Le_Canard_Enchaine__logo_.jpgÀ l'occasion du centenaire du Canard Enchaîné, le Seuil et le Canard Enchaîné publient un énorme livre le 3 octobre prochain. Le livre a été dirigé par Patrick Rimbaud (Académicien et plume du Palmipède) , Laurent Martin (professeur d’histoire et auteur du livre Le Canard enchaîné, histoire d’ un journal satirique (Nouveau Monde, 2005) et, en collaboration, de L’Art de la bande dessinée (Citadelle & Mazenod, 2012) et enfin, Bernard Comment (romancier, il dirige la collection “Fiction & Cie” aux Éditions du Seuil). Ce gros livre contiendra plus de 2000 articles et dessins représentant un siècle d'histoire politique, sociale, culturelle. On pense fort à Cabu et à Wolinski et on a hâte d'être début octobre !

l'Histoire du Canard
Le Canard Enchaîné naît en pleine première Guerre mondiale, dans un climat de propagande et de bourrage de crâne. Difficile de faire rire dans une période tragique, mais il y réussit pleinement, avec son art de l’antiphrase, de la satire et de la dérision. Ses fondateurs: un journaliste, Maurice Maréchal, et un dessinateur, Henri-Paul Gassier. Après cinq premiers numéros parus à l’automne 1915, le Volatile doit interrompre son vol, faute d’avoir trouvé suffisamment de lecteurs. Mais le 5 juillet 1916, nouveau départ et véritable envol, définitif celui- là, dans l’esprit irrévérent et insoumis qui est le sien depuis un siècle désormais.
Assis sur un trésor de guerre conséquent, il s’est donné les moyens de sa liberté, pour déjouer toutes les tentatives de récupération ou d’intimidation. En un siècle, le Volatile n’a épargné personne. Autorités politiques, militaires, religieuses, diplomatiques, académiques, tout le monde en prend pour son grade. Sa force: faire rire. Sa puissance: ne dépendre de rien ni de personne.
Cent ans, et seulement quatre directeurs (Maurice Maréchal, René Tréno, Roger Fressoz, Michel Gaillard) ! Signe de stabilité, et d’un esprit d’équipe soudée, qui a traversé des crises, connu des départs plus ou moins fracassants, des clivages politiques, mais a su garder ses ennemis de toujours: l’esprit de sérieux, les académismes, les magouilles et les affaires, les turpitudes et les hypocrisies, les lâchetés et les forfanteries.
Les politiciens le craignent, mais ne ratent pas un numéro. « Que dit le Volatile cette semaine ? », demandait le général de Gaulle, l’une des nombreuses têtes de turc du Canard enchaîné. Avant lui, il y eut Barrès, Millerand, Lebrun, Daladier. Après lui, Pompidou, Giscard, Mitterrand (un peu moins), Chirac (beaucoup), Sarkozy (encore plus). Quant à Hollande, c’est « Pépère » : tout un programme...

Billet publié le 6 août 2016