Au_pays_des_kangourous.jpgLe Prix Folire 2012 a été attribué, ce 23 novembre 2012, à Gilles Paris pour son roman Au pays des kangourous (éd. Don Quichotte) sous le parrainage de Bernard Pivot.

Le Prix Littéraire Folire, créé en 2011 est le fruit d’un partenariat original entre le Centre Hospitalier de Thuir (Etablissement Public de Santé Mentale), la Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon et le Centre Méditerranéen de Littérature (CML). Le Prix Littéraire Folire a pour objectif de permettre aux personnes souffrant de troubles psychiques de couronner la qualité littéraire d’un récit ou d’un roman d’un jeune auteur francophone.

Le jury est composé des 58 patients de l’établissement de santé. Le prix a été attribué au premier tour du scrutin à Gilles Paris qui a obtenu 36 voix contre 12 à Julie de La Patellière ( Notre nuit tombée éd. Denoël) et 10 à Martin Belskis (Dans le square éd. Buchet Chastel).

Bernard Pivot, de l’Académie Goncourt, accompagnera Gilles Paris, début janvier 2013 à Thuir, pour recevoir son prix. pour lui remettre le prix au nom des différents partenaires. Ce parrainage exceptionnel de Bernard Pivot, très apprécié des patients, est un engagement fort et un encouragement pour les jurés-patients.

A l’annonce du prix, Gilles Paris s’est dit très ému, parce que j’ai le Prix ? Bien sûr, comme tout lauréat, heureux d’être reconnu. Mais plus encore. Car depuis huit ans, les dépressions que j’ai vécues et vaincues à trois reprises, ont toutefois gardé leurs empreintes et le fait que des patients aient voté pour moi change tout. C’est une revanche sur ces années noires aujourd’hui enfuies. Je me souviens des patients avec qui je partageais mes journées et qui m’ont aidé à surmonter mes angoisses et mes peurs. Car bien au-delà de la médecine et de mes efforts, je sais que je leur dois en grande partie ma survie. Des anonymes pour la plupart que je n’ai jamais revus, mais qui restent en moi comme les meilleurs antidépresseurs qui soient. Être lu par un homme ou une femme qui aujourd’hui traverse ce long tunnel, et apprécie ce roman où la dépression d’un père est évoquée de manière légère par les yeux et les mots d’un enfant, est la plus belle des récompenses qui m’aura été faite tout au long de la promotion de ce roman. Et bien au-delà, car « ce corps étranger » qui pénètre tout dépressif et fait de lui un être vulnérable et fragile, donne un sens à l’écrivain que je suis.

Article publié le 23 novembre 2012.