L_homme_sans_maladie__poche_.jpgSamarendra Ambani est architecte, Suisse, sa petite amie Nina est jeune et jolie et parfaite avec son léger duvet sur la lèvre supérieure. Samarendra respecte sa maman et s'occupe avec dévouement de sa soeur handicapée qu'il compte faire soigner aux USA dès qu'il en aura les moyens. Il n'a qu'une ambition : servir et partager l'architecture avec le plus grand nombre. Il ignore la colère et la haine.

Alors pourquoi le prend-on pour un espion ? En Irak d'abord ou il vient concourir à la construction d'un opéra puis à Dubaï où il construire une bibliothèque ?

Chez Arnon Grunberg, tout est lisse et propre en surface : l'apparence des hommes, la paix dans le monde (occidental) la neutralité (uniquement en Suisse). Dessous explose la violence du monde, la certitude que vivre en paix est une illusion d'occidental tout comme sa sécurité, sa nationalité, sa neutralité. L'Homme sans maladie est une parabole sur le l'homme occidental prit au piège de sa propre illusion sécuritaire faite de murs, de barbelés et de passeports suisses. Dans le monde d'aujourd'hui, personne n'est neutre, chaque occidental est l'ennemi de quelqu'un, de millions de gens.

Arnon Grunberg est sans pitié avec son personnage (qu'il torture) et avec ses lecteurs (qu'il bouscule dans leurs certitudes). Un homme sans maladie est un roman dérangeant à lire d'urgence.


L'homme sans maladie
Arnon Grunberg
10/18
Trad. du Néerlandais par Olivier Vanwersch-Cot
7,50€
Février 2016