Sur la fin de sa vie, Gustav Mahler fait une dernière fois la traversée de l'Atlantique, sur le pont d'un paquebot, de New York vers l'Europe. Accompagné de sa femme Alma et de sa fille Anna, il profite depuis le pont de ce navire de 40 000t d'acier pour égrainer le temps passé.
Tel Hans Castorp, emmitouflé dans sa couverture, patiemment pliée, contemplant les Alpes dans La Montagne magique de Thomas Mann, Gustav Mahler, emmitouflé dans sa couverture, contemple l'océan, les poissons-volants, le temps passé, les notes de musiques inspirées par les nuages. Il se remémore la mort de sa deuxième fille (ce temps suspendu) les musiciens médiocres qu'il a du supporter toute sa vie (ce temps de perdu), la composition qu'il aurait voulu plus importante (un temps rêvé) la vie des hommes ou celle de sa femme insistant lourdement quant à la réalisation de son buste par un certain Rodin.
Le Dernier mouvement est une réflexion sur l'humilité de l'homme devant le temps qui passe, une mélodie sur le temps fini pour un des plus grands artistes de son époque, confronté à la plus banale des épreuves humaines : la mort qui vient.
Le dernier mouvement
Robert Seethaler
Sabine Wespieser
Roman traduit de l'allemand (Autriche) par Élisabeth Landes
128 p. 15 €
3 février 2022