La_Femme___le_travesti.jpgLa femme & le travesti passe en revue l’histoire du travestissement dans les arts du spectacle. Grâce notamment à une assez belle iconographie, l’auteur explique pourquoi dans le théâtre et l’opéra les travestis apparaissent dans toutes les civilisations, de l’onagata à Miss Knife, en passant par le Chérubin de Mozart.

L’organisation à la fois géographique et chronologique rend assez plaisante la lecture, où voisinent les anecdotes et les analyses plus poussées. Cependant, l’on reste un peu sur sa faim. De quoi La femme & le travesti parle-t-il réellement ? De la condition de la femme, éternelle opprimée, ou du transvestisme ? Le lien est néanmoins clairement expliqué, et indispensable certainement : quand la femme doit rester dans le gynécée, bannie de la sphère publique, c’est l’homme, le jeune, voire le très jeune homme qui va prendre sa place dans la représentation. Avec brio et génie, très souvent.

Un texte à la hauteur de l’iconographie aurait vraiment pu rendre ce livre encore plus intéressant. Malheureusement le propos de Chantal Aubry n’est pas toujours clair, l’écriture pas toujours lisible, et il semble parfois que le travesti ne soit qu’un alibi pour parler trop rapidement de féminisme. Et c’est dommage.

La femme & le travesti
Chantal Aubry
Ed du Rouergue
Octobre 2012, 39€.

Article publié le 1er novembre 2012.