Patagonie route 203.jpgRENTRÉE 2020 "Vous continuez tout droit, le jeudi vous tournez à gauche et à la tombée de la nuit, tournez encore à gauche, tôt ou tard, vous allez arriver à la mer". C'est dans cet état d'esprit, avec cette boussole, cette carte, que Parker se promène au volant de son camion sur les routes de Patagonie, son saxophone sur le siège passager. Un routier, qui, à la belle étoile, reconstitue son intérieur avec ses meubles qu'il transporte - buffet, table, lit, draps, fleurs en plastique - quand l'hiver arrive il dort dans son camion.

Parker n'est pas un homme du XXIe siècle, il aime la solitude, les K7 audios qu'il rembobine avec un crayon de papier. C'est aussi cela qui donne de l'épaisseur au vent. Les étoiles sont ses seules compagnes jusqu'à ce qu'il rencontre une femme filante : Maytén. Avant de croiser son chemin - sur un train fantôme - il avait pour projet "de prendre congé de l'univers", une forte envie chez Parker, mais cette femme rencontrée au hasard des routes poussiéreuses va le faire changer d'avis et lui faire parcourir sa Patagonie, ses cimes, ses neiges, ses routes droites sur des dizaines de kilomètres, ses villages sans nom ou encore ses postes militaires et ses Gitans.

Il y a plus d'humanité à un carrefour perdu de la Patagonie que dans une tour de la City. C'est toute la richesse de Patagonie route 203 qui nous fait découvrir des personnages égarés du monde mais concentrés sur l'humanité qui les entoure - Boliviens, métallurgistes Allemands, policiers Argentins, camionneurs et même un journaliste - qui font que la Patagonie est une grande famille et nous leurs lointains cousins, envieux d'une telle carte postale.

Patagonie route 203
Eduardo Fernando Varela
Traduit de l'Argentin par François Gaudry
Métailié
358p., 23,50€
Août 2020