Logo_blanc.jpgIl y a de l'audace dans cette rentrée littéraire. Pas chez les vieux croulants ou les têtes de gondoles comme Nothomb, de Vigan, Angot ou Binet (qui remplissent la caisse des libraires cela dit) mais font beaucoup de bruit de papier pour rien, vous en conviendrez. Non, mais chez les auteurs de premiers romans !

Nos jeunes auteurs foncent et rivalisent d'imagination, de styles et de langage brute de décoffrage ou au contraire d'une grande finesse. Pas de récits d'amants germanopratins blasés à l'horizon, sans style, sans épaisseur, sans souffle. Cette rentrée devrait nous apporter quelques surprises dans les sélections des prix littéraires (sauf celle du Goncourt où les jurés ont pris zéro risque…)

Les journalistes et bloggeurs littéraires ont donc l'opportunité de promouvoir l'intelligence onirique d'Emily Barnett et sa troublante et inquiétante Mary (éd. Rivages), la colère froide d'Alexandre Seurat où la mort annoncée de Diana dans "La Maladroite" (éd. Rouergue) dans un roman au chant funèbre. En passant par la poésie sauvage d'Astrid Manfredi et sa "Petite barbare" (éd. Belfond). L'audace d'un grand de la littérature anglaise, Martin Amis, qui ose faire de l'humour avec la Shoah dans La Zone d'intérêt.

Puissent les lecteurs d'une part et les jurés des prix littéraires d'autre part encourager cette audace !

Par ailleurs, cette rentrée sera-t-elle celle du retour de la maison Gallimard ? En lice dans les sélections des grands prix, elle pourrait remporter le Goncourt (Sansal et Kaddour sont en lice), le Grand Prix du Roman de l'Académie (Kaddour et Sansal encore), le Medicis avec Kaddour toujours. La grande maison n'arrive pas à se remettre de son centenaire (en 2011) qui fut le sommet du règne d'Antoine Gallimard. Depuis, le rachat de Flammarion n'a pas encore été digéré, l'entrée de Bernard Arnault au capital de Madrigall fait planer une ombre sur l'indépendance de la maison et l'absence de grosses ventes n'arrange pas l'ambiance. La Grande Maison rebondira-t-elle à l'automne 2015 ?


Thomas Coutenceau
1er octobre 2015