C'est jubilatoire, cynique, drôle et parfaitement immoral ! Si vous voulez échapper à la littérature bobo, Cannibales est pour vous !
C'est la correspondance entre Jeanne la mère de Geoffrey - un architecte quinquagénaire sans intérêt - et Noémie, l'ex petite amie de 24ans de Geoffrey. Il les a déçu toutes les deux. Tant, que les deux femmes vont progressivement se rapprocher pour construire le projet diabolique d'assassiner Geoffrey - que ni l'une ni l'autre ne veulent voir vivre un jour de plus - mais, en plus, de se goinfrer de ses muscles, biceps, dorsaux et autres morceaux savoureux qu'elles sauront parfaitement braiser, rôtir et griller !
Régis Jauffret s'amuse beaucoup avec ses deux femmes que rien ne semble arrêter dans leur projet. Il s'amuse avec des correspondances qui s'égarent, n'arrivent pas et troublent autant qu'elles énervent l'expéditrice et la destinataire. Chacune imagine, brode sur du papier envolé, perdu, mal distribué. Ici, pas de "forward", une lettre postée et jamais arrivée restera à tout jamais une énigme.
Régis Jauffret s'est fait plaisir avec "Cannibales" tout autant qu'il réjouit ses lecteurs. Et si en plus, s'il obtient un prix (ce qui est fort probable) il aura tout gagner cette année.
Cannibales
Régis Jauffret
Points Seuil
Août 2017