Serge Safran, qui fut le directeur littéraire des éditions Zulma pendant presque vingt ans, vole désormais de ses propres ailes. Pour cette rentrée 2012, il nous propose deux roman français à paraître le 23 août prochain:
Un premier roman - "l'Assassin à la pomme verte"- dont on parle déjà par-delà de nos frontières et dont la délicieuse intrigue aurait plu à Agatha Christie. Enfin Virtuose de Max Genève.
L’assassin à la pomme verte de Christophe Carlier
Extrait: « J’éprouvais pour Elena une tendre reconnaissance. J’avais toujours voulu tuer quelqu’un. Pour y parvenir, il me manquait simplement de l’avoir rencontrée » songe Craig, fraîchement débarqué des États-Unis comme Elena d’Italie. Tous deux se trouvent pour une semaine au Paradise : un palace, vrai monde en soi, où l’on croise parfois au bar d’étranges clients. Par exemple cet homme de Parme, mari volage et volubile, découvert assassiné au lendemain de leur arrivée. Entre Craig et Elena naît un sentiment obsédant, fait d’agacement et d’attirance, sous l’oeil impitoyable de Sébastien, le réceptionniste, auquel rien n’échappe. Ou presque. Dans cette envoûtante et spirituelle fiction à plusieurs voix, chacun prenant à son tour la parole, chacun observant l’autre, épiant son voisin, amour et meurtre tendent à se confondre".
Christophe Carlier, né en 1960, a publié Lettres à l’Académie française (les Arènes, 2010) et divers autres essais dont plusieurs consacrés aux contes et aux
mythes. L’Assassin à la pomme verte est son premier roman.
Virtuoses de Max Genève
Extrait: "Été 2001. Le cinéaste européen Peter Waltman s'envole vers les États-Unis. Il doit y présenter son dernier film et réaliser pour Arte un documentaire sur la célèbre violoniste Frederika Murray. Il ne sait pas encore que Willy, son collaborateur sur de nombreux tournages au Moyen-Orient, vient d'être assassiné en Bavière. Waltman découvre l'Amérique, fasciné par la beauté, la vitalité et la violence de ses villes : New York, Philadelphie, Washington, San Francisco, Los Angeles, Chicago, Boston Il y croise son producteur, des patrons de majors californiennes, des artistes, des journalistes mais aussi des êtres beaucoup moins favorisés, voire dangereux. Ses incursions répétées avec Willy en terre d’Islam pour la BBC et d’autres chaînes lui ont fait côtoyer des figures majeures de la guerre d’Afghanistan
contre les Russes, tels le commandant Massoud et Oussama ben Laden. Ont-ils enregistré des choses qu'ils n'auraient pas dû voir ? Dans ce roman conduit avec force et maestria, les événements suivent une pente surprenante et implacable qui n'interdit pas l'irruption de l'amour ni la hantise de la mort. L’auteur de Mes vies américaines y affronte la complexité du monde avec ce goût déjà ancien de l’art des naïvetés tempérées que peut enseigner la fréquentation assidue de Nabokov, Borges ou Gombrowicz. Peter, Frederika, la plupart des personnages principaux sont autant de virtuoses qui jouent leur partition sans faiblir jusqu'à un certain jour tragique de septembre, dans une Amérique au tournant du siècle.
Max Genève, né à Mulhouse en 1945, vit aujourd'hui entre Paris et Biarritz.
Auteur de plus d’une vingtaine de romans, recueils de nouvelles, récits ou essais, cet écrivain inclassable s'est illustré dans des veines très variées avec toujours la même exigence littéraire : fantastique (Ramon, L'Ingénieur du silence…), musicale (Le Château de Béla Bartók, Le Violoniste, Mozart, c'est moi…), érotique (La nuit sera chienne, Chair…), policière (Autopsie d’un biographe, Le Tueur du cinq du mois…).
Article publié le 10 août 2012.