Impression





LITTÉRATURE FRANÇAISE
OCTOBRE 2014
Le chemin de Battista de Renata Ada-Ruata (368 p.)

Battista maquette Titto grandit dans son village du Piémont, entouré de sa grand-mère, de sa mère, de ses frères et de Neto, son meilleur ami. Et, bien sûr, il y a la ravissante Angiolina…
Titto est intelligent, il aime lire, écrire, apprendre. D’ailleurs, c’est à son instituteur qu’il s’adresse dans ce livre et celui-ci lui répond, avec bienveillance et malice. C’est ce dialogue entre ces deux protagonistes qui rend cette histoire si particulière : l’adulte, qui symbolise le savoir ; l’enfant, qui apprend par tous les pores de sa peau. Ils se rancontent une histoire : l’histoire de ces Italiens qui, plusieurs mois par an, vont de village en village, en Suisse, en France, pour proposer leurs services de tailleurs de pierre, de soudeurs, de ferronniers. Mais nous sommes en 1925, 1926 : Mussolini fait vibrer l’Italie…
Grâce à l’écriture brillante de Renata Ada-Ruata, nous sommes avec Titto et son père sur les routes de montagne, faisant profil bas devant les Chemises Noires, logeant chez l’habitant, leurrant les douaniers. Nous sommes avec Titto qui apprend à devenir un homme loin des femmes de sa vie, troublé par les grondements de la vie politique. Quand on achève sa lecture, on a envie d’y revenir, de rester encore un peu avec ce garçon et les siens. Incontestablement, la marque d’un grand roman.

Renata Ada-Ruata est née en 1948 dans un village du Piémont. À l’âge de trois ans, elle s’installe à Paris avec son père qui y travaille comme maçon. Elle publie son premier livre en 1985, Elle voulait voir la mer… (éd. Maurice Nadeau, Prix populiste 1986).

LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
AOUT 2014

Laissez parler les pierres de David Machado (Portugal)
320 p.,Traduit du portugais par Vincent Gorse

Laissez_parler_les_pierres.jpg «J’ai parcouru tout le pays de long en large. J’ai soulevé toutes les pierres que j’ai trouvées sur mon chemin à la recherche de quelque chose qui confirme ses histoires. » La première pierre qui parle, c’est le grand-père, Nicolau Manuel, contraint de venir s’installer à Lisbonne chez son fils, où il rencontre son petit-fils Valdemar. Ce dernier est fasciné par ce grand-père sourd, maigre, bourru et couvert de cicatrices, et il le sera ''d’autant plus quand le vieux se mettra à raconter ses histoires, celles de sa vie, incroyablement tragique, sous la dictature portugaise, et de son amour pour Graça, une si jolie jeune fille qui l’a quitté pour son ennemi juré. Alors que Nicolau Manuel vieillit et se mure dans le silence, Valdemar retrouve Graça, va à la rencontre de l’histoire de son aïeul… et les choses se compliquent.
Dit-il vrai, ce vieillard, ou est-il un terrible affabulateur ? Où est la vérité ? Qu’est-ce que la réalité ? Sont-elles les mêmes pour tout le monde ? David Machado réussit le tour de force de nous interroger sur le poids de la vérité et du mensonge dans ce livre tout à fait passionnant qui lie mémoire et imagination, fait se rencontrer environnement urbain et campagnes portugaises, joue avec le réalisme et le fantastique.

David Machado est né à Lisbonne en 1978. Après des études d’économie, il décide de se consacrer à l’écriture. Lors de sa parution, Laissez parler les pierres a été encensé par la critique, qui voit en Machado l’une des jeunes plumes les plus prometteuses du pays. Ce livre a déjà été publié au Brésil et en Italie et d’autres projets de traductions sont en cours.


Le jardin des pleurs de Mohamed Nedali(240 p.)

Le_jardin_des_pleurs.jpg Jeunes mariés, Driss et Souad savourent les plaisirs du bonheur conjugal lorsque leur vie bascule suite à l’agression de la jeune femme par un commissaire de police ivre. Le couple porte plainte et se heurte ainsi à la réalité immuable d’un système judiciaire pourri : corruption, népotisme, impunité, harcèlement, intimidations, abus de tout genre… Les années passent, le procès n’a jamais lieu. Souad s’entête à obtenir justice, se bat, s’use, tombe malade et finit par mourir. Le jardin des pleurs est un récit inspiré d’une histoire vraie – celle d’un procès mortel – mais que l’auteur a décidé de raconter avec humour, faisant ainsi le choix de rire d’une réalité affligeante pour ne pas avoir à en pleurer.

Mohamed Nedali est né en 1962 dans une famille pauvre du Sud marocain. Il enseigne le français dans le lycée de son village natal. Il a déjà publié, chez le même éditeur, Morceaux de choix (prix du Grand Atlas présidé par JMG Le Clézio), Le Bonheur des moineaux, La maison de Cicine et Triste jeunesse (prix de la Mamounia 2012).



Les résumés sont de l'éditeur.