Le_Proscrit.jpg1957 : Lewis sort de prison et il n’a que 19 ans. Qu’a-t-il fait pour en arriver là et comment va-t-il s’en sortir, c’est ce que raconte ce premier roman de la scénariste Sadie Jones. Lewis se sent responsable de la mort de sa mère qui s’est noyée sous ses yeux.

Meurtri sans doute par le rapide remariage de son père, l’enfant sombre peu à peu dans une forme de folie dirigée d’abord envers lui-même (automutilation, alcoolisme précoce, incompréhension et impossibilité de communiquer).

Lewis dévisse complètement en mettant le feu à l’église. Il passe deux ans en prison, revient au village en proscrit. Il n’arrive pas à s’intégrer dans le cadre rigide de la petite communauté (église, travail, tennis, surtout pas d’originalité ou de liberté d’esprit) ni à s’en faire accepter.
Pourtant, si l’on gratte un peu les façades victoriennes, on découvre que le notable assis au premier rang à l’église et employeur important, est violent avec sa femme et sa fille cadette, dont l’amour pour Lewis va apporter la lumière qui manque au récit.

Bref, cet « étranger » à lui-même et à la communauté dont il vient s’avère un personnage attachant, malgré des tendances noires qui auraient pû en faire un héros de roman plus banal. Jolie surprise de lecture donc, néanmoins la fin est un peu décevante, oscillant entre le « happy end » et la fin ouverte (trop scénaristique peut-être ?)

Le Proscrit
Sadie Jones
Buchet-Chaste, 2009.
Roman
Traduit de l'Anglais.