Nous_commencons_notre_descente.jpgAdam Kellas est dans le doute. Son roman policier à l'intrigue improbable et qui doit lui faire gagner des montagnes d'argent - des intégristes musulmans détournent des avions et percutent deux tours à Manhattan - est minutieusement exécuté par Ben Laden quelques jours seulement après la fin de sa rédaction. Astrid Walsh, une journaliste américaine un peu tête brûlée lui fait tourner la tête au milieu des Afghans, des Talibans et d'autres journalistes occidentaux. Après une longue nuit d'amour, elle disparaît, laissant Kellas la tête dans le sable.

James Meek nous promène de Londres à Kaboul en passant pas New York et la Virginie, à la suite d'un homme qui fut sûr de lui, mais qui, confronté aux interrogations du monde d'aujourd'hui va lentement mais surement exploser en plein vol.

Si "les occidentaux ont une montre, les afghans ont le temps" dit un proverbe afghan. Kellas, lui, voit fuir le temps de tous côtés. Son passé ne lui sert plus à rien, il l'a brisé chez des amis. Son avenir ne s'appuie sur rien. En effet, il s'effondre alors que Kellas est à dix mille mètres d'altitude, entre Londres et New-York, une coupe de champagne à la main. Il ne le sait pas encore, mais la descente sera brutale.

Nous commençons notre descente est écrit sur deux temps. Celui de l'homme qui court après une femme et le temps de l'Histoire ou des nations se font justice elles-mêmes à l'autre bout du monde. James Meek a parfaitement maîtrisé l'imbrication de ces deux temps. Adam Kellas est bringuebalé par les deux mouvements turbulents. Dans vingt ans, on lira ce roman comme un récit brillant et lucide de ce début de XXIe siècle.

Nous commençons notre descente
James Meek
Métailié, août 2008.
Roman
Traduit de l'Écossais.

LIBRAIRERENTRÉE 2008