logo.gifLa rentrée 2010 est de qualité. Même si les éditeurs, sans doute inspirés par leurs comptables, ont décidé de publier leurs meilleurs vendeurs – pardon auteurs – en attendant des jours meilleurs pour leurs petits écrivains. On peut néanmoins les féliciter de leur production. Nothomb, Adam, Gallay, Gaudé pour les Français, Cercas, Will Self ou Philippe Roth qui continue d’adresser des manuscrits à l’Académie Royale de Norvège. En vain. Vargas LLosa est un magnifique prix Nobel 2010.

Les romans proposés par les éditeurs aux lecteurs sont nombreux et les prix littéraires décernés dans quelques semaines, feront des déçus tant parmi les auteurs que parmi les lecteurs.

Contrairement à 2009 – autre rentrée littéraire de qualité – la rentrée 2010 est dominée par un auteur : Michel Houellebecq.
Le roman le plus attendu La carte et le territoire de Houellebecq (éd. Flammarion)
Le plus gros tirage d’un roman : Houellebecq.
Le plus gros buzz médiatique : Houellebecq.
L’auteur le plus détesté ou le plus adulé : Houellebecq.

Aura-t-il le Goncourt ?
En a-t-il besoin pour vendre son roman : non. De plus, il est capable de le refuser le diable, 50ans après Vintila Horia (1) ! Néanmoins, Cela permettrait à son éditeur de multiplier les ventes d’une part et de récupérer le prix Goncourt pour la première fois depuis des années d’autre part et de réintégrer le club des grandes maisons d’édition que Flammarion a quitté depuis bien longtemps...

Le Goncourt 2010 sera-t-il numérique ou pas ? En effet, Gallimard, Grasset, Flammarion ou le groupe La Martinière proposent en numérique toute leur rentrée De quoi doubler le chiffre d’affaire d’un titre et lancer sérieusement le marché du livre numérique.Un Goncourt et ça démarre...

Mais alors comment interpréter la publication des oeuvres complètes de Raymond Carver aux éditions de l’Olivier ? Son président, Olivier Cohen a décidé de publier en neuf volumes et trois années l’intégralité des romans, nouvelles et poésies d’un des plus grands auteurs américains du XXe siècle. Ou est le risque, alors ? C’est que Raymond Carver écrivit essentiellement des nouvelles le bougre ! Un genre méprisé un France, tant par les éditeurs que par les lecteurs! En France, le roman est roi, pas aux USA. De plus, Carver n’est pas l’auteur américain le plus vendu en librairie, loin s’en faut et puis des nouvelles sur des petites gens qui s’enfoncent, lentement mais sûrement dans la crise on lit ça tout les jours dans la presse. Et pourtant, il en faut du talent pour construire un univers en dix-huit pages. Il en faut du courage pour publier le Tchekhov américain (2). Alors, bravo et merci aux éditions de l’Olivier.

(1) prix Goncourt 1960 pour Dieu est né en exil. Il déclina le prix.
(2) Sunday Times.

Article publié le 08 octobre 2010.