l_Ile_aux_troncs.jpg Le 23 août 2018
LITTÉRATURE FRANÇAISE
Michel Jullien
L’Île aux troncs
RÉSUMÉ :
Mai 1945, les troupes soviétiques hissent le drapeau rouge sur le toit du Reichstag, à Berlin. Trois années passent et partout dans les rues de Leningrad traînent des vétérans, héros déchus, patriotes aux bravoures affadies, des « rabroués de l’armée », une jeunesse physiquement injuriée qui ternit les lendemains de la victoire. Une partie de ces parasites sera reléguée à Valaam, une île de Carélie perdue sur le plus grand des lacs d’Europe.
Le livre s’ouvre sur un saisissant travelling de la petite communauté insulaire avant de se fixer sur deux protagonistes, Kotik et Piotr, amis comme cochons. Tout les rapproche, les dates, leur âge, leurs médailles et blessures, l’élan soviétique, leur jeunesse avortée, leur pension de vétérans, la vodka, mais plus encore. Confinés sur l’île, les deux compères vouent un culte à Natalia Mekline, une aviatrice (1922-2005), une héroïne inaccessible et sœur. Ils connaissent ses bravoures, ils possèdent d’elle une photographie qu’ils déplient chaque soir ; un rituel. Après quatre ans de proscription sur l’île de Valaam, Kotik et Piotr nourrissent le projet de quitter la colonie, de traverser le lac pour aller lui rendre hommage. Leur équipée est prête, les voilà partis…

l'AUTEUR : Michel Jullien a été éditeur, il se consacre actuellement à l’écriture.


Pense_aux_pierre_sous_tes_pas.jpg Le 23 août 2018
Antoine Wauters
Pense aux pierres sous tes pas
RÉSUMÉ :
Dans un pays dont on ignore le nom, où se succèdent des dictateurs qui tentent de le moderniser, une soeur et son frère jumeau vivent à la ferme de leurs parents, au milieu des plaines.
Marcio travaille aux champs avec le père, un homme violent, tandis que Léonora s’occupe de la maison avec sa mère. Ils ont dix ans à peine et leur complicité semble totale, leurs jeux interdits irrépressibles.
Mais un soir, alors que leurs corps se rapprochent doucement dans le fenil, le père surgit et voit se confirmer ce qu’il a toujours suspecté. Tandis qu’un nouveau coup d’État vient de se produire, intervient pour les jumeaux leur séparation et commence un combat long et incertain. Celui de la réinvention de soi et de la quête obstinée de liberté.
Véritable hymne à la désobéissance, Pense aux pierres sous tes pas est également un cri d’espoir. Et d’amour fou.

L'AUTEUR : Antoine Wauters est un écrivain et scénariste belge né à Liège en 1981. Nos mères (2014) a reçu le Prix Première de la RTBF, et le Prix Révélation de la SGDL..


Moi__Marthe_et_les_autres.jpg Le 23 août 2018
Antoine Wauters
Moi, Marthe et les autres
RÉSUMÉ : Dans un Paris dévasté par une catastrophe qui ne sera jamais nommée (accident nucléaire, catastrophe naturelle, guerre de religion ?), un groupe de jeunes gens arpentent les rues, tentent de survivre en mangeant ce qu’ils trouvent, chantent des airs de John Holiways et fuient la violence de leurs ennemis en cherchant un ailleurs. Car ce monde en lambeaux, il s’agit malgré tout de l’habiter, de s’y vêtir et d’y trouver des raisons d’espérer.
Comment tenir ? Comment trouver en soi de quoi réjouir la vie quand tout a sombré ? Ce sont les questions que se posent, avec humour et cruauté, les protagonistes de cette aventure.

L'AUTEUR : Antoine Wauters est un écrivain et scénariste belge né à Liège en 1981. Nos mères (2014) a reçu le Prix Première de la RTBF, et le Prix Révélation de la SGDL..


correspondance_1981_2017.jpg Le 13 septembre 2018
Pierre Bergounioux et Jean-Paul Michel
CORRESPONDANCE 1981-2017
RÉSUMÉ : « Un grave penseur a suggéré que l’âge adulte ne sert à rien qu’à exaucer les désirs irréalisés de l’enfance. La nôtre a coïncidé avec le grand aggiornamento du début de la deuxième moitié du siècle dernier, le printemps du monde auquel a succédé, très vite, l’automne qui pèse toujours sur la terre. Nous semblions voués, comme nos devanciers, à ne rien entendre à ce qui se passait et nous concernait. Que nous ayons été les contemporains d’une conjoncture d’exception, c’est, rétrospectivement, l’évidence. Encore fallait-il un détonateur pour libérer les énergies soudain rassemblées, fendre la muraille, briser les barreaux de l’isolement, de l’ignorance, du silence. Le sort, les puissances occultes ont désigné Jean-Paul, qui s’est mis aussitôt en chemin. Il n’était plus que de le suivre. Mais l’aventure était à ce point déconcertante et neuve que ses échos roulent toujours plus d’un demi-siècle plus tard, ce qui explique ce besoin d’y revenir, cette correspondance. »

LES AUTEURS : Pierre Bergounioux est né à Brive-la-Gaillarde en 1949. Il a enseigné le français en région parisienne, puis aux Beaux-Arts. Passionné d’entomologie, il pratique également la sculpture. De Pierre Bergounioux l Back in the sixties l Carnet de notes, 1980-1990 l Carnet de notes, 1991-2000 l Carnet de notes, 2001-2010 l Carnet de notes, 2011-2015 l La Capture l La Ligne l Le Chevron l Le Grand Sylvain l Le Matin des origines l Les Forges de Syam (Verdier/poche) l Simples, magistraux et autres antidotes l Un peu de bleu dans le paysage l Une chambre en Hollande__.
Jean-Paul Michel, né en décembre 1948, est écrivain, poète et éditeur (William Blake and Co).


Lutz_Seiler.jpg Le 30 août 2018
LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Lutz Seiler
Kruso
Traduit de l’allemand par Uta Müller
RÉSUMÉ : Printemps 89, en Allemagne de l’Est : Ed, 24 ans, ancien ouvrier maçon, étudiant en littérature, quitte la ville de Halle après la mort accidentelle de sa compagne ; il part pour l’île de Hiddensee, sur la Baltique, où vivent artistes, intellectuels, étudiants séduits par la pensée « alternative » ; une île d’où certains, échappant à la surveillance des frontières, gagnent les côtes du Danemark. Le roman est centré sur la rencontre et l’amitié entre Ed et Alexandre Krusowitsch, dit Kruso, déchiré entre nostalgie et utopie, qui organise la vie des fugitifs, les nécessités du moment et les rites initiatiques. Récriture de Robinson Crusoé, le texte conjugue plusieurs perspectives et plusieurs époques : les aventures subjectives d’Ed qui, survivant à la douleur et à la perte, trouve peu à peu, dans le bruissement de l’immensité marine, sa voix de poète, et de Kruso, être torturé par le passé familial, qui tente de faire émerger un communisme libertaire ; enfin l’histoire collective récente, avec ses rêves et ses illusions.
Un quart de siècle plus tard, Ed prend la parole : dans un long épilogue, il raconte comment il a appris la mort de Kruso à l’été 1993, et pourquoi il est parti au Danemark où il se lance dans une enquête pour tenter d’établir l’identité des 174 fugitifs de RDA disparus en mer Baltique en 1961, l’année de la construction du Mur. Sans véritable succès.
Grand roman distingué en 2014 par le Deutscher Buchpreis, le livre de Lutz Seiler, dont Verdier a publié la même année un recueil de nouvelles, Le Poids du temps, Kruso est une fresque rimbaldienne sur le pouvoir de changer la vie.

L’AUTEUR : Lutz Seiler, né en 1963 en Thuringe, s’est d’abord fait connaître comme poète dans les années quatre-vingt-dix avant de s’imposer comme un maître de la narration.


Bas_la_place__y_a_personne.jpg le 20 septembre 2018%%% Dolores Prato
Bas la place y’a personne
récit autobiographique
Traduction et introduction de Laurent Lombard et Jean-Paul Manganaro

RÉSUMÉ :
« Je suis née sous une petite table. Je m’étais cachée là parce que la porte d’entrée avait claqué, c’était que l’oncle rentrait. L’oncle avait dit : “Renvoie-la à sa mère, ne vois-tu pas qu’elle meurt chez nous ?” Aucune ambiance autour de moi, pas même de visages, seulement cette voix. Mère, meurt, aucun sens, mais renvoie-la, oui, renvoie-la voulait dire me sortir par la porte et la refermer. »
Telle est la manière, pour l’auteur, de restituer la sensibilité de l’enfance.
La puissance évocatrice du récit tient dans le mouvement du regard de l’écrivain qui opère une inversion du temps, elle arrive ainsi à s’observer petite fille, abandonnée par ses parents, confiée à un oncle prêtre et une tante qu’elle finira par aimer. Elle se voit divaguant à travers l’espace d’un petit village des Marches. Dans ce manège, défilent ainsi une myriade d’objets, de figures, de personnages, de mots, de sons qui s’agencent pour former une symphonie d’images qui enveloppent le lecteur, l’entraînent dans son tourbillon, et finissent par former un tableau complet.
Inoubliables sont les pages où la petite fille regarde ce monde, son incompréhension de ne jamais obtenir une caresse, une étreinte au sein de cette société villageoise fermée qui n’accepte pas une enfant sans père ni mère, ce vide, ce silence, cette immobilité et la gaîté recherchée par l’écrivain pour mieux observer les paysages qui miroitent sur la dalle vitrée de la mémoire.
Tout, dans ce livre, est marqué d’une nécessité vitale.
Ce récit – aujourd’hui considéré comme un des chefs-d’oeuvre de la littérature italienne du xxe siècle – qui fut écrit sur de longues années et terminé à l’aube des 90 ans de l’auteur, a connu diverses vicissitudes éditoriales. Publié en version réduite par les soins de Natalia Ginzburg avant la disparition de l’écrivain, ce n’est qu’en 2009 qu’il sera proposé dans sa version définitive.

L’AUTEUR : Figure féminine libre et indépendante, Dolores Prato (1892-1983) a été enseignante avant d’être écartée du professorat par le régime fasciste.


Les résumés sont de l'éditeur.