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LITTÉRATURE FRANÇAISE
LE 18 AOÛT 2016
LES LOIS DE L’APOGÉE
Jean Le Gall
Les_lois_de_l_apogee.jpg LE RÉSUMÉ :
Paris, 1988. Jérôme Vatrigan, vingt-trois ans à peine, vient de décrocher le prix Goncourt pour son premier roman. Un exploit qui semble ne pas affecter le rythme indolent de son existence. Dilettante, il accorde un grand intérêt au tennis et voue une passion ordinaire aux femmes. Sa gloire littéraire est encore tiède lorsqu’il rencontre une Italienne, Greta Violante. Il en tombe « bêtement » amoureux. Elle joint l’intelligence à une ambition monumentale, et il ne lui faut que peu de temps pour trouver un poste à sa mesure dans une société d’investissements. Antoine Vatrigan, le frère de Jérôme, est quant à lui chirurgien esthétique. Il est cependant obsédé par les questions morales, les fameux principes, et rêve d’une France à la grandeur retrouvée. Aussi vise-t-il une carrière politique et les plus hauts étages de la République. Jérôme est loin d’avoir de telles ambitions : il a depuis longtemps abandonné l’écriture. Il est devenu éditeur. Oui, un éditeur de romans, promis plus vite que d’autres à la liquidation judiciaire. Sa relation avec Greta ne se porte guère mieux : ils font chambre à part, se haïssent au quotidien, mais étrangement, jamais ils ne songent à se séparer. Jérôme, Antoine, Greta : leurs trajectoires tiennent de celles des planètes, lointaines et pourtant dépendantes. Attraction, apogée, chute. Un paysage de mensonge, dans lequel les faussaires de toutes sortes peuvent nourrir les plus hautes ambitions. Une société dans la société où le pire diable domine le moindre.
L'AUTEUR :
Jean Le Gall a 39 ans. Ancien avocat d’affaires, il est aujourd’hui le directeur général des éditions Séguier. Les Lois de l’apogée, son troisième roman après le remarqué New York sous l’occupation (Daphnis et Chloé, 2013) et Requiem pour les trouillards (Séguier, 2010).


NI LE FEU NI LA FOUDRE
Julien Suaudeau
Ni_le_feu_ni_la_foudre.jpg LE RÉSUMÉ
Du petit matin jusqu’au soir du 13 novembre 2015, cinq personnages hésitent à aller au concert. Ni le feu ni la foudre est leur évangile.
Selon Stella, 13 ans, fan de Bowie, personnage et oracle, qui sait que quelque chose va arriver ;
Selon Raphaël, son père, qui a décidé de changer de vie pour retrouver sa fille qu’il n’a pas vu grandir ;
Selon Pauline, échographe morphinomane, fâchée avec les siens, qui rend visite à sa mère qui a perdu la tête ;
Selon Ariane, qui lors de sa deuxième échographie se trouve submergée par ses souvenirs d’enfance et croise son ancien fiancé Raphaël ;
Selon Igor, vieil ours à qui son médecin apprend qu’il lui reste cinq semaines.
Cinq personnages et Paris, bien sûr, par un beau jour de novembre qui ressemble au printemps. PARIS : Pauline, Ariane, Raphaël, Igor, Stella. Conscience de la fatalité : quelque chose de terrible va se produire, que nous connaissons, mais que les personnages ignorent. Leurs microdécisions et les hasards d’une vie les emmènent au concert ou les en éloignent. Le roman se termine quand la porte de la salle s’ouvre.
L'AUTEUR :
Julien Suaudeau vit aux États-Unis depuis 2006. Il y enseigne le français à l’université.


CAPITAINE FRITES
Arnaud Le Guilcher
Capitaine_frite.jpg LE RÉSUMÉ :
Arthur Chevillard est un biologiste spécialiste des poissons. Il a fui la France et sa femme et bosse dans un pays africain imaginaire, le Konghia. Il vit dans une capitale baroque et, plus profondément encore, dans l’univers des expats. Il a été missionné par Motal, une multinationale du pétrole. Depuis des années, Motal se servait dans le garde-manger de l’Afrique en laissant, après son passage, la cuisine dans un état dégueulasse. L’ONU lui avait demandé de faire le ménage et de compenser un peu pour chacun des pots cassés, en instaurant une sorte de balance écologique : « Tu casses un truc, t’en répares un autre. – 1 + 1 = 0. Comme ça on est bon. OK pour toi ? » Cette fois-ci, l’idée était de faire venir un poisson d’Amazonie pour peupler le fleuve local d’une source alimentaire : le pirarucu, le plus grand poisson d’eau douce. Évidemment rien ne se passe comme prévu pour notre héros et ses acolytes locaux qui portent tous un patronyme d’empereur romain (lubie d’un ex-président) - s’entremêlent un président domicilié dans une tour non finie, une bande d’insupportables rastas blancs joueurs de djembé, un Indien d’Amazonie cartésien, des miliciens jurassiens… Et tout vire au cauchemar à l’arrivée de Morgane, son ex, folle dingue, venue faire de sa vie un enfer sous les tropiques !
L'AUTEUR :
Capitaine frites est le cinquième roman d’Arnaud Le Guilcher (En moins bien, Pocket, Ric-Rac, Robert Laffont).


J’AI LONGTEMPS EU PEUR DE LA NUIT
Yasmine Ghata
J_ai_longtemps_eu_peur_de_la_nuit.jpg LE RÉSUMÉ :
« Tu as eu longtemps peur de la nuit avec cette croyance ancrée que l’on est plus fragile et plus vulnérable dans l’obscurité » résume l’auteur dans une phrase qui a inspiré le titre de ce livre et lui donne tout son sens. C’est par la confrontation de leurs destinées et leurs hantises mutuelles que les deux héros de ce roman vont tenter d’exorciser cette part d’ombre qu’ils portent en eux. Arsène, l’orphelin rwandais réfugié en France et adopté par une famille française, en confiant à Suzanne le secret de sa jeune existence, et celle-ci en se replongeant simultanément dans son propre drame familial : la perte de son père qu’elle adorait. Tout commence lorsque Suzanne, qui anime des ateliers d’écriture avec de jeunes collégiens, demande un jour à chacun d’eux d’apporter un objet de famille, susceptible d’illustrer leur vie personnelle et intime. Un seul d’entre eux avoue qu’il n’en possède pas : un adolescent africain prénommé Arsène recueilli par un couple de professeurs parisiens. Rien ne lui reste de sa famille d’origine, si ce n’est une valise qu’il a emportée avec lui durant sa fuite et qui lui a servi d’habitacle pour dormir et parfois se protéger, devenue une sorte de « prolongement de lui-même ». C’est à partir de cet objet singulier que Suzanne va le convaincre de lui raconter son itinéraire, la façon dont il a réussi à échapper aux tueries qui ont anéanti tout le reste de sa famille et de son village quasiment sous ses yeux. L’exercice d’écriture auquel il accepte de se prêter devient pour Arsène le moyen de surmonter sa solitude et sa peur d’enfant. Revivre ses traumatismes, restituer l’horreur qu’il a traversée lui permet peu à peu de renouer les fils d’une identité dévastée. Ce travail conduit Suzanne à retourner dans le même temps sur les traces de son propre drame et de la perte irréparable qui continue de meurtrir son existence. Elle revient sur les lieux du bonheur perdu pour un ultime adieu à son père disparu prématurément, rituel du souvenir, pèlerinage intérieur qui l’aidera à retrouver ses racines profondes et à vivre enfin en accord avec elles. Par la grâce de l’écriture et de l’imaginaire.
L'AUTEUR :
Fille de l’écrivaine d’origine libanaise Vénus Khoury-Ghata, Yasmine Ghata s’est imposée dès son premier roman, La Nuit des calligraphes, traduit en 13 langues et couronné entre autres par le prix Découverte Prince Pierre de Monaco. Elle a publié chez Fayard en 2007 Le Tar de mon père, en 2010 Muettes et en 2013 La Dernière Ligne.


LE 1ER SEPTEMBRE 2016
L’AFFAIRE LÉON SADORSKI
Romain Slocombe
L_affaire_Leon_Sadorski.jpg LE RÉSUMÉ :
Avril 1942 : Au sortir d’un hiver rigoureux, Paris prend des airs de fête malgré les tracas de l’Occupation. Pétainiste et antisémite, l’inspecteur Léon Sadorski est un flic modèle doublé d’un mari attentionné. Il fait très correctement son travail à la 3e section des Renseignements généraux, contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy. De temps en temps, il lui arrive de donner un coup de main aux Brigades spéciales, à intervenir contre les « terroristes ». Mais Sadorski est brusquement arrêté par la Gestapo et transféré à Berlin, où on le jette en prison. Le but des Allemands est de le transformer en un exécutant fidèle et d’en faire leur informateur au sein de la préfecture de police. De retour à Paris, il reçoit l’ordre de retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse agent-double que la Gestapo, soupçonnée d’appartenir à un réseau antinazi. Par ailleurs, Sadorski, persuadé d’avoir découvert un groupe de résistants juifs, part seul à la recherche des assassins d’une jeune droguée des beaux quartiers réputée pour coucher avec les soldats de la Wehrmacht, dont le corps a été retrouvé en banlieue, violée et tuée de quatre balles… Après Monsieur le Commandant, Romain Slocombe va encore plus loin en dressant le portrait terrifiant, et terriblement actuel, des Français sous la botte nazie.
L'AUTEUR :
Écrivain, photographe, cinéaste, peintre, illustrateur et traducteur, Romain Slocombe réconcilie depuis plus de trente-cinq ans le roman noir, l’avant-garde artistique et l’univers underground de la contre-culture américaine ou japonaise. Armé de son humour british, il aborde des sujets graves au fil d’intrigues minutieusement documentées. En 2011, son art romanesque est unanimement encensé avec Monsieur le Commandant (« Les Affranchis », NiL) qui rencontre un énorme succès critique et populaire : dans une impitoyable exploration de la noirceur de l’âme humaine, ce roman épistolaire fait revivre le Paris littéraire de l’Occupation sous la plume d’un vieil écrivain pétainiste, un antisémite tombé follement amoureux de sa belle-fille juive. Auteur de polars accompli (Mortelle résidence, Première station avant l’abattoir, Le secret d’Igor Koliazine) et spécialiste incontesté de l’imagerie japonaise, Romain Slocombe occupe une place singulière dans le panorama littéraire français, loin du conformisme, dans une parfaite indépendance.



LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
LE 18 AOÛT 2016
NORA WEBSTER
Colm Tóibín
Traduit de l'Irlandais par Anna GIBSON
Nora_Webster.jpg LE RÉSUMÉ :
Irlande, fin des années 1960. Nora vient de perdre son mari. Entre hébétude et chagrin, elle fait face à la nécessité en reprenant un emploi, vend la maison de vacances sur la côte, tente d’aider ses quatre enfants qui se débattent avec leur deuil. Puis, très lentement, elle se laisse gagner par un sentiment nouveau : être veuve, c’est goûter à la liberté. Sous les regards critiques de la petite ville où elle a toujours vécu, elle prend des cours de chant, s’achète une chaîne stéréo et passe ses rares moments de liberté à écouter des disques. La profondeur des émotions que soulèvent en elle la musique s’accorde au lent réveil de sa sensibilité et de sa personnalité. Au début, ce sont de toutes petites choses, mais sous cette apparente inertie, que de bouleversements… des micro éruptions souterraines qui changent ses relations au monde.

Elle se découvre des forces qu’elle ignorait, une perspicacité intellectuelle et affective qui la rapproche de ses enfants et lui permet s’imposer tant au travail qu’auprès des commères qui l’observent. Pas à pas et sans éclat, elle conquiert son autonomie, tandis qu’autour d’elle la société irlandaise ébauche sa mutation : le mouvement pour les droits civiques en Irlande du Nord se développe dans la violence, et le rôle que devrait adopter la république irlandaise face au conflit est sévèrement débattu dans les familles. L’un des romans les plus émouvants et les plus aboutis de Colm Tóibín : « Les phrases porteuses d’informations ne m’intéressent pas. Ce sont celles qui contiennent de l’émotion qui m’intéressent. Plutôt que de raconter une histoire, je cherche à heurter le système nerveux émotionnel du lecteur à travers le rythme. Il faut contenir l’émotion, la relâcher, la contenir, la relâcher. »
L'AUTEUR :
Com Tóibín, trois fois finaliste sur la liste du prestigieux Booker Prize, plus haut prix littéraire britannique, est l’un des auteurs les plus reconnus de l’Irlande contemporaine. Aux éditions Robert Laffont, dans la collection « Pavillons », ont été publiés Le Testament de Marie (2015), La Couleur des ombres (2014), Brooklyn (2011), L’Épaisseur des âmes (2008) et Le Maître (2005).


LES ÉLUS
Steve Sem-Sandberg
Traduit du Suédois par Johanna CHATELLARD-SCHAPIRA, Emmanuel CURTIL
Les_elus.jpg LE RÉSUMÉ :
Avec l’Anschluss (1938), Spiegelgrund, ancien hospice et hôpital psychiatrique, est devenu un centre pour enfants handicapés ou malades, mais aussi pour jeunes délinquants. En 1941, le pavillon numéro 9 abrite la maison de redressement. C’est là qu’en janvier arrive Adrian Ziegler. Il a une dizaine d’années et vient d’une famille d’origine tzigane socialement stigmatisée. Hannes Neubauer, un petit gars blond aux yeux bleus, atterrit lui aussi au pavillon 9, probablement abandonné par son père. Julius Becker a été condamné à la maison de redressement car ses parents se sont opposés au nazisme. Quant au jeune Jockerl, on ne sait rien de son passé. Dans un époustouflant ballet de voix tour à tour intérieures et extérieures, Adrian, Hannes, Julius et Jockerl témoignent de leur vie quotidienne dans un monde d’effroi. Leurs voix plongent dans le pavillon 9, où eux, les « asociaux », sont victimes d’abus tant physiques que moraux. Elles s’emparent du pavillon 17, où de temps à autre l’un d’eux est envoyé. Là, les « inéducables » sont soumis à des conditions d’existence proches de la torture avant d’être éventuellement supprimés. Dans ce lieu de l’enfer, les enfants tentent d’oublier la menace qui pèse sur eux : le pavillon 15, où l’on extermine les « indésirables » après leur avoir fait subir de terribles examens médicaux. Les paroles des jeunes victimes déroulent leur impuissance d’enfant, leur repli dans des zones très obscures d’eux-mêmes pour survivre, leur naufrage mental. Elles parlent de ces adultes dont ils sont entièrement dépendants, qui les torturent et les assassinent. Ces adultes, ce sont les médecins, ceux que l’histoire finira par juger : le docteur Illini, convaincu d’agir pour la science et pour le bien général, le docteur Türk, qui « s’est contentée d’obéir aux ordres du Reich », le docteur Gross… Ce sont aussi les infirmières, comme l’énigmatique Anna Katschenka. Elle obéit sans émotion apparente aux directives les plus inhumaines de ses supérieurs, mais en dehors du travail elle est entièrement dévouée à ses parents vieillissants. Les voix de ces tortionnaires s’ajoutent à celles des enfants, les emprisonnant d’une gangue maléfique contre laquelle la raison se brise. Après la guerre, Adrian, Hannes et les quelques survivants de Spiegelgrund témoigneront, sans toujours être écoutés. En 2002, l’Autriche exhumera enfin ce sinistre passé, enterrera les restes des petites victimes conservés dans des bocaux au sous-sol de l’hôpital et leur élèvera un mémorial.
L'AUTEUR :
Romancier et critique littéraire, Sem-Sandberg est l’auteur d’un premier roman Les Dépossédés (Robert Laffont, 2011). En 2009 il a été récompensé par le Grand Prix de l’Académie suédoise des Neuf (prix De Nios) pour son « oeuvre littéraire remarquable, caractérisée par sa dimension intellectuelle, sa précision historique et sa profondeur psychologique ».


LE 1ER SEPTEMBRE 2016
NOS ÂMES, LA NUIT
Kent Haruf
Traduit de l'américain par par Anouk NEUHOFF
Nos_Ames_La_Nuit.jpg LE RÉSUMÉ
Dans la petite ville de Holt, Colorado, déjà théâtre des événements du Chant des plaines, Addie, 75 ans, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf : voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, pour se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure… Bravant les cancans, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d’amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d’encouragement. Une nouvelle jeunesse apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir ensemble. Mais voilà, bientôt, les enfants d’Addie et de Louis s’en mêlent, par égoïsme et surtout par peur du qu’en-dira-t-on. Le fils d’Addie, ulcéré, somme sa mère de quitter ce vieil homme qui, il en est persuadé, en veut à son argent. Dans sa colère, il va jusqu’à la menacer de l’empêcher de voir son petit-fils. La fille de Louis, qui pourtant vit loin, ne supporte pas les coups de téléphone malveillants de ses anciennes copines d’école, qui salissent tout et lui font honte. Pris dans la violence et la rancoeur de leurs enfants, Addie et Louis résistent mal. Le chantage de son fils contraint Addie à renoncer à l’homme qu’elle s’est choisi, à son indépendance et au bonheur qui l’attendait. Louis lutte et apaise sa fille, mais ne peut rien contre la décision d’Addie. Désormais, c’est par téléphone, et en cachette, qu’ils devront prolonger les confidences de la nuit et voler quelques instants de bonheur.
L'AUTEUR :
Kent Haru, mort en 2014, quelques mois avant la parution de Nos âmes, la nuit, est l’auteur de romans d’une délicatesse infinie, comme son grand succès international, Le Chant des plaines (Robert Laffont, collection « Pavillons » , 2001 et « Pavillons poche », 2014), mais aussi Colorado Blues, (Robert Laffont, « Pavillons », 2002 et « Pavillons poche », 2006) et Les Gens de Holt County (Robert Laffont, « Pavillons », 2006, et « Pavillons poche », 2015).


(Les résumés sont de l'éditeur).