La_peste_a_Breslau__GF_.jpgAvez-vous déjà lu un roman policier polonais ? Si non, précipitez-vous sur La peste à Breslau de Marek Krajewski. Des policiers dépravés, une police corrompue, des inspecteurs plus souvent dans les bras de prostituées que sur leurs enquêtes ou ivres morts au bureau, sont les gueules de cette peinture, à la Jérôme Bosch, de la vie à Breslau dans les années vingt.

Au-delà à de la peinture décadente de la police de Breslau, il y a une galerie de personnages remarquable. Le commissaire divisionnaire Heinrich Mühlhaus bureaucrate professionnel et sans aucun doute le seul buveur d’eau de la police de Breslau, le sergent-chef Eberhard Mock, son envers, corrompu jusqu’à la moelle, amateurs de femmes et de prostituées en particulier qu’il consomme gratuitement à toute heure du jour et de la nuit dans tous les lupanars de la ville.
Cependant sa morale se révèle inébranlable – et son latin parfait - lorsque deux filles de joie sont retrouvées assassinées. Son enquête le mènera au bout de l’enfer.

Marek Krajewski met en scène sa ville (il est né à Wroclaw ex Breslau) dans un roman imprévisible ou se mêlent les sociétés secrètes, l’hygiénisme aveugle du début du vingtième siècle et les balbutiements de la police scientifique. La peste à Breslau est à lire tout de suite !

La peste à Breslau
Marek Krajewski
Gallimard
Coll. Série Noire
252p. 20,20€
septembre 2009.

Article publié le 24 novembre 2012.