Le salon de beauté.jpegElle a le prénom d'un dessert sucré et le nom d'un assassin. Mais, ne vous y fiez pas, Melba Escobar sait parfaitement naviguer dans les rues troubles de Bogota, capitale de la Colombie, pays des trafiquants de drogues et des indiens citoyens de seconde zone. Elle nous offre avec ce premier roman un coup de maître.

Karen est descendue de sa montagne pour Bogota afin de gagner suffisamment d'argent pour faire venir son fils Emiliano avec elle et lui offrir une autre vie que celle, pauvre et sans avenir, que son village lui propose. Belle et sensuelle, elle devient très vite la meilleure esthéticienne de la Maison de la beauté, un salon ou les épouses de ministres, d'hommes d'affaires et de trafiquants en tout genre se laissent aller à toutes les confidences. Las, une jeune femme est retrouvée morte quelques heures après être passée entre ses mains.

La Colombie est un pays ou la terreur règne partout et où la corruption gangrène chaque sous-couche de la société. Melba Escobar n'a aucune pitié pour ses personnages mais encore moins pour son pays, invivable en dehors des sphères de pouvoirs qui écrase, sans pitié, la moindre contestation, la moindre envie de vivre et de s'évéler ou de révéler la vérité.

Le Salon de beauté est un roman impressionnant de maîtrise et d'audace et Melba Escobar un auteur à suivre de près.

Le salon de beauté
Melba Escobar
Denoël
Trad. du Colombien par Margot Nguyen Béraud
240p. 20€
Mai 2018

Billet publié le 11 mai 2018.