Quand la Peur et l'Assurance se rencontrent, cela créé des étincelles d'amour et de sexe mais aussi des luttes de classes sur plusieurs siècles. Un homme affronte une femme, la Hongrie affronte l'Autriche.
Attila est un perdant, un paumé, toujours exploité par les autres. C'est aussi un lâche, il fuit sa femme et ses trois filles pour s'établir anonymement au fin fond de la Hongrie pour devenir peintre le jour et éplucheur de poussins la nuit. Pour lui, rien ne doit bouger, il a peur, il est Hongrois et fier de l'être.
Théodora - un nom hérité de l'oratorio de Handel - est une jeune et belle femme, plus jeune de vingt ans. Elle est la descendante de l'une des plus grandes, des plus riches et des plus puissantes familles autrichiennes. Elle gère l'héritage musicale de son père, ancien chanteur et compositeur d'opéra adulé et joué aux quatre coins du monde. Elle a toujours vécu dans le mouvement, dans un tourbillon d'argent, de voyages et de luxe. Elle est Autrichienne et fière de l'être.
Attila et Théodora vont s'aimer passionnément malgré toutes leurs différences. Par moment, Attila, le pauvre le plouc le Hongrois sent grandir des poussées de haine à l'égard de Théodora l'Autrichienne. En effet, elle incarne tout ce qu'il déteste : la richesse, le pouvoir et l'oppresseur autrichien contre le peuple hongrois - son peuple - depuis des siècles !
Franchir l'étape du second roman est toujours compliqué, a fortiori lorsque l'on a écrit un premier roman maîtrisé comme Buvard. Julia Kerninon y arrive haut la main avec un second roman brillant, intelligent et cultivé.
Prix de la Closerie des Lilas 2016
Le dernier amour d'Attila Kiss
Julia Kerninon
Rouergue
Coll. La Brune
128 pages, 13,80 €
janvier 2016
Billet publié le 30 avril 2016