L__amant_des_morts.jpgRENTRÉE 2008 Le père couche avec le fils. Le fils ne dit pas non. La mère fini par comprendre et s'enfuit. C'est complètement amoral mais tellement bien écrit que l'on poursuit sa lecture. Et puis, si on ne lisait que des textes moraux, ça se saurait !

On accompagne Mathieu Riboulet et ses fantômes, de plus en plus nombreux, que la pandémie a dévorés par millions. Le fils, c'est Jérôme qui finalement s'enfuit, moins pour éviter son père et ses obsessions sexuelles que pour combler les siennes. A Toulouse d'abord, terrain suffisamment grand à l'épanouissement de ses certitudes et de ses envies sexuelles. Ensuite à Paris, le plus grand terrain de chasse de France. Anonyme.

Les fantômes de son passé l'enveloppent et le font glisser parmi les ténèbres de ses nuits, parmi les morts de toutes ses journées. Jérôme ne voit rien d'autres que ses pulsions à combler, nuit après nuit, homme après homme. Mort après mort. Un mort -son jeune voisin ou des milliers- l'éloigneront encore plus des vivants. Jérôme est mort depuis longtemps et décident d'aimer, d'aider les mourants et les morts pour combler sa vie.
Un roman sublime et d'une beauté noire comme l'étoile de Jérôme ou la mort et la violence coulent à toutes les pages et le nauséabond précède le sordide. Mathieu Riboulet écrit pourtant, avec une légèreté et une grâce unique. Un des plus beaux romans de la rentrée.




L'amant des morts
Mathieu Riboulet
Verdier
août 2008.