La Tempête qui vient.jpgOn entre dans La Tempête qui vient comme si on venait juste de sortir de Perfidia publié il y a pourtant quatre longues années ! On retrouve les mêmes flics pourris - Duddley Smith est au sommet de sa corruption - les mêmes prostituées, beaucoup plus de communistes (méchaaaaants), de violeurs et bien sûr de Jap ! On plonge avec délice dans cette auge peu ragoutante qu'est le L.A. du début de 1942, nos bas instincts flattés par le talents inégalable de James Ellroy.

Sexe, drogue, dollars et cette fois-ci de l'or, un fameux magot, sont au centre de l'intrigue où Ellroy donne une fois de plus une grande place aux femmes, devenues très puissantes au fil de son œuvre. C'était déjà flagrant dans Perfidia avec Claire de Haven, l'aristocrate rouge et Kay Lake : cette fois-ci, Kay Lake est maîtresse es tirage de fil, sexy en diable, intelligente et rusée, a toujours un coup d'avance ; Joan Conville, nouvelle venue déboule au volant de sa voiture à fond la caisse dans l'histoire. Grande, rousse, sexy, ambitieuse, en colère, attirée autant par Hideo Ashida que par Duddley Smith, autant par l'or que par les galons de capitaine. Un jour elle devra choisir.... Hideo Ashida, le meilleur scientifique de la police est toujours protégé par Duddley Smith mais l'or va le faire changer de point de vue sur sa fidélité aveugle au capitaine Smith. La guerre est pleine d'opportunités à saisir, là, maintenant, tout de suite. Surtout sous forme de lingots. Un tas d'or. Elisabeth Short fait une première apparition.

Guerre, fortune, destin, 1942 est tout ça à la fois, on ne vit qu'une fois, les nazis peuvent gagner, les communistes peuvent gagner, les Américains peuvent gagner :
Les rousses sont opportunistes ;
Les japonais sont opportunistes ;
Les capitaines de police sont opportunistes ;
Les communistes sont opportunistes ;
Les sinarquistas sont opportunistes.

1942 est l'année de tous les possibles, Dudley Smith est plus fasciste que jamais, Hideo Ashida est au sommet de son talent et de sa liberté, Claire de Haven est plus rouge que jamais, Kay Lake plus dangereuse que jamais et le Capitaine Parker plus stratège que jamais.

Depuis le début, ils tirent le maximum de cette guerre et ont bien l'intention d'en sortir gagnants

James Ellroy déroule le second acte de son opéra noir à 300 à l'heure, les retournements de vestes sont pour bientôt. Après la perfidie et l'opportunisme, le troisième tome sera sans doute celui de la croisée des chemins de tous ses personnages. S'ils sont encore là. entract de quatre ou cinq ans. On a déjà la tête dans le tome 3 !

La tempête qui vient
James Ellroy
Rivages
Rivages Noir
Jean-Paul Gratias (Traducteur)
Sophie Aslanides (Traducteur)
691p., 24,50€
6 novembre 2019