Un premier roman ? Vraiment… On reste pantois devant l’habileté toute américaine de Yannick Grannec à nous embarquer dans cette aventure où les mathématiques, l’Histoire, les sciences ne sont que peu de choses devant la force de l’amour d’Adèle pour son génie de mathématicien de mari Kurt Gödel et son amitié naissante avec la jeune Anna.
Adèle Gödel fut la maitresse - elle montrait ses jambes dans un cabaret de Vienne - puis l’épouse dévouée d’un mathématicien de génie, Kurt Gödel. Ils s’aiment, se marient quittent l’Autriche via l’URSS pour la côte Est des Etats-Unis. En effet, Kurt a rédigé un Théorème d’Incomplétude qui renverse tout le monde – y compris Albert Einstein – son futur confrère de Princeton.
En 1980, Anna est étudiante à Princeton, et elle est missionnée pour récupérer les archives de Kurt Gödel – le Naschlass - auprès de son épouse, alitée dans une maison de retraite. Dans ces archives, l’explication de l’existence de Dieu… Autant dire une bombe qui ferait passer E=MC2 pour une blague d’étudiant.
De la bouillonnante Autriche des années 1920, où les philosophes, les mathématiciens, les psychanalystes, les artistes, les bourgeois se mêlent aux filles de cabaret et refont le monde jusqu’au bout de la nuit, en passant par l’Amérique en guerre (Kurt et Adèle fuient l’Autriche mais avec des passeports du IIIe Reich !) puis l’université où les Gödel fréquentent des prix Nobels quotidiennement, Yannick Grannec envoie un boulet de canon dans la rentrée littéraire.
La déesse des petites victoires devrait tout renverser sur son passage. En effet, ses deux portraits de femmes, deux soleils, l’un déclinant l’autre levant, vont illuminer les lecteurs et les jurés de la rentrée. Bravo !
La déesse des petites victoires
Yannick Grannec
Anne Carrière
450p. 22 €
23 août 2012
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Article publié le 28 aout 2012.
crédit photo: Olivier Charoy.