Le_grand_bond_en_arriere.jpg On n’est pas toujours d’accord avec ce que raconte le journaliste Serge Halimi, dans "Les nouveaux chiens de garde" (éd. Liber -Raisons d’agir, 1997) ou bien dans "Le Monde Diplomatique" Cependant, dans ce pavé bleu de 569 pages, on est obligé de reconnaître que sa démonstration est brillante. A fortiori aujourd’hui, en pleine crise financière. La plus grave crise que le capitalisme ait jamais connue.

Jusqu’à la fin des années 80, il y avait trois systèmes économiques : le capitalisme à l’Ouest, le socialisme à l’Est et le capitalisme rhénan en Allemagne de l’Ouest (RFA). Or, à partir de ces années 60, les républicains américains guidés par Barry Goldwater et une armée d’économistes de l’école de Chicago, vont travailler l’électeur américain pour lui faire rejeter toute forme de gouvernement, d’aides publiques et d’interventions de l’Etat. Elles sont forcément nocives au citoyen, à l’entrepreneur et au capital. Elu président en 1980, Ronald Reagan sera le premier à mettre en pratique ce libéralisme à tous crins, comme Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. La vague emportera progressivement tout le monde anglo-saxon, l’Europe enfin, après la chute du mur de Berlin en 1989. Bruxelles devançant parfois les Américains dans l’ultralibéralisme.

Pour comprendre la crise économique et financière qui a débuté en 2008, plongez-vous vite dans ce livre qui pourrait être un roman mais qui n’est que le premier chapitre de la crise que nous vivons aujourd’hui.



Le grand bond en arrière
Serge Halimi
Fayard
mars 2004.