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LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
25 août 2016
33 RÉVOLUTIONS
Canek Sánchez Guevara
Traduit du Cubain par René Solis
33_revolutions.jpg LE RÉSUMÉ :
Comment être un homme jeune à La Havane, quand l’espoir est une denrée rare et que les perspectives sont à peu près égales à zéro ? Désabusé, on traîne son spleen entre son bureau et le Malecón. Rhum, salsa, tabac, et parfois un détour chez la Russe du neuvième étage, qui a aussi accès aux boutiques pour étrangers.
La vie ressemble à un disque rayé, tout tourne en rond, les gens bégayent la même rengaine, encore et toujours. Il fait une chaleur criminelle et la révolution semble s’être oubliée au milieu du gué.
La mer n’est jamais loin, c’est la promesse d’une possible fuite, mais on s’y jette sans réfléchir, sur des radeaux de fortune qui tiennent du ready-made et de l’armoire.
En 33 courts chapitres, Canek Sánchez Guevara, petit-fils du Che, fait vibrer Cuba comme jamais : le désenchantement s’écrit dans une langue superbe, intense, addictive, et la crise des balsas est prétexte à un formidable hymne à la liberté.
L'AUTEUR :
Canek SANCHEZ GUEVARA est né à La Havane en 1974. Fils de militants d’extrême gauche, il les a suivis dans leurs pérégrinations intercontinentales, de Mexico à Barcelone en passant par l’Italie. Écrivain, musicien, photographe, graphiste, anarchiste et fan de rock, il a publié des articles dans des revues mexicaines comme Letras Libres, Proceso et Milenio Semanal, ainsi que des chroniques de ses voyages sur les traces du Che dans Le Nouvel Observateur, sous le titre “Journal sans motocyclette”. Il a écrit avec Jorge Masetti Les Héritiers du Che (Presses de la Cité), un témoignage sur leur enfance à Cuba et leur désillusion croissante. Canek Sánchez Guevara est mort à Mexico en janvier 2015 des suites d’une opération du coeur. 33 révolutions est son premier et unique roman.


L’ÉCHANGE
Eugenia Almeida
Traduit de l'Argentin par François Gaudry
L_echange.jpg LE RÉSUMÉ :
“L’importance du passé est surestimée. Si les gens restaient tranquilles, tout irait mieux.”
Parfois, il vaut mieux laisser tomber. C’est un “épisode confus”, dit le commissaire Jury, ça ne nous regarde pas. Une jeune femme, à la sortie d’un bar, en plein jour, menace un inconnu puis retourne son revolver contre elle-même et se suicide : c’est clair comme de l’eau de roche, “sans danger pour les tiers”. Pas la peine de s’éterniser. Mais Guyot, le journaliste, veut comprendre. Il consulte des archives. Il lit les cahiers de la victime. Il cherche. On lui dit de laisser tomber. Il s’obstine. Il devrait regarder autour de lui. Il ne voit rien. C’est un ingénu. Dans le bar que fréquentait la victime, il découvre une alliée, psychanalyste à la retraite, qui l’écoute en descendant des petits verres de vodka. Les voix se multiplient. Beaucoup de coups de fil. Entre les mots, du silence. Des menaces avérées, et des passages à l’acte. Des crimes. L’atmosphère est opaque, oppressante, l’air raréfié. La mécanique de la violence est encore bien huilée, et les anciens maîtres du pouvoir policier des années 80 ont du mal à prendre leur retraite et veulent aussi parler de leurs sentiments. Dans une prose concise et d’une densité hallucinante, l’auteur de L’Autobus livre un roman politique et métaphysique très noir, et montre les remous des âmes perverses et les alliances troubles des pouvoirs institués. Magnifique et glaçant.
L'AUTEUR :
Eugenia ALMEIDA est née en 1972 à Córdoba, en Argentine, où elle dirige des ateliers d’écriture et publie des textes dans de nombreuses revues. L’Autobus, son premier roman, a reçu le prix Las Dos Orillas de Gijón et a été publié en Espagne, en Italie, en Grèce et au Portugal, et La Pièce du fond était finaliste du prix Rómulo Gallegos. Elle écrit également de la poésie.


LA DOUBLE VIE DE JESÚS
Enrique Serna
Traduit du Mexicain par François Gaudry
La_double_vie_de_Jesus.jpg LE RÉSUMÉ :
Fonctionnaire à la mairie de Cuernavaca, Jesús Pastrana est un employé modèle qui aspire à des fonctions politiques pour mettre en pratique ses idéaux de légalité et de justice. Il est tellement rigoureux dans ses fonctions de contrôleur fiscal du gouvernement municipal que ses ennemis politiques l’ont baptisé “le sacristain”. Malgré la corruption ambiante il a su se tenir à l’écart des factions qui utilisent le pouvoir à des fins personnelles. Et il pense qu’il peut accéder à la mairie. Mais la ville est une poudrière dont tous les niveaux ont été infiltrés par les narcotrafiquants. La vie quotidienne est ponctuée par les échanges de coups de feu, la découverte de cadavres décapités, les cartels se disputent la place. Comment un homme disposé à défendre ses convictions jusqu’au bout peut-il se battre sur ce terrain miné ? Jesús va se retrouver dos au mur, pris entre les pouvoirs institutionnels et le crime organisé : menaces de mort, tentatives de corruption, scandales médiatiques, enlèvements, vengeances sanglantes… Mais il découvre l’amour de sa vie, un amour interdit et scandaleux, fatal pour la réputation d’un homme politique. Avec un humour ravageur, cruel comme la réalité qu’il décrit avec un incroyable sens du suspense, Enrique Serna écrit un roman d’amour fou où la morale des apparences s’effondre devant l’ouragan de la passion.
L'AUTEUR :
Né en 1959, Enrique SERNA a fait des études de lettres. Scénariste, essayiste, chroniqueur, il connaît un vif succès au Mexique, son oeuvre est traduite en plusieurs langues et a été saluée par García Márquez. En France, trois romans ont été publiés : La Peur des bêtes (Phébus), Quand je serai roi et Coup de sang (prix Artaud). Enrique Serna vit au Mexique.


LE 1ER SEPTEMBRE 2016
LE NOYAU BLANC
Christoph Hein
Traduit de l'Allemand par Nicole Bary
Le_noyau_blanc.jpg LE RÉSUMÉ :
Rüdiger Stolzenburg a presque la soixantaine. Chargé de cours à l’université de Leipzig, il n’a aucune chance de voir sa carrière universitaire progresser ; en général, lorsqu’un poste de professeur se libère, il est attribué à un collègue de l’Ouest. Son champ de recherches – le librettiste et compositeur Weiskern – n’intéresse personne : impossible donc de trouver des crédits de recherche. Sa vie privée n’est guère plus enthousiasmante, bien qu’il collectionne les femmes, jeunes, voire même très jeunes, et piétine allègrement l’amour de la seule femme qui tienne vraiment à lui. Or, Stolzenburg a des difficultés financières, car dans la nouvelle Allemagne son maigre salaire de chargé de cours ne suffit plus à lui assurer le train de vie auquel il aspire, d’autant que le fisc de la réunification vient de lui notifier un redressement d’impôts assez conséquent. Rüdiger croit voir son heure de chance dans une proposition qui lui parvient via Internet : un collectionneur l’informe être en possession de manuscrits inédits et inconnus de Weiskern pour lesquels il cherche un acquéreur. Pris d’une passion furieuse pour ces textes, il remue ciel et terre pour trouver l’argent. Envisage même de se laisser acheter par un étudiant en échange d’un diplôme. Christoph Hein a habitué ses lecteurs à son regard lucide et à ses descriptions sobres et incisives. Dans ce roman il souligne la façon dont la chute du Mur et la réunification ont profondément modifié le cours de la vie des Allemands de l’Est. Son héros, naïf, mal à l’aise avec les règles d’une société dans laquelle chacun est en concurrence avec tous pour conquérir sa place au soleil, est l’éternel perdant de ce nouvel ordre du monde.
L'AUTEUR :
Christoph HEIN est né en 1944 en Silésie. Ses romans et nouvelles lui apportent rapidement une très large reconnaissance nationale et internationale. Ses interventions publiques en 1989 en ont fait l’un des intellectuels les plus importants de l’Allemagne contemporaine, avec Christa Wolf et Günter Grass. Il est l’auteur, entre autres, de La Fin de Horn, Willenbrock, Dès le tout début, Prise de territoire et Paula T. Il vit à Berlin.


LE 15 SEPTEMBRE 2016
LE FILS DE MILLE HOMMES
Valter Hugo Mãe
Traduit du Portugais par Danielle Schramm
Le_fils_de_mille_hommes.jpg LE RÉSUMÉ :
Crisostomo, un pêcheur solitaire, décide à quarante ans de prendre son destin en main. Il s’invente une famille, comme si l’amour était avant tout la volonté d’aimer. Il choisit un fils en apprivoisant le petit orphelin abandonné par le village, puis une femme au passé tourmenté les rejoint, et autour de ce noyau se forme une famille peu commune de laissés-pour-compte et d’éclopés. Ce bricolage affectif se révèlera inventif et profitable pour tous et éveillera entre les membres de cette communauté un amour bienveillant et généreux. L’auteur construit des personnages étranges aux vies pleines de vicissitudes et dont la rencontre va construire un type de rapports et d’amour particulier à chacun. Ce texte sensible et humain au style ciselé est un éloge de tous ceux qui résistent aux injonctions de l’évidence. Cette expérience d’amour de l’humanité explique finalement comment le rêve change la vie.
L'AUTEUR :
Valter Hugo MÃE est né en Angola en 1971 et vit actuellement au Portugal. Il est diplômé en droit et en littérature contemporaine portugaise. Poète, musicien et performer, il écrit également des critiques artistiques et littéraires pour plusieurs magazines portugais. En 2007, Valter Hugo Mãe a reçu le prix Saramago pour son premier roman et, en 2012, le prix Portugal Telecom.


(Les résumés sont de l'éditeur)
Article publié le 1er août 2016