Schroder__poche_.jpgAmity Gaige construit un roman subtil sur la paternité, l’identité et la dissimulation.

Schroder n’existe pas. Où presque. En effet, depuis son adolescence, il se fait appeler Érik Kennedy, ne nie pas lorsqu’on l’apparente à la famille de Jack et, dans sa propre légende, il a été élevé à Dorchester, une petite ville, à côté de celle des Kennedy.

Le mensonge est confortable, la vie défile : le collège, l’université, la rencontre et le mariage avec Laura, une fille merveilleuse, une séparation. Mais la séparation d’avec Laura provoque aussi la séparation d’avec sa fille Meadow. Il ne s'en remettra jamais. En archéologue de l’identité, Amity Gaige fait remonter à la surface tous les non-dits du passé de «Érik Schroder».

Ce roman est en effet le long plaidoyer qu’il adresse depuis sa cellule, à son ex-épouse pour expliquer non pas l’enlèvement de sa fille – au grand jamais, il ne l’aurait enlevé – mais son errance en voiture avec elle pendant presque une semaine. La justice – et les évènements qui survinrent- en décideront autrement.

Amity Gaige nous fait aimer un personnage pourtant ambiguë et manipulateur mais aussi un père sincèrement attaché à sa fille grâce à un style impeccable. Schroder est un « pageturner » comme les américains savent si bien les construire.

Schroder
Amity Gaige
10/18
Mai 2015
312p ; 7,10€

Article publié le 23 avril 2015