Logo_1.jpgRENTRÉE 2014 La rentrée littéraire est lancée sur fond de guerre Amazon-Hachette (une histoire de gros sous) et de changement de ministre de la Culture (une énarque fan de numérique remplace une normalienne) et bien sur du livre de Valérie Trierweiler. Les grands journaux, eux, ont déjà leurs favoris, au premier rang desquels Emmanuel Carrère (mais quand aura-t-il-le-Goncourt, soupirent les chroniqueurs ! (1)). Olivier Adam le mal-aimé ou encore Amélie Nothomb la vendeuse-de-livres-qui-permet-aux-libraires-de-payer-leurs-factures.

Plus sérieusement, il y a de très belles surprises : Clotilde Coquet et sa déprimante (et très juste) description du monde du travail en 2014 (Parlez-moi du sous-sol, Laurent Quintreau avec La chimie des trajectoires une très subtile et très pertinente observation de l'espèce humaine par une mouche. Ou encore À l'orée de la nuit de Charles Frazier, l'auteur de Retour à Cold Mountain (1997, lauréat du National Book Award) qui nous offre un roman d'une puissance rare.

Fayard et Rivages en embuscade

La rentrée Grasset a moins d'envergure que l'année dernière (sa tête de gondole s'appelle Beigbeder…), Gallimard doit se redresser après un automne 2013 médiocre et un printemps 2014 souffreteux en terme de ventes. De fait la maison de la rue Gaston Gallimard sort la grosse artillerie : en août/septembre, les jeunes qui vendent (Foenkinos, Bellanger, Duteurtre, Reinhardt…) et en octobre les piliers de la maison : Djian, Modiano, Ernaux. À suivre de très près...

Néanmoins, il n'y a pas que Gallimard et Grasset. Il faudra suivre deux autres maisons : Fayard et Rivages. Elles sont peu ou pas du tout habituées à la rentrée littéraire et aux joutes des prix. Jusqu'à présent, Fayard publiait essentiellement des biographies et des essais politiques et Rivages des romans noirs. L'éditeur des biographies chez Fayard est passé chez Tallandier et Rivages a été rachetée l'année dernière par Actes Sud. Les directions ont changé, et leurs rentrées littéraires fait plaisir à lire. Il ne serait pas étonnant qu'elles glanent un ou deux prix...

Bonne lecture à tous !
Thomas Coutenceau
(1) Emmanuel Carrère ne fait même pas parti de la première sélection du prix Goncourt.

Édito publié le 4 septembre 2014