Gallimard.jpg






RENTRÉE 2019
Le ciel par-dessus le toit.jpg LITTÉRATURE FRANÇAISE
LE 22 AOÛT 2019
Nathacha Appanah
Le ciel par-dessus le toit
RÉSUMÉ: « La jeune femme tatouée fait elle-même tout le travail. Le temps, la médecine et le progrès n’existent pas, elle pourrait être dans une cave, sur une plage déserte, elle pourrait être la toute première femme au monde, qu’importe, elle se cambre, s’accroupit, pousse, respire et tout son corps est animé de contractions qui font comme des vaguelettes sous la surface de sa peau. Elle devient une mer travaillée de l’intérieur et derrière elle, à côté d’elle, le docteur Michel ne fait que regarder et asseoir son impuissance. Il est fasciné par ce retour d’instinct, il est aimanté par le dragon qui semble se réveiller, écaille verte après écaille verte, flammèche rouge après flammèche rouge. Bientôt, pense-t-il moitié émerveillé, moitié effrayé, cette jeune femme au visage si parfait ne va faire qu’un avec le dragon et oui bientôt, elle crie comme l’autre crache des flammes au croissant de son épaule droite, elle se redresse et de ses deux mains, elle attrape le petit garçon qui glisse hors d’elle. » Loup est un adolescent lunaire, emprisonné pour avoir provoqué un accident de voiture en tentant de rejoindre sa soeur Paloma. Leur mère Phénix, la femme tatouée, magnifique etfroide, renoue alors avec cette fille transparente qu’elle n’a pas su aimer. Tandis qu’elles tentent de sortir Loup de prison, des souvenirs douloureux de l’enfance volée de Phénix affluent : la trajectoire d’une mini Lolita livrée par ses parents à la convoitise des adultes dévoile la violence sournoise nichée au coeur d’un quartier pavillonnaire, les faux-semblants des tragédies ordinaires. Après avoir arraché à coup de dents sa place au monde, Phénix devra apprendre à apprivoiser la colère, la solitude, la culpabilité. Comme dans le poème de Verlaine auquel le titre fait référence, ce roman griffé d’éclats de noirceur nous transporte par la grâce d’une écriture envoûtante vers une lumière tombée d’un ciel si bleu, si calme, vers cette éternelle douceur qui lie une famille au-delà des drames.

L'AUTEUR : Nathacha Appanah est l’auteur de neuf livres, pour l’essentiel publiés aux Éditions Gallimard, qui construisent une oeuvre forte et singulière. Son dernier roman, Tropique de la violence (Blanche, 2016, Folio n° 6481), a reçu 14 prix littéraires.


Le continent de la douceur.jpg Aurélien Bellanger
Le continent de la douceur
RÉSUMÉ : « L’Union Européenne était un pur jeu de structures, une administration livrée à elle-même – éprise d’elle-même, de sa lenteur et de son impuissance, comme de la forme d’éternité que celles-ci lui conféraient. L’Union Européenne était une société secrète fonctionnant en pleine lumière. Ses intrigues étaient publiques, ses complots connus, ses bâtiments transparents. L’image la plus satisfaisante que s’en faisait Flavio était celle d’une forêt primaire. Celle de la reconquête des ruines de l’histoire par le monde naturel. Des droits identiques accordés aux choses et aux hommes. L’Europe comme un écosystème complet — de la roche-mère à la pointe agitée des sapins nietzschéens. La liberté humaine : fougère parmi les fougères. Les objets manufacturés : fruits parmi les fruits. Les textes de loi, les règlements, les normes : lianes parmi les lianes. Aucun monde n’était mieux tenu, plus complet, plus enchanté. » La principauté fantastique du Karst, anomalie géographique perdue dans la grande mer gelée des Alpes, semble scellée pour toujours, et avec elle la mémoire des anciens empires et des guerres du XXe siècle. Mais depuis New-York, où s’est réfugiée une diaspora karste, plusieurs personnages ambigus tentent d’en restaurer la splendeur. Une banquière ambitieuse, un écrivain maudit et un historien enquêtent sur un mathématicien à l’enseignement révolutionnaire et sur un calculateur énigmatique qui aurait traversé le siècle, des camps de la mort à la Russie soviétique en passant par un mystérieux programme spatial yougoslave. Le Karst, sanctuaire industriel, utopie ou tombeau du libéralisme, point aveugle du nationalisme, défie l’histoire, pendant qu’un jeune homme, Flavio, s’éveille lentement aux mythes de la construction européenne. Et si l’Atlantide tant recherchée était dans cette construction inachevée : la forme toujours recommencée du continent de la douceur ?

Ce nouveau roman, puissant, vertigineux, étincelant, est aussi une fresque générationnelle pleine d’humour et de mélancolie.

L'AUTEUR : Romancier, essayiste et chroniqueur radio, Aurélien Bellanger est né en 1980 à Laval. Depuis fin août 2017, il tient la chronique quotidienne des Matins de France Culture, « La conclusion d’Aurélien Bellanger ». De lui, les Éditions Gallimard ont récemment publié Le Grand Paris (Blanche, 2017, Folio n° 6519), Eurodance (Hors-série Littérature, 2018), La France, chroniques (Hors-série Littérature, 2019).


Une histoire de France.jpg Joffrine Donnadieu
Une histoire de France
RÉSUMÉ : Toul, 1999. À neuf ans, Romy est abusée pour la première fois par France, une voisine. Son enfance soudain se déchire comme une robe de princesse. Alors que les abus se multiplient, personne ne décèle ce qui a changé dans le regard et dans les gestes de la fillette. La vie continue, avec les visites au grand-père, les fêtes de Noël sur la base militaire, les sorties de classe à Douaumont, les anniversaires… Romy entre en guerre. De neuf à dix-neuf ans, nous la voyons se battre contre le chaos qui grandit, contre l’attachement invivable qu’elle ressent pour France, contre un ordre social dont elle ne comprend pas les règles, contre ce corps féminin qui va devenir son principal ennemi. La romancière s’attache à peindre, avec un sens exceptionnel de l’observation, un milieu social et géographique que la littérature fréquente rarement : tous les personnages sont des militaires de la base de Toul, des ouvriers de chez Kleber, des zonards du canal, toujours décrits avec une empathie discrète. Implacable, radical, ce premier roman impressionne par la puissance et la précision de son écriture.

L'AUTEUR : Joffrine Donnadieu a 29 ans, elle vit à Paris. Une histoire de France est son premier roman.


Rose désert.jpg Violaine Huisman
Rose désert
RÉSUMÉ : « C’est pas dangereux par là-bas ? A ton avis, bibi ? Je n’étais pas vraiment au courant du conflit au Sahara occidental avant de traverser la région en autocar. L’ampleur des problèmes de terrorisme dans cette zone du pays n’est pas non plus notoire, si ? Il abaisse ses lunettes fumées avec une emphase théâtrale, et je remarque tout à coup ses yeux bleu-vert, lesquels, entre ses pattes d’oie, sa peau burinée et sa barbe de trois jours, ressemblent aux lagunes de Dakhla. Géraldine, tu vas devoir m’expliquer ce que tu fous ici. Parce que j’ai comme l’impression que tu me prends pour un con. » Comment raconter au plus juste l’échec et la violence, le vertige de l’égarement ? Suite à un immense chagrin d’amour à l’approche de la trentaine, Violaine décide de traverser le désert, du Maroc au Sénégal. À partir de ce périple improbable, haut en couleur, s’esquisse une réflexion sur l’emprise et la perte. En revisitant ses rapports aux hommes de l’adolescence à la maternité, Violaine Huisman aborde avec une sincérité rarement égalée les tabous de l’éveil à l’amour et à la sexualité. Son écriture si particulière, à la fois poétique et abrupte, s’impose sur ce sujet intime dans toute sa force, sa vitalité..

L'AUTEUR : Violaine Huisman vit à New-York. Son premier roman, Fugitive parce que reine (Blanche, 2018, Folio n° 6631), a reçu notamment le Prix Marie-Claire et le Prix Françoise Sagan.


Éden.jpg Monica Sabolo
Eden
RÉSUMÉ : Dans une région reculée, à la lisière d’une forêt menacée de destruction, vit Nita, qui rêve de fuir ce lieu sans avenir. A quinze ans, elle a cessé de croire en la beauté de la forêt, sa puissance, ses esprits, depuis que son père y a disparu de manière inexpliquée. Lorsqu’une jeune fille venue de la ville, Lucy, s’installe en face de chez elle, elle réveille chez Nita la conscience d’un monde invisible. Secrète et solitaire, aimantant les garçons du lycée sans s’en apercevoir, Lucy s’aventure souvent dans les bois, où elle observe la trace d’étranges rituels : là-bas, il se passe des choses… Quelques mois plus tard, elle est retrouvée endormie au pied d’un arbre, nue et couverte de blessures. Ce qui lui est arrivé, nul ne le sait. En relatant l’année qui a précédé ce drame, Nita tente de percer les mystères d’une période marquée, pour les deux adolescentes, par la découverte du désir et de la violence des hommes, la transgression, mais aussi l’irruption de l’occulte et du sauvage. Une année qui aura changé leurs vies à jamais. L’innocence, la faute et le châtiment sont au coeur de ce roman envoûtant, dont la forêt, lieu de danger et de fascination, est un personnage à part entière. Eden, ou le miroir du paradis perdu, interroge aussi notre lien aux origines et à la mémoire dans un monde au bord de l’extinction. Alliant prose poétique envoûtante et suspense implacable, Monica Sabolo signe ici son livre le plus ambitieux et le plus romanesque.

L'AUTEUR : Monica Sabolo est romancière. Ses romans, tous parus aux éditions JC Lattès, ont reçu un très bel accueil : Tout cela n’a rien à voir avec moi (Prix de Flore, 2013) ; Crans-Montana (Grand Prix de la SGDL, 2015) et Summer (finaliste du prix Goncourt des lycéens, 2017).


Les choses humaines.jpg Karine Tuil
Les choses humaines
RÉSUMÉ : Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage… Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean, célèbre journaliste, anime depuis plus de trente ans une grande émission politique à la télévision française ; Claire est une femme de lettres, connue pour ses engagements féministes. Leur fils, Alexandre, étudie dans une prestigieuse université américaine. Mais cette parfaite réussite sociale n’est qu’une habile mystification. Claire aime un autre homme, tandis que Jean vit depuis près de vingt ans une double vie avec une journaliste. Ils feront illusion une dernière fois lors de la remise de la légion d’honneur à Jean. Il voit là une consécration, et l’occasion de mettre en valeur son fils Alexandre, « la plus grande réussite de sa vie », un jeune homme beau, intelligent, sportif. À la fin de la cérémonie, Claire rejoint son compagnon, Adam, chez eux. Ils y ont accueilli Mila, la fille d’Adam, lycéenne réservée et déjà éprouvée par la vie. À la demande de sa mère, Alexandre emmène Mila à une soirée. Le lendemain matin, une plainte pour viol est déposée : Mila accuse Alexandre de l’avoir violée dans un local à poubelles. C’est la parole de l’une contre la parole de l’autre. Cernées par la violence de l’audience et les tweets vengeurs du tribunal médiatique, aucune des deux parties ne parvient à convaincre. Le procès révèle la brutalité d’une société qui valorise la performance et fragilise les plus vulnérables. Le sexe et la tentation du saccage sont au coeur de ce roman puissant, qui rebat les cartes des relations entre hommes et femmes, démonte la mécanique impitoyable de la machine udiciaire, et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?

L'AUTEUR : Karine Tuil est notamment l’auteur de L’invention de nos vies (Grasset) et, aux Éditions Gallimard, de L’insouciance (collection blanche, 2016).


Je reste roi de mes chagrins.jpg Le 29 AOÛT 2019
Philippe Forest
Je reste roi de mes chagrins
RÉSUMÉ : Un homme pose pour un autre qui le peint. La scène se situe quelque part en Angleterre. L’action se déroule vers le milieu du vieux vingtième siècle. Dans les deux personnages principaux que présente la pièce, le lecteur reconnaîtra assez vite le plus célèbre des Premiers Ministres du Royaume-Uni et l’un des plus éminents artistes de son pays. Afin d’en faire don au grand homme pour son quatre-vingtième anniversaire, le Parlement britannique a confié à Graham Sutherland le soin de peindre le portrait de Sir Winston Churchill. On n’en dira pas plus. Le rideau se lève et le spectacle commence. Le roman ressemble au théâtre puisqu’ils sont tous les deux pareils à la vie. Le monde entier est une scène, dit Shakespeare, et nous y sommes tous des acteurs. Depuis la nuit des temps, les mêmes fables se répètent. Chacun, à tour de rôle, reconnaît la sienne en n’importe laquelle des histoires qui se jouent sous ses yeux. Quelque soit la forme qu’il prenne, un portrait, comme un miroir, réfléchit pour qui le regarde les traits d’un autre individu dans lesquels il retrouve pourtant ceux qui lui appartiennent. Amère, la morale est toujours la même : dépossédé enfin de tout ce qui fit son existence, un homme, au bout du compte, règne seulement sur les chagrins qui lui restent et dont il ne garde que le souvenir, dont il ne conserve que le secret. Mais lorsque les acteurs, sous les sifflets ou sous les applaudissements, se préparent à regagner leurs loges, une image persiste. Elle rend à chacun la splendide vérité de ce qui, un jour, fut à lui et qu’il peut peindre, s’il le souhaite, une fois de plus, lui donnant l’apparence de cet étang où, parmi les fantômes qui flottent à sa surface, il aperçoit les flèches de feu de quelques poissons d’or brillant dans la lumière qui baisse.


L'AUTEUR : Écrivain, Philippe Forest est l’auteur de neuf romans parus aux éditions Gallimard parmi lesquels L’Enfant éternel, prix Femina du Premier Roman (L’Infini, 1997, Folio n° 3115), Sarinagara, prix Décembre (collection blanche, 2004, Folio n° 4361) et Crue, Prix de la langue française collection blanche, 2016).


Je reste roi de mes chagrins.jpg François Garde
Roi par effraction
RÉSUMÉ: « Vous, roi de Naples ? Le titre dont vous vous parez n’existe pas. Le droit de conquête est réservé aux princes. Un aventurier ne saurait s’en prévaloir. Vous n’êtes… rien, Monsieur. » En 1815, Joachim Murat tente de reconquérir le trône de Naples, qu’il vient de perdre après six ans de règne. L’ascension de ce fils d’un aubergiste du Quercy, devenu général de la Révolution,puis maréchal d’Empire n’avait jusque-là jamais connu d’autres limites que la volonté de Napoléon. Le destin de celui que Caroline Bonaparte avait choisi pour époux s’arrête soudain brutalement. Capturé, jeté en prison, il est exécuté le 13 octobre 1815. Roi par effraction raconte la trajectoire d’un homme devenu roi en forçant les portes de l’Histoire.

L'AUTEUR : François Garde est l’auteur de plusieurs romans, essais et récit aux Éditions Gallimard parmi lesquels Ce qu’il advint du sauvage blanc (Blanche, 2012, Folio n° 5623), récompensé par le Goncourt du premier roman et une dizaine de prix littéraires, et dernièrement Marcher à Kerguelen (Blanche, 2018).


Âme brisée.jpg Akira Mizubayashi
Âme brisée
RÉSUMÉ : Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père... L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie... Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur d’Une langue venue d’ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l’art qui, s’approfondissant au fil du temps jusqu’à devenir la matière même de la vie, défient la mort.

L'AUTEUR : Écrivain et traducteur japonais, Akira Mizubayshi est né en 1951. Il est l’auteur de plusieurs livres écrits en français publiés aux Éditions Gallimard, dont un essai, Une langue venue d’ailleurs (L’Un et l’autre, 2011), prix littéraire Richelieu de la francophonie 2013, prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises 2011 et prix littéraire de l’Asie 2011, et un roman, Un amour de Mille-Ans (Blanche, 2017, Folio n° 6723).


Extérieur monde.jpg Olivier Rolin
Extérieur monde
RÉSUMÉ : Bigarré, vertigineux, toujours surprenant, tel demeure le monde aux yeux de qui en est curieux: pas mondialisé, en dépit de tout. Venu du profond de l'enfance, le désir de le voir me tient toujours, écrire naît de là. Chacun des noms qui constellent les cartes m'adresse une invitation personnelle. Ce livre est un voyage à travers mes voyages. Digressions, zigzags, la mémoire vagabonde. Visages, voix, paysages composent un atlas subjectif, désordonné, passionné. Le tragique, guerres, catastrophes, voisine avec des anecdotes minuscules. Des femmes passent, des lectures. Si j'apparais au fil de cette géographie rêveuse, c'est parce que l'usage du monde ne cesse de me former, que ma vie est tressée de toutes celles que j'ai rencontrées.

L'AUTEUR : Olivier Rolin est né en 1947. Il est l’auteur de récits de voyages, d'essais, de romans — parmi lesquels L'Invention du monde (1993), Port-Soudan (prix Femina 1994), Tigre en papier (prix France Culture 2003), Le Météorologue (2014). Le Grand Prix de Littérature Paul-Morand lui a été décerné par l'Académie française en 2010.



Le cœur de l'Angleterre.jpg LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Le 22 AOÛT 2019
Jonathan Coe
Le coeur de l'Angleterre
Traduit de l'anglais (Angleterre) par Josée Kamoun
RÉSUMÉ
LES 10 ANNÉ ES QUI ONT MENÉ AU BREXIT
Comment en est-on arrivé là ? C’est la question que se pose Jonathan Coe dans ce roman brillant qui chronique avec une ironie mordante l’histoire politique de l’Angleterre des années 2010. Du premier gouvernement de coalition en Grande-Bretagne aux émeutes de Londres en 2011, de la fièvre joyeuse et collective des Jeux Olympiques de 2012 au couperet du référendum sur le Brexit, Le coeur de l’Angleterre explore avec humour et mélancolie les désillusions publiques et privées d’une nation en crise. Dans cette période trouble où les destins individuels et collectifs basculent, les membres de la famille Trotter reprennent du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s’engage dans une improbable carrière littéraire, sa soeur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, son vieux père Colin n’aspire qu’à voter en faveur d’une sortie de l’Europe et sa nièce Sophie se demande si le Brexit est une cause valable de divorce. Au fil de cette méditation douce-amère sur les relations humaines, la perte et le passage inexorable du temps, le chantre incontesté de l’Angleterre questionne avec malice les grandes sources de crispation contemporaines : le nationalisme, l’austérité, le politiquement correct et les identités. Dans la lignée de Bienvenue au club et du Cercle fermé, Le coeur de l’Angleterre est le remède tout trouvé à notre époque tourmentée.

L'AUTEUR : Jonathan Coe est né en 1961 à Birmingham. Il est l’un des auteurs majeurs de la littérature britannique contemporaine. On lui doit notamment Testament à l’anglaise (prix du Meilleur Livre étranger 1996), La Maison du sommeil (prix Médicis étranger 1998), Bienvenue au club, Le Cercle fermé, Expo 58 et Numéro 11.


Ce que l'on sème.jpg Regina Porter
Ce que l'on sème
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Laura Derajinski
RÉSUMÉ : Alors que l’Amérique panse encore la plaie ouverte de la Seconde guerre mondiale, la destinée de deux familles se met en marche. James Vincent, d’ascendance irlandaise, fuit un foyer familial chaotique pour faire des études de droit à New York où il deviendra un brillant avocat. De son côté, Agnes Miller, une jeune femme noire à l’avenir prometteur, voit son rendez-vous amoureux tourner au cauchemar lorsque la police arrête sa voiture sur une route déserte en lisière d’un bois de l’État de Géorgie. Les conséquences de cette nuit funeste influeront nexorablement sur sa vie et celles de ses descendantes. Éclairant plus de six décennies de changements radicaux – de la lutte pour les droits civiques aux premières années de la présidence d’Obama, en passant par le chaos de la guerre du Vietnam – les familles de James et Agnes demeureront inextricablement liées. Au fil de cette spectaculaire fresque familiale et amoureuse, ce roman donne à voir les coulisses méconnues de l’histoire d’une nation. Avec une justesse, un humour et une maîtrise rares, Regina Porter creuse les traumatismes des États-Unis sur plusieurs générations et expose avec grande intelligence les mouvements profonds d’une société sur plus d’un demi-siècle. L'AUTEUR : Regina Porter est née à Savannah, aux États-Unis. Elle est diplômée du prestigieux programme d’écriture créative de l’université de l’Iowa. Ses textes de fiction ont été publiés dans The Harvard Review et Tin House Magazine. Elle vit aujourd’hui à Brooklyn. Ce que l’on sème est son premier roman.


Le grand royaume des ombres.jpg Le 29 AOÛT 2019
Arno Geiger
Le grand royaume des ombres
Traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Le Lay
RÉSUMÉ
Au mitan de la Seconde Guerre mondiale, dans l’ombre du Drachenwand, cette paroi rocheuse qui surplombe le lac autrichien de Mondsee, le jeune soldat viennois Veit Kolbe goûte quelques mois de convalescence. À l’abri de ce paysage alpin qui lui ferait presque oublier les combats, il couche dans son journal ce que lui inspire le monde qui l’entoure, et relate également son amitié naissante avec sa voisine Margot. Mais la menace rôde comme une ombre et peut s’abattre de la façon la moins attendue. Follement éprise de son cousin Kurt, la jeune Nanni Schaller, qui séjourne au camp pour jeunes filles évacuées installé au bord du lac, disparaît soudainement. De son côté, Oskar Meyer doit fuir Vienne avec sa famille pour échapper aux persécutions qui s’abattent sur les Juifs. Tissant ensemble les voix et les correspondances de ces quelques personnages, Arno Geiger donne à entendre les échos de leur quotidien à mesure que la défaite approche et propose ici un roman à la fois sensible et épique, intimiste et historique. Sous la forme d’une mosaïque qui permet d’approcher les destins les plus divers, il brosse le vaste portrait d’une société sur le point de vaciller, et montre comment, malgré le caractère terrible des événements, une certaine douceur peut poindre.

L'AUTEUR : Né en 1968 à Bregenz, Arno Geiger vit à Vienne. Tout va bien (Du monde entier, 2008) a reçu en Allemagne le Prix du meilleur roman Deutscher Buchpreis, et son récit Le vieux roi en son exil (Du monde entier, 2012) a battu tous les records de vente dans les pays germaniques. Arno Geiger est aujourd’hui traduit en 27 langues, ce qui fait de lui l’un des auteurs germanophones les plus lus dans le monde. Dernier roman traduit en français : Autoportrait à l’hippopotame (Du monde entier, 2017).


Berta Isla.jpg Le 29 AOÛT 2019
Javier Marías
Berta Isla
Traduit de l'espagnol par Marie-Odile Fortier-Masek
RÉSUMÉ : Qui est cet homme qui revient à Madrid en 1994, après douze années d’absence ? Berta Isla se pose cette question à plusieurs reprises, car c’est elle la narratrice principale, qui nous raconte la fin de l’histoire. Son récit est celui d’une Pénélope moderne dont la personnalité se construit autour de l’attente de son mari, Thomas Nevinson, disparu au cours de la guerre des Malouines ou peut-être lors d’une de ces opérations spéciales du MI5 ou MI6 en Irlande et au Moyen-Orient. Tel qu’il l’avait déjà fait dans Comme les amours (2013), Javier Marías donne ici la parole à une femme qui vit de ses souvenirs dans l’ignorance et dans l’espoir, aux prises avec l’impossibilité de connaître vraiment celui qu’elle aime. Au fil des pages, Berta devient une figure presque mythique : la fragile gardienne de la mémoire qui mène un combat acharné au quotidien pour sauvegarder la présence toujours précaire des absents et assurer ainsi la continuité entre les générations. Quant au malheureux agent secret, il est le protagoniste d’une autre partie du roman : celle d’un Ulysse qui devient graduellement personne et dont la vie au service de l’Histoire n’est qu’une interminable pièce de théâtre, une tragique fantasmagorie. Avec Berta Isla, Javier Marías offre au lecteur une nouvelle variation fictionnelle sur certains thèmes qui lui sont chers et informent sonoeuvre en filigrane : la part d’inconnu, d’ombre et d’imposture qui entoure toujours la personne avec qui on vit, le moment où l’existence bascule lorsque l’on perce à jour son secret ou lorsque l’avenir tout tracé déraille, le « ni avec toi ni sans toi » qui régit nos vies de couple mais aussi, sur un plan moins intimiste, plus politique, la duperie, le mensonge, le compromis, la trahison et la perception ambiguë du bien et du mal.

L'AUTEUR : Né à Madrid en 1951, Javier Marías est l’une des figures majeures de la littérature européenne actuelle. Élu à l’Académie royale espagnole en 2006, il est l’auteur d’une douzaine de romans, dont récemment, aux Éditions Gallimard, la trilogie Ton visage demain : I – Ton visage demain. II – Danse et rêve. III – Poison et ombre et adieu (Du monde entier, 2004, 2007 et 2010), Comme les amours (Du monde entier, 2013, Folio n° 6236), Si rude soit le début (Du monde entier, 2017), tous distingués par les plus grands prix internationaux.


Les textes sont de l'éditeur.