Le_monde_a_l__endroit.jpgRon Rash décortique avec plaisir et tendresse la déliquescence d’un adolescent qui voit les portes de la vie se refermer les unes après les autres. Une vie familiale sclérosée par un père autoritaire, un parcours scolaire déplorable, un marché du travail limité au supermarché et aux plants de tabac du paternel…

Travis décide de prendre son avenir en mains. Pourquoi travailler dans un supermarché à remplir les sacs de provisions des vieilles dames dans un bled paumé au fin fond des Etats-Unis lorsque l’on peut se faire un max de blé en fauchant des plants de cannabis d’un vieux planteur de tabac du coin ? Il n’hésite pas une seconde devant une telle opportunité, d’autant plus qu’elle lui permettra de fuir son père et de rencontrer son père spirituel pour mieux affronter l’avenir, les Ron_Rash___Mark_Haskett.jpgfemmes, les responsabilités, les plaisirs.

Pour cela Travis devra renverser des montagnes pour se construire un avenir et s’arracher à une vie tracée par des siècles de misère sociale. Ron Rash rend hommage à la poésie des grands espaces, à la musique des ruisseaux et au silence des truites pour rendre encore plus criantes les injustices et les frustrations auxquelles Travis est confronté ainsi qu’à la loi d’airain de l’Amérique : le chacun pour soi.

Le monde à l’endroit
Ron Rash
Le Seuil
Coll. Cadre Vert%% 288p. 19,50€
23 août 2012.

Crédit photo: Mark Haskett

Article publié le 27 août 2012.