Félix Vallotton fut un peintre et un graveur sur bois reconnu dans le monde entier. Mais, s’il nous épate avec son pinceau, il nous avait caché la précision de sa plume. Car son oeil exercé guide sa plume dans ce roman ou planent les ombres géantes de Proust pour le rythme, de Mauriac pour la province et de Pagnol pour le bistrot.
Félix Vallotton dépeint la vie tranquille et sans heurts d’un village breton, Prestel-sur-mer, au début des années 20. Un jeune écrivain, Pierre Cortal, dépose ses bagages pour plusieurs mois pour terminer l’écriture de son feuilleton – Corbehaut - s’éloigner délicatement de sa dernière maîtresse et du rythme déjà infernal de Paris.
Parmi ses nouvelles relations, un pharmacien acariâtre, un cafetier faux-jeton et un bibliophile un peu trop lisse. Sur fond de vieilles légendes bretonnes et de ragots municipaux, Félix Valloton décrit admirablement la vie de province ou les compromissions et les abandons de valeurs sont aussi fréquents que les gestes chevaliers.
Abandonnez votre portable, éteignez votre ordinateur et partagez au coin du feu une absinthe avec le pharmacien, une promenade avec Monsieur Honoré ou une interrogation sur l’espèce humaine avec Pierre Cortal.
Corbehaut
Félix Vallotton
Éd. Infolio
Septembre 2010
240p., 10€.
Roman
Publié le 5 décembre 2010.
Rentrée 2010
