Planète soja.jpgLe soja est apparu en masse sur les tables des français dans les années 80 et sa culture et sa consommation dans des années 90. Végétariens et véganes l'adorent, Monsanto aussi. Car, si son image est très bonne auprès du grand public et ce sous de nombreuses formes - lait, steack, yaourt, jus etc.- sa création ogm, sa culture intensive inondée de produits herbicides en font en réalité moins un allié qu'un adversaire de notre santé.

Julie Lotz a enquêté pendant un an et demi et remonté la consommation du soja depuis les labos de Monsanto (qui a créé le premier soja OGM), les champs de soja du Brésil (1er producteur mondial et qui détruit l'Amazonie pour agrandir les surfaces d'exploitation de soja) et d'Argentine (3e producteur mondial, 99% ogm).
Elle a étudié l'épandage de millions de litres d'herbicides sur le soja (en 2015, 570 millions de tonnes de pesticides ont été déversées sur les champs de soja au Brésil) ce qui fait du soja ogm la culture qui utilise le plus d'herbicide à base de glyphosate au monde ;

Question suivante "que devient le pesticide chez l'homme qui consomme l'animal qui a ingéré le soja ?"
Julie Lotz a constaté le nettoyage des vraquiers (qui peuvent ramène plus de 300 000 tonnes de graines de soja) au port de Nantes Saint-Nazaire, le long de l'estuaire de la Loire (et apprendre que le nombre de cancers y est largement supérieur à la moyenne de la population française). Ainsi, l'arrivée de ces graines de soja en France l'est essentiellement pour nourrir veaux, vaches, cochons dans des milliers de fermes (en le cachant le plus possible de préférence). Elle a ensuite cherché et trouvé dans les produits à bases d'animaux nourris au soja des traces de pesticides (au hasard le glyphosate) et en trouver par exemple dans dix laits industriels ou bio (sur dix échantillons) ; essayé de comprendre qu'une consommation trop grande de soja peut nuire à la santé (risque de fertilité chez la femme comme chez l'homme, cancer, etc. Le problème du soja est que l'on en mange moins consciemment que l'on en ingère inconsciemment.

En conclusion, on peut reprendre le propos d'une chercheuse du CNRS "on ne peut pas interdire totalement la consommation de soja mais on ne peut pas non plus l'inciter". À vous de vous faire une idée et de rayer le soja (ou pas) de votre prochaine liste de courses.

Planète Soja, une enquête mondiale sur les dangers de ce faux ami
Julie Lotz
Rocher
260 pages, 17,90€
mars 2020