logo.gif Le prix Nobel de littérature attribué à un français, ça fait forcément plaisir. D'autant plus que J.M.G. Le Clézio est un homme discret et peu bavard, c'est à dire tout le contraire des pseudo écrivains ou philosophes qui nous vendent leurs soupes blanches le lundi, grise le mardi et noire le jeudi avec chaque fois le même aplomb. L'académie suédoise a remis l'écriture réelle au centre du monde et son prix à un authentique écrivain.

Alors que la rentrée littéraire bat son plein et que les premières listes des candidats aux prix ont été publiées, on peut se demander qui l'emportera. En effet, le monde du livre est en pleine restructuration. Ses grands groupes - Hachette, Editis ou La Martinière - ont consolidé leurs assises financières pour mieux affronter leurs actionnaires. Les maisons d'éditions encore indépendantes comme Gallimard, Albin Michel et des centaines de petites maisons maintiennent grâce à une production de qualité et un sens du marketing très étudié (20/20 à Gallimard), un lien affectif avec leurs lecteurs.

En outre, les honorables comités qui remettront leurs prix début novembre, ont eux aussi été modifiés. L'académie Goncourt a changé ses statuts. Ses plus anciens titulaires ont perdu un droit de vote mais gardé un couvert chez Drouant. Deux nouveaux pensionnaires sont arrivés : Tahar Ben Jelloun (Goncourt 1987 pour La nuit sacrée éd. Le Seuil) et Patrick Rambaud (Goncourt 1997 pour La bataille éd. Grasset).

Est-ce à dire que Gallimard ne fera pas la passe de trois? Le jury aura-t-il le courage, l'audace, d'attribuer son prix - le plus prestigieux et le plus lucratif de France- à une petite maison d'édition comme Zulma avec Là ou les tigres sont chez eux de Jean-Marie Blas de Robles? Ou bien, plus classiquement à Grasset, qui récupérerait le Goncourt, trois ans après le soporifique Trois jours chez ma mère de François Weyergans. C'est l'avantage de la rentrée 2008. Elle est plurielle et de qualité et aucun auteur ne domine vraiment les autres comme ce fut le cas en 2006 avec Jonathan Littlle et Les Bienveillantes. Ce qui laisse une marge pour les surprises.

Ce qui ne fait aucun doute par contre, c'est que nous avons perdu un véritable auteur. L'écrivain américain James Crumley est décédé en septembre, d'avoir trop vécu, paraît-il... On boira donc un verre à sa santé!

Publié le 3 novembre 2008.