Visible_la_nuit.jpgRENTRÉE 2014C'est le récit d'un homme, Robert Malaval, qui a décidé de mettre fin à ses jours. La fin du monde est proche et l'art n'est plus que commerce.

Alors, l'artiste peintre Robert Malaval va de provocation en délire, hommage à son omelette "aux deux amanites tue-mouche", qui lui donne des hallucinations "comme au carnaval de Nice, mais en beaucoup mieux, en plus délirant". Il savait ce qu'il voulait : être artiste peintre. Il savait ce qu'il ne voulait pas : être ouvrier comme son père ou partir en Algérie faire la guerre. Il était artiste un point c'est tout. À quelques mois de sa mort, les marchands de tableaux refusaient d'acheter ses toiles en attendant sa disparition pour mieux racheter tout l'atelier.

No futur. C'était mieux avant, assurément. Visible la nuit est un magnifique portrait désabusé d'une époque et d'une jeunesse désespérée et pourtant pleine de vie. C'est l'époque de la fin du disco, les Stones sont déjà has been, Yves Saint-Laurent fête son anniversaire au Palace, Karl Lagerfeld aussi. Le Centre Pompidou ouvre ses portes. Le monde de Robert a disparu depuis longtemps, il en tire la conclusion. Il avait 42 ans.

Visible la nuit
Franck Maubert
Fayard
206p., 17€
Août 2014

Article publié le 30 septembre 2014