femme d'une épouse, d'un directeur de journal sont en jeu sous sa plume. Peut-on détruire une réputation avec une simple caricature ? Un coup de crayon ? Est-ce que les non-dits, les suggestions d'un trait de plume ont-ils plus de pouvoir qu'un article argumenté, réfléchit ?</strong><br /></p>
<p><strong>C'est l'histoire de Javier Mallarino, grand caricaturiste politique au faîte de sa gloire. Irréprochable contempteur des défauts de la classe politique colombienne, hérault des petits et des cireurs de chaussures. La rencontre avec une jeune femme va le bouleverser. A-t-il commis un "mauvais" dessin ? Un dessin injuste et pousser au suicide un homme politique ?</strong><br /></p>
<p><strong>Dans un pays passionné par la corrida, on aime que le sang coule : celui du taureau comme celui du torero. Dans <em>Les réputations</em>, Juan Gabriel Vasquez joue de la <em>muleta</em> avec ses lecteurs comme avec ses personnages. <em>Les réputations</em> est un superbe roman qui confirme le style maîtrisé de Juan Gabriel Vasquez</strong>.</p>
<p><em>Les réputations</em><br />
Juan Gabriel Vasquez<br />
Le Seuil<br />
Cadre vert<br />
Traduit du Colombien pat Isabelle Gugnon<br />
188 pages, août 2014.<br />
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Article publié le 12 septembre 2014.<br /></p> Le turbulent destin de Jacob Obertinurn:md5:fdd765518242e28e0d782e1efdb942002016-07-01T23:29:00+02:00lalettreLittérature européenneCadre vertCatalin Dorian FlorescuRoman allemandSeuil
<p><img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Le_turbulent_destin_de_jacob_Obertin_s.jpg" alt="Turbulent destin 106462-J-crg.indd" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Turbulent destin 106462-J-crg.indd, fév. 2013" /><strong>Jacob Obertin n’a que son nom pour lui. Il est d’un physique déplorable, sans énergie ni charisme. Autant dire, tout le contraire de son père et de tous les Obertin depuis le XVIe siècle</strong>.<br /></p>
<p>Des hommes parfois violents, brutaux mais sûrs de leurs destins. C’est pourquoi son père n‘hésite pas une seconde, lorsque les soviétiques raflent les jeunes allemands, pour le pousser vers le wagon à bestiaux qui part pour la Sibérie, et garder avec lui un tsigane costaud et volontaire pour l’aider à travailler à la ferme familiale.<br /></p>
<p>« <em>Le turbulent destin de Jacob Obertin</em> » est une fresque familiale impitoyable. De la Lorraine au fin fond de l’Empire Austro-Hongrois, à Timisoara, chaque génération de Obertin lutte contre la famine, la misère et la guerre pour se construire un avenir meilleur.<br /></p>
<p>Aucune résilience là-dedans. Juste l’instinct animal, humain, de survie. Prendre pour survivre, tuer pour acquérir, terroriser pour régner, travailler comme dix pour prospérer.<br /></p>
<p>Catalin Dorian Florescu est né à Timisoara et brosse avec talent le portrait d’une famille en butte avec la petite comme la grande histoire. Un roman quasi universel ou la roue du temps épuise les plus fortes volontés. Un roman fascinant.<br /><br /><img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Florecu___Yvonne_Bohler_s.jpg" alt="Florecu___Yvonne_Bohler.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Florecu___Yvonne_Bohler.jpg, fév. 2013" />
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<br /></p>
<p><br /></p>
<p><em>Le turbulent destin de Jacob Obertin</em><br />
Catalin Dorian Florescu<br />
Le Seuil<br />
Coll. Cadre vert<br />
348p. 22€<br />
7 mars 2013 <br /></p>
<p>Crédit photo: Yvonne Bölher.<br /></p> Le corps humainurn:md5:0bad86cc15b4a79e5203fe65fc33c4522016-06-12T22:39:00+02:00lalettreLittérature européenneCadre vertPaolo GiordanoRENTRÉE 2013Roman italienSeuil
<p><img alt="Le_corps_humain.jpg" src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Le_corps_humain_s.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_corps_humain.jpg, mai 2013" /><strong>Le talent n’attend pas le nombre des années. Paolo Giordano est né en 1982, il a fait un doctorat de physique théorique, publié un roman brillant <a href="http://ad.zanox.com/ppc/?24238190C2129039345T&ULP=[[livre.fnac.com%2Fa2808167%2FPaolo-Giordano-La-solitude-des-nombres-premiers]]"><em>La solitude des nombres premiers</em> (Seuil, 2009)</a> et récidive avec <em>Le corps humain</em></strong>.</p>
<p>C’est une éblouissante description de l’anatomie humaine au travers de la vie d’un corps, ces corps quI composent l’armée. Des corps, du génie bien sur, mais surtout des corps vivants bien droits dans leurs bottes et sûrs de leur devoir – un bataillon italien part en Afghanistan faire respecter l’ordre occidental – mais aussi des corps disloqués, éparpillés, ramassés par morceaux et jetés dans des sacs pas vraiment présentables aux familles.</p>
<p>L’armée est composée de corps, l’armée est un corps qui s’alimente de sang frais, il peut couler, la perfusion est permanente. Elle est composée d’hommes et de quelques femmes. De leurs corps, de leurs maladies, de leurs morts. Paolo Giordano décrit magnifiquement les symptômes de la vie – le courage, l’amitié, l’espoir, la honte, la lâcheté, la folie, mais aussi ses défaites, les remords, la peur, les regrets, la maladie, la mort.<br />
<em>Le corps humain</em> est un roman étourdissant, Paolo Giordano un écrivain confirmé et nous des lecteurs comblés. Bravo!</p>
<p><em>Le corps humain</em><br />
<a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Paolo%20Giordano">Paolo Giordano</a><br />
<a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Seuil">Seuil</a></p>
<p><a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Cadre vert">Cadre vert</a></p>
<p>Août 2013<br />
<a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Roman%20italien">Roman italien</a><br />
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<strong>Article publié le 3 septembre 2013</strong></p> Le monde à l’endroiturn:md5:9857c12134b12ba2ba7b6e795404cb3a2016-01-21T22:17:00+01:00lalettreLittérature américaineCadre vertRon RashSeuil
<p><img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Le_monde_a_l__endroit_s.jpg" alt="Le_monde_a_l__endroit.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_monde_a_l__endroit.jpg, juil. 2012" /><strong>Ron Rash décortique avec plaisir et tendresse la déliquescence d’un adolescent qui voit les portes de la vie se refermer les unes après les autres. Une vie familiale sclérosée par un père autoritaire, un parcours scolaire déplorable, un marché du travail limité au supermarché et aux plants de tabac du paternel…</strong><br /></p>
<p>Travis décide de prendre son avenir en mains. Pourquoi travailler dans un supermarché à remplir les sacs de provisions des vieilles dames dans un bled paumé au fin fond des Etats-Unis lorsque l’on peut se faire un max de blé en fauchant des plants de cannabis d’un vieux planteur de tabac du coin ? Il n’hésite pas une seconde devant une telle opportunité, d’autant plus qu’elle lui permettra de fuir son père et de rencontrer son père spirituel pour mieux affronter l’avenir, les <img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Ron_Rash___Mark_Haskett_s.jpg" alt="Ron_Rash___Mark_Haskett.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ron_Rash___Mark_Haskett.jpg, août 2012" />femmes, les responsabilités, les plaisirs.<br /></p>
<p>Pour cela Travis devra renverser des montagnes pour se construire un avenir et s’arracher à une vie tracée par des siècles de misère sociale.
Ron Rash rend hommage à la poésie des grands espaces, à la musique des ruisseaux et au silence des truites pour rendre encore plus criantes les injustices et les frustrations auxquelles Travis est confronté ainsi qu’à la loi d’airain de l’Amérique : le chacun pour soi.<br />
<br />
<em>Le monde à l’endroit</em><br />
Ron Rash<br />
Le Seuil<br />
Coll. Cadre Vert%%
288p. 19,50€<br />
23 août 2012.<br /></p>
<p><strong>Crédit photo: Mark Haskett</strong></p>
<p>Article publié le 27 août 2012.<br /></p> Les humeurs insolublesurn:md5:7b5532672d03d3cb12c2c254990824c42016-01-11T22:23:00+01:00lalettreLittérature européenneCadre vertPaolo GiordanoSeuil
<p><img src="http://www.lalettredulibraire.com/public/.Les_humeurs_insolubles_s.jpg" alt="Les_humeurs_insolubles.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Les_humeurs_insolubles.jpg, janv. 2016" /><strong>Un jeune couple se sépare peu à peu en évoquant la mort de leur employée de maison. Comme pour eux, Madame A. s'est éloignée en silence, sans casser d'assiette, pour aller mourir, chez elle, loin d'eux, les laissant seuls à leurs amours brisées</strong>.<br />
<br />
Elle était la spectatrice de leur déclin et parlaient d'elle pour mieux s'éloigner d'eux-même. À propos du mariage, ils avaient pourtant eu deux conseils cruels : 'l'important, c'est de ne pas avoir de compte courant car l'amour est une chose, l'argent en est une autre". et "tu as un mois pour te raviser" !</p>
<p>L'auteur de <a href="http://www.lalettredulibraire.com/?post/2013/09/03/Le-corps-humain">Corps humain</a> (éd. Seuil, 2013) dissèque au scalpel le peu de muscles qui reste sur le squelette de leur vie amoureuse et familiale. Le cancer de Madame A. annonçant sa mort est le préambule à la fin de leur relation.
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<br /></p>
<p><em>Les Humeurs insolubles</em><br />
<a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Paolo%20Giordano">Paolo Giordano</a><br />
Traduit par Nathalie Bauer<br />
Coll. <a href="http://www.lalettredulibraire.com/?tag/Cadre%20vert">Cadre vert</a><br />
Octobre 2015<br />
144p., 16€</p>