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LITTÉRATURE FRANÇAISE
Le 11 septembre 2014
Topologie de l’amour de Emmanuel ARNAUD (144 p.)

La mathématique, en particulier l’élégante topologie, peut-elle influencer toute une vie, un amour ?
Layout 1Laurent Kropst retrouve de manière inattendue Thomas Arville, la légende des prépas de Louis-le-Grand, la légende de Normale Sup, le successeur tout désigné de Cédric Villani, le futur lauréat de la Médaille Fields, traînant sa peine comme prof de lycée dans une banlieue pourrie.

Au lieu de suivre la voie brillante toute tracée que lui permet son génie des mathématiques, Arville, après être entré à l'Ecole normale supérieure part faire un séjour au Japon. Là il travaille peu, mais découvre la vie facile et tombe amoureux d'une jeune fille, Ayako, qui incarne la pureté qui le fascine tant et qu'il recherche partout, et avant tout dans le raisonnement mathématique.

Survient Fukushima. On le presse de rentrer par le premier avion. Impossible de laisser Ayako qui l'a soigné un jour qu'il était malade et dont l'amour sans partage l'émeut. Après avoir étudié de façon rigoureusement scientifique la manière de se protéger du danger, il revient à Paris à la fin de son stage comme prévu, mais avec elle. Terminé le doctorat et la recherche, les universités américaines et la médaille Fields, il doit chercher au plus vite un poste qui lui permette de faire vivre son ménage. Il finit épuisé au lycée de Goussainville, dans un deux-pièces du XIXe arrondissement, en butte au racisme ordinaire que subit sa femme incapable de parler français et harcelée par des maquereaux chinois.

En désespoir de cause il épouse Ayako, ils cherchent à avoir un enfant, il essaie de publier dans des revues scientifiques, tout rate et leur amour se défait. Elle repart au Japon et lui revient à la vie "normale".

Emmanuel Arnaud est né en 1979, il a fréquenté les grandes écoles. Il vit à Paris, il est l’auteur de romans pour la jeunesse et aux Editions Métailié de Arthur et moi (2011) et du Théorème de Kropst (2012).

LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Le 21 août 2014
Tram 81de Fiston MWANZA MUJILA (208p.)

Layout 1 La Ville-Pays est une grouillante mégapole africaine, coupée de l’Arrière-Pays par une guerre civile à laquelle on n’entrave rien. Au beau milieu, à côté d’une gare dont la construction métallique est inachevée, trône le Tram 83, lieu de tous les excès, mélange explosif de bar, boîte, bordel, salle de concert, tribune politique, abattoir, où toute la ville se retrouve et vient passer les nuits les plus effrénées. Bière en bouteilles qu’on décapsule avec les dents, musique en continu, rumba, salsa, bruits de rail, public survolté, installations sanitaires mixtes et sombres pour laisser libre cours aux corps, bagarres, évanouissements, rumeurs

Comme dans les choeurs antiques, ici le nombre fait force et tous les soirs on voit débouler les étudiants en grève et les creuseurs en mal de sexe et d’argent, les canetons aguicheurs (« Vous avez l’heure ? »), les touristes de première classe et les aides-serveuses, les biscottes et les demoiselles d’Avignon, la diva des chemins de fer et Mortel Combat, bref, toute la ville en tenue de soirée et prête à en découdre, réunie là dans l’espoir de voir le monde comme il va et comme il pourrait dégénérer.

Lucien, tout juste débarqué de l’Arrière-Pays pour retrouver son vieux pote Requiem et échapper aux diverses polices politiques, est dans l’écriture, mais dans un pays pareil les intellectuels n’ont pas la cote. Prof d’histoire dans un monde sans passé, il remplit des carnets au milieu du tumulte. Chamaillé par tout le peuple du Tram, il essaye d’être à la hauteur, sans conviction, et se retrouve immanquablement dans les situations les plus extrêmes – coincé dans les mines de diamants ou cuisiné par un flic mélomane qui tente de le convertir à Rachmaninov. Mais il émeut les dames. Pendant ce temps, Requiem, magouilleur en diable, et Ferdinand Malingeau, éditeur et amateur de chair fraîche, se disputent allègrement les foules du Tram. Car dans la Ville-Pays, une seule chose compte (et même le Général dissident approuverait) : régner sur le Tram 83 et s’attirer les bonnes grâces de ce peuple turbulent et menteur, toujours prêt pour l’émeute.


Né à Lumumbashi (République démocratique du Congo) en 1981, Fiston MWANZA MUJILA vit actuellement à Graz, en Autriche. Il participe régulièrement à toutes sortes d’événements littéraires et a remporté de nombreux prix, dont la médaille d’or des Jeux de la Francophonie, à Beyrouth, en 2009. Auteur de recueils de poèmes et de pièces de théâtre, Tram 83 est son premier roman.


Le 28 août 2014
L’été des noyés John BURNSIDE (336 p.)

Ete_des_noyes_HD.jpg Dans une région très septentrionale de la Norvège, quasiment déserte, un endroit magnifique et spectral, où l'hiver est sombre et enneigé et l'été miraculeusement doux et radieux. Comme généralement chez J. Burnside, le monde est à la fois beau et sinistre. Liv vit avec sa mère, un peintre qui s’est retiré là en pleine gloire pour mieux travailler. Son seul ami est un vieil homme qui lui raconte des histoires de trolls, de sirènes et surtout de la huldra, une créature surnaturelle qui apparaît sous les traits d'une femme à l'irrésistible beauté pour séduire les jeunes gens et les conduire à affronter les dangers et la mort.

Un été, deux des camarades de classe de la jeune fille meurent noyés l'un après l'autre, par des nuits calmes et claires, puis c'est le tour d'un troisième homme, avant qu'un quatrième ne disparaisse sans laisser de trace. Cet été-là, la huldra pourrait bien prendre les traits de Maia, une amie de Liv et des deux jeunes lycéens noyés. Ces morts sont-elles accidentelles ou les jeunes gens ont-ils été poussés par un esprit malfaisant ? Liv observe tout cela et tente de comprendre ce qui arrive mais elle ne parvient pas à donner du sens aux choses.

Le lecteur est envahi par un sentiment d’inquiétude et, peu à peu, de peur quand il comprend que le sujet central du livre n’est pas les disparitions successives, mais l’incapacité de Liv à vivre dans le monde réel et à accepter les autres. Elle aurait aimé vivre "avant", quand les gens n’existaient pas encore. Et, dans les nuits blanches de l’été arctique, le roman a l’atmosphère hallucinatoire des rêves mais donne à voir un moment de profonde horreur. C'est aussi un grand et vrai thriller.

John BURNSIDE est né le 19 mars 1955 dans le Fife, en Écosse, où il vit actuellement. Il a étudié au collège des Arts et Technologies de Cambridge. Poète reconnu, il a reçu en 2000 le prix Whitbread de poésie. Il est l’auteur des romans La Maison muette (Métailié, 2003), Une vie nulle part (Métailié, 2005), Les Empreintes du diable (Métailié, 2008), Un mensonge sur mon père (Métailié, 2009) et Scintillation (Métailié, 2011) qui a reçu le Prix du roman Virgin Lire (2011) et le Prix Millepages (2011).

Hérétiques de Leonardo PADURA (620 p.)

Layout 1 En 1939, le S.S. Saint-Louis, transportant quelque 900 juifs qui avaient réussi à fuir l’Allemagne, resta plusieurs jours ancré au large du port de La Havane à attendre l’autorisation de débarquer ses passagers. Le jeune Daniel Kaminsky et son oncle avaient attendu sur le quai l’arrivée de leur famille, sûrs que le trésor qu’ils transportaient convaincrait les fonctionnaires chargés de les contrôler. Il s’agissait d’une petite toile de Rembrandt qui se transmettait dans la famille depuis le XVIIe siècle. Mais le plan échoua et le navire remporta vers l’Allemagne tout espoir de retrouvailles.

Des années plus tard, en 2007, le tableau est mis aux enchères à Londres et le fils de Daniel Kaminsky se rend à Cuba pour savoir ce qui s'y était passé concernant sa famille et le tableau. Il réussit à convaincre le détective Mario Conde de l’aider. Celui-ci, reconverti dans le commerce des livres anciens, découvre que cette toile représentant le visage du Christ était le portrait d’un jeune homme juif travaillant dans l’atelier de Rembrandt et y ayant étudié la peinture, contre toutes les lois des religieux.

Leonardo Padura fait ici un panorama de l’exercice de la liberté individuelle, du libre arbitre à travers diverses époques depuis Rembrandt dans l’Amsterdam du XVIIe siècle, décidant de représenter des individus et non des idées, puis le jeune juif qui ose désobéir au Consistoire et apprend à peindre, et décide ensuite de suivre un nouveau Messie, jusqu’à l’éclosion des tribus urbaines de La Havane où une jeune émo paye de sa vie l’exercice de sa liberté dans une société figée.

Leonardo PADURA est né à La Havane en 1955. Il est l'auteur du Palmier et l'Etoile, de la tétralogie des Quatre saisons, de Mort d'un Chinois à La Havane, de Adios Hemingway, des Brumes du passé et de L’Homme qui aimait les chiens (Prix des Libraires Initiales 2011, Prix Roger Caillois, Prix Carbet de la Caraïbe 2011, élu Meilleur roman historique par le magazine Lire 2011), tous parus aux Editions Métailié. Il a reçu également les prix Hammett et Café Gijon.


Le 18 septembre 2014
Un voleur de Bagdad de Sherko FATAH (Allemagne, 468 p.)
Layout 1 Bagdad 1930. Le jeune Anouar ne comprend rien aux mouvements politiques de son temps. Il rêve de belles maisons, de voyages et peut-être un peu de la soeur de son ami juif. Il rêve de devenir quelqu’un, mais il n’est qu’un petit voleur dont le talent se résume à la grande habileté à escalader les façades des maisons pour les dévaliser et voir la ville depuis leurs terrasses. Pris dans le tourbillon du déclenchement de la guerre il tombe dans les réseaux de l’organisation fasciste irakienne des Chemises noires. Ce qui lui vaudra de devenir factotum du grand mufti de Jérusalem réfugié à Bagdad et allié aux nazis pour combattre les Anglais en Palestine. Il fait partie de sa suite lorsque le grand mufti part pour Berlin en 1941. Là il finit de se perdre, bousculé par des événements qu’il ne comprend pas, et sera enrôlé dans une légion musulmane des Waffen-SS chargée de la répression des résistants de Biélorussie et de l’insurrection de Varsovie.

Anouar va survivre, il retournera brisé et défiguré à Bagdad, où il reconnaîtra dans l’hôpital où il travaille comme coursier, un médecin SS rencontré sur le front de l’Est et devenu espion au service de la nouvelle République fédérale allemande.

Sherko FATAH est né en 1964 à Berlin-Est d’un père kurde du nord de l’Irak et d’une mère allemande. Après des études de philosophie et d’histoire de l’art, il a fait de nombreux voyages en Irak. En 2000, il obtient le prix Aspekte du meilleur roman en langue allemande avec En zone frontalière. Il est également l’auteur de Petit Oncle et du Navire obscur.


POLICIER
Layout 1 Le 4 septembre 2014
Le détroit du Loup de Olivier TRUC (350 p.)
Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie. Les bords de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique… Tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes…

L’histoire se déroule au printemps, quand la lumière ne vous lâche plus, obsédante. Autour du détroit du Loup qui sépare l’île où se trouve Hammerfest de la terre ferme, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident provoque la mort d’un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré qui doit être déplacé pour permettre la construction d’une route longeant le détroit. Et les morts étranges se succèdent encore.

À Hammerfest, les représentants des compagnies pétrolières norvégiennes et américaines ont tout pouvoir sur la ville, le terrain constructible est très convoité, ce qui provoque des conflits avec les éleveurs de rennes qui y font paître leurs animaux l’été. Les héros de ce grand centre arctique de la prospection gazière sont les plongeurs, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, un plongeur d’origine sami.

Klemet et Nina mènent l’enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina, troublée par les plongeurs, une autre histoire se joue, plus intime, plus dramatique. Les jeunes plongeurs qu’elle découvre lui rappellent ce père scaphandrier qui a disparu depuis son enfance. Subissant cette lumière qui l’épuise, elle va partir à la recherche de ce père mystère, abandonnant Klemet à sa mauvaise humeur, à ses relations ambiguës avec son ombre.

''Et c’est une police des rennes en petite forme qui va faire émerger une histoire sombre venue des années 1970, dévoilant les contours d’une patiente vengeance tissée au nom d’un code d’honneur venu d’un autre monde, montrant à quel prix a été bâtie la prospérité de la région. Deuxième roman d’Olivier Truc, Le détroit du Loup confirme les talents de raconteur d’histoire de l’auteur et sa capacité à nous emmener sur des terrains insoupçonnés.''

Olivier TRUC est journaliste, il vit à Stockholm depuis 1994 où il est le correspondant du Monde et du Point. Spécialiste des pays nordiques et baltes, il est aussi documentariste. Auteur de la biographie L’Imposteur (Calmann-Lévy), il est l’auteur également du Dernier Lapon (Métailié, 2012).

Les résumés sont de l'éditeur.