Le drame et l’émotion font vendre c’est bien connu. Il n’y a qu’à regarder la liste des meilleures ventes.
Alors, quitte à lire un roman sur un sujet grave autant choisir Dieu me déteste. Pour deux raisons. La première c’est que c’est un formidable roman, un putain de roman même. Je ne devrais pas l’écrire - ça ne s’écrit pas putain de roman - mais je le fais quand même. La deuxième raison, c’est qu’il se passe dans un service de soins palliatifs ou deux ados, Richard 17ans et Sylvie 15ans, essayent de s’aimer, de s’amuser, d’oublier qu’ils sortiront les pieds devant, dans pas longtemps.
Vous vouliez du lourd, du triste, du larmoyant ? Et bien détrompez-vous ! Ce roman, est avant tout un hymne à la vie, un hommage aux mamans et aux papas qui dorment sur un lit pliant à côté de leurs enfants mourants, un hommage aux infirmiers pour leur dévotion de chaque instant.
Alors, je ne vais pas vous mentir, pas maintenant. Oui, il y a des larmes, des morts, du désespoir, de la fureur contre cette injustice. Perdre la vie si jeune sans avoir rien demandé. Voir mourir son enfant, à petit feu, c’est insupportable. Mais si la mort rôde à toutes les pages - leurs cheveux sont tombés depuis longtemps, leurs vues se troublent, leurs reins défailliraient – ces adolescents éclaboussent ce roman d’une lumière incandescente et d’un amour indestructible pour la vie.
Ps : à offrir à tous les imbéciles (et on en connaît) qui se font des nœuds dans la tête avec un rien.
Dieu me déteste
Hollis Seamons
10/18
240p. , 7,10€
Mai 2015
crédit photo : Theresa Rieder.
Article publié le 23 avril 2015.