Parle-moi_du_sous-sol.jpgRENTRÉE 2014 "Se faire appeler mon petit, c'est un vrai métier". Ce roman aurait pu être un reportage sur Rue89. La jeune narratrice est Bac+++, se fait virer d'un boulot qu'elle aime bien et après plusieurs mois sans emploi se retrouve caissière dans un grand et beau magasin. Au sous-sol donc.

Elle apprend à encaisser - les sous et les mots blessants - tout en gardant le sourire. Elle essaie de ne pas trop croire au CDI qu'on lui promet qui l'enfermerait dans une situation schizophrène : avoir une situation soi-disant stable (le CDI est le graal des temps modernes) dans un domaine qu'elle n'aime pas et qui l'éloignerait progressivement de ce qu'elle aime vraiment et ce pour quoi elle a - brillamment - fait des études !

Clotilde Coquet dénonce l'ahurissante situation de son héroïne, mais avec un humour glaçant, chic et snob. On est dans un grand magasin du centre de la capitale et pas dans un supermarché de banlieue ! On rit - de bon coeur ou jaune - et la fin ressemble, effectivement à une enquête sur la sociologie du travail en France au début du XXIe siècle.

Parle-moi du sous-sol
Clotilde Coquet
Fayard
Août 2014
215p. 17€.



Article publié le 29 septembre 2014.