Grasset_logo.jpg








Le Général a disparu.jpg RENTRÉE 2019
LITTÉRATURE FRANÇAISE
Le 14 août 2019
Georges-Marc Benamou
Le Général a disparu
RÉSUMÉ : Que se passe-t-il quand le Peuple se met en rage, et veut faire tomber le Prince qui le gouverne? C’est le thème de ce roman, Le Général a disparu. Il nous fait vivre la fameuse disparition du Général de Gaulle, le 29 mai 1968 à Baden-Baden, comme un thriller haletant, heure par heure, dans la tête du Général, ainsi que des protagonistes ambitieux, assassins, ou clochards épiques, qu’on trouve dans la coulisse (Pompidou, Foccart, Jobert, Monnerville, Mitterrand, Mendes France et tant d’autres). Nourri aux meilleures sources, Georges-Marc Benamou, au rebours de Histoire pieuse, nous fait entrer là où les historiens ne peuvent plus aller. Par brefs chapitres, nous sommes tour à tour, durant trois jours où se joue le destin du pays, au coeur de la tragédie que vit De Gaulle, ce roi Lear désespéré par la France ; des intrigues politiques pour le remplacer ; du chaos au sommet du pouvoir ; et de ce mystérieux après-midi passé avec Massu qui va tout changer.... Un saisissant éclairage sur ce trou noir de notre histoire qui n’est pas sans résonner d’un écho particulier aujourd’hui…

L'AUTEUR : Georges-Marc Benamou est écrivain, scénariste et producteur de films. Il a publié en 2005 Le dernier Mitterrand (plus de 200.000 ex vendus). Son roman Le fantôme de Munich (Flammarion, 2007), grand succès de librairie, a été scénarisé par Vaclav Havel et devait être tourné par Milos Forman.


Une joie féroce.jpg Sorj Chalandon
Une joie féroce
RÉSUMÉ : Jeanne est une femme formidable. Tout le monde l’aime, Jeanne. Libraire, on l’apprécie parce qu’elle écoute et parle peu. Elle a peur de déranger la vie. Pudique, transparente, elle fait du bien aux autres sans rien exiger d’eux. A l’image de Matt, son mari, dont elle connaît chaque regard sans qu’il ne se soit jamais préoccupé du sien. Jeanne bien élevée, polie par l’épreuve, qui demande pardon à tous et salue jusqu’aux réverbères. Jeanne, qui a passé ses jours à s’excuser est brusquement frappée par le mal. « Il y a quelque chose », lui a dit le médecin en découvrant ses examens médicaux.
Quelque chose. Pauvre mot. Stupéfaction. Et autour d’elle, tout se fane. Son mari, les autres, sa vie d’avant. En guerre contre ce qui la ronge, elle va prendre les armes. Jamais elle ne s’en serait crue capable. Elle était résignée, la voilà résistante. Jeanne ne murmure plus, ne sourit plus en écoutant les autres. Elle se dresse, gueule, griffe, se bat comme une furie. Elle s’éprend de liberté. Elle découvre l’urgence de vivre, l’insoumission, l’illégalité, le bonheur interdit, une ivresse qu’elle ne soupçonnait pas.
Avec Brigitte la flamboyante, Assia l’écorchée et l’étrange Mélody, trois amies d’affliction, Jeanne la rebelle va détruire le pavillon des cancéreux et élever une joyeuse citadelle.

L'AUTEUR :Après trente-quatre ans à Libération, Sorj Chalandon est aujourd’hui journaliste au Canard enchaîné. Ancien grand reporter, prix Albert- Londres (1988), il est aussi l’auteur de sept romans, tous parus chez Grasset. Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006 – prix Médicis), Mon traître (2008), La Légende de nos pères (2009), Retour à Killybegs (2011 – Grand Prix du roman de l’Académie française), Le Quatrième Mur (2013 – prix Goncourt des lycéens), Profession du père (2015) et Le Jour d'avant (2017).


Civilizations.jpg Laurent Binet
Civilizations
RÉSUMÉ : Vers l’an mille : la fille d’Erik le Rouge met cap au sud.
1492 : Colomb ne découvre pas l’Amérique.
1531 : les Incas envahissent l’Europe.
À quelles conditions ce qui a été aurait-il pu ne pas être ?
Il a manqué trois choses aux Indiens pour résister aux conquistadors. Donnez-leur le cheval, le fer, les anticorps, et toute l’histoire du monde est à refaire.
Civilizations est le roman de cette hypothèse : Atahualpa débarque dans l’Europe de Charles Quint. Pour y trouver quoi ? L’Inquisition espagnole, la Réforme de Luther, le capitalisme naissant. Le prodige de l’imprimerie, et ses feuilles qui parlent. Des monarchies exténuées par leurs guerres sans fin, sous la menace constante des Turcs. Une mer infestée de pirates. Un continent déchiré par les querelles religieuses et dynastiques.
Mais surtout, des populations brimées, affamées, au bord du soulèvement, juifs de Tolède, maures de Grenade, paysans allemands : des alliés.
De Cuzco à Aix-la-Chapelle, et jusqu’à la bataille de Lépante, voici le récit de la mondialisation renversée, telle qu’au fond, il s’en fallut d’un rien pour qu’elle l’emporte, et devienne réalité.

L'AUTEUR : Laurent Binet est l’auteur de HHhH (Grasset, 2010 - prix Goncourt du premier roman) et de La septième fonction du Langage (Grasset, 2015, prix du roman Fnac, prix Interallié). Il a été professeur de lettres pendant dix ans en Seine-Saint-Denis.


Orléans.jpg LE 21 AOÛT 2019
Yann Moix
Orléans
RÉSUMÉ : Qui a lu l’oeuvre publiée de Yann Moix sait déjà qu’il est prisonnier d’un passé qu’il vénère alors qu’il y fut lacéré, humilité, fracassé. Mais ce cauchemar intime de l’enfance ne faisait l’objet que d’allusions fugaces ou était traité sur un mode burlesque alors qu’il constitue ici le coeur du roman et qu’il est restitué dans toute sa nudité.
Pour la première fois, l’auteur raconte l’obscurité ininterrompue de l’enfance, en deux grandes parties (dedans/dehors) où les mêmes années sont revisitées en autant de brefs chapitres (scandés par les changements de classe, de la maternelle à la classe de mathématiques spéciales).
Dedans : entre les murs de la maison familiale. Dehors : l’école, les amis, les amours. Roman de l’enfance qui raconte le cosmos inhabitable où l’auteur a habité, où il habite encore, et qui l’habitera jusqu’à sa mort, car d’Orléans, capitale de ses plaies, il ne pourra jamais s’échapper. Un texte habité, d’une poésie et d’une beauté rares, où chaque paysage, chaque odeur, chaque mot, semble avoir été fixé par des capteurs de sensibilité saturés de malheur, dans ce présentéisme des enfants martyrs. Aucun pathos ici, aucune plainte, mais une profonde et puissante mélancolie qui est le chant des grands traumatisés.

L'AUTEUR : Yann Moix, Prix Renaudot 2013 pour Naissance est l’un des tout premiers romanciers français. Cinéaste, il a réalisé deux longs métrages (Podium et Cinéman) ainsi que plusieurs courts métrages documentaires ou de fiction. Actuellement, il prépare un livre et un film sur la Corée du nord où il se rend fréquemment.


Onanisme.jpg Justine Bo
Onanisme
RÉSUMÉ : Juillet 2018 : au lendemain de la finale de la coupe du monde, Cerbère, petite ville d’Occitanie à la lisière de l’Espagne, s’éveille dans l’euphorie de la victoire. Nour, vingt ans, travaille à mi-temps au McDonald’s qui longe la départementale. Avant de rejoindre le HLM où elle vit seule avec son père Saïd, elle fait un détour par la plage et se réfugie, comme à son habitude, dans un bunker pour se masturber.
Ce jour-là, Nour y trouve un revolver. Elle s’en saisit avec l’idée de s’en défaire mais l’arme lui procure soudain une puissance inédite... Elle que l’on assigne depuis toujours - jeune, femme, arabe, assistée – se sent enfin exister.
En rentrant, elle retrouve son père mort. Parmi la foule de gens qui vont défiler, Nour réalise peu à peu qu’elle n’a personne sur qui compter, à l’exception de Simone, la voisine du dessus, et de Jonas, embaumeur au pied bot. L’arme devient dès lors son unique compagnon de galère. Nour va-t-elle se servir de ce revolver pour se libérer?
Ecrit dans une sorte d’urgence, Onanisme raconte bien plus que l’errance d’une jeune orpheline en perte de repères. Ce livre décrit un pays en proie à la misère sociale, aux préjugés et violences qu’elle produit. Justine Bo écrit comme elle ressent le monde, entre crudité et noirceur. Nour en est l’ultime brèche : celle d’une jeunesse avide de jouissance et de vie.

L'AUTEUR : Justine Bo est auteure et cinéaste. Née en 1989, elle fait des études de sciences politiques puis de cinéma. Elle est à Damas lors de la révolution syrienne, qui lui inspire Fils de Sham. Elle vit ensuite plusieurs années à New York, où elle écrit le très remarqué Si nous ne brûlons pas (Éditions des Équateurs). Onanisme est son cinquième roman.


À la demande d'un tiers.jpg Mathilde Forget
A la demande d’un tiers
RÉSUMÉ : « La folie n’est pas donnée à tout le monde. Pourtant j’avais essayé de toutes mes forces. » C’est le genre de fille qui ne réussit jamais à pleurer quand on l’attend. Elle est obsédée par Bambi, ce personnage larmoyant qu’elle voudrait tant détester. Et elle éprouve une fascination immodérée pour les requins qu’elle va régulièrement observer à l’aquarium. Mais la narratrice et la fille avec qui elle veut vieillir ont rompu. Elle a aussi dû faire interner sa soeur Suzanne en hôpital psychiatrique. Définitivement atteinte du syndrome du coeur brisé, elle se décide à en savoir plus sur sa mère, qui s’est suicidée lorsqu’elle et Suzanne étaient encore enfants.
Elle retourne sur les lieux, la plus haute tour du château touristique d’où sa mère s’est jetée. Elle interroge la famille, les psychiatres. Aucun d’eux ne porte le même diagnostic. Quant aux causes : « Ce n’est pas important de les savoir ces choses-là, vous ne pensez pas ? » Déçue, méfiante, elle finit par voler des pages du dossier médical qu’on a refusé de lui délivrer. Peu à peu, en convoquant tour à tour Blade Runner, la Bible ou l’enfance des tueurs en série, en rassemblant des lettres écrites par sa mère et en prenant le thé avec sa grand-mère, elle réussit à reconquérir quelques souvenirs oubliés. Mais ce ne sont que des bribes. Les traces d’une enquête où il n’y a que des indices, jamais de preuves. La voix singulière de Mathilde Forget réussit à faire surgir le rire d’un contexte sinistre et émeut par le moyen détourné de situations cocasses. Sur un ton à la fois acide et décalé, elle déboussole, amuse et ébranle le lecteur dans un même élan.

L'AUTEUR : Auteur, compositrice et interprète, Mathilde Forget a reçu le Prix Paris jeunes talents en 2014 pour son EP de chanson « Le sentiment et les forêts ». Elle a suivi un master de création littéraire et publié des nouvelles dans les revues Jef Klak et Terrain vague. À la demande d’un tiers est son premier roman.


Les Jungles rouges.jpg Jean-Noël Orengo
Les Jungles rouges
RÉSUMÉ : Autrefois, pour les Blancs, l'Indochine symbolisait la richesse, la puissance et l'exotisme. Pour les colonisés, les Jaunes, c'était une fiction atroce qu'il fallait détruire. Mais par-delà les haines, une fascination s'est nouée entre les Jaunes et les Blancs, qui dure encore aujourd'hui. Ces histoires-là, faites de guerres, d'humiliations, d'amour et d'expatriation salutaire, sont la matière de ce roman. 1924, Phnom Penh : les jeunes Clara et André Malraux sont maintenus en résidence surveillée après un vol de statues dans un temple d'Angkor. Xa, leur boy khmer, leur fait découvrir la condition coloniale. 1950, Paris : Saloth Sâr, le futur Pol Pot, et son meilleur ami, Xa Prasith, le fils de Xa, s'initient au marxisme et à la lutte anti-coloniale dans la Ville lumière. 1968, offensive du Têt à Hué : la journaliste Catherine Leroy est capturée par les nord-vietnamiens et tente de les photographier pour la première fois. Elle est aidée par un mystérieux officier communiste, qui n’est autre que Xa Prasith. 1975, Phnom Penh : enfermé dans l'ambassade de France après la chute de la ville, le couple Marie et Maxime La Rochelle rencontre Xa Prasith, déserteur khmer rouge, qui leur confie sa fille venant de naître, Phalla. 1980, Trouville : Marguerite Duras regarde la plage, où joue une petite fille khmère, Phalla, lui rappelant sa jeunesse en Indochine. 1996, Paris : Phalla La Rochelle est étudiante aux Beaux-Arts. Son petit ami, Jean Douchy, obsédé par l'Asie, lui demande de raconter son histoire d'enfant adopté venant du Cambodge. 2016, Bangkok : Jean Douchy, devenu marchand d'art, est contacté par une jeune cambodgienne à propos de photographies de dirigeants khmers rouges. Une révélation finale va bouleverser tout ce qu'il croyait savoir... Dans ce livre foisonnant, Jean-Noël Orengo nous fait traverser l’Asie du Sud-Est en suivant la vie de Xa Prasith, fils de Xa et père de Phalla. Les périodes se succèdent, et sa légende se déforme : militant anti-colonial ? Khmer rouge ? Ultra nationaliste khmer ? Bourreau ou héros ? Peut-être est-ce identique et pareil, « Same same but different », comme disent les marchandes thaïlandaises. Son destin croise ainsi celui des autres personnages, célèbres ou pas, créant un jeu d’échos où les identités vacillent. Par son style unique, l’auteur nous emporte dans les jungles de l’Histoire jusqu’à notre monde actuel, saturé de conflits entre mondialisation et nationalisme, où les amours mixtes, les rencontres heureuses ou malheureuses entre des gens nés aux antipodes les uns des autres, apparaissent de plus en plus comme des formes de résistance.

L'AUTEUR : Jean-Noël Orengo est né en 1975, à Paris. Ses deux premiers romans, La Fleur du Capital (2015, prix Sade, prix de la Découverte de la Fondation Prince-Pierre-de-Monaco, prix de Flore) et L'Opium du ciel (2017) ont été publiés aux éditions Grasset.


Soir de fête.jpg Le 28 août 2019
Mathieu Deslandes et Zineb Dryef
Soir de fête
RÉSUMÉ : Octobre 2017 : l’affaire Weinstein explose et avec elle naît le mouvement MeToo. Quelques semaines plus tard, à la suite d’un enterrement, Mathieu Deslandes apprend un secret de famille : son grand-père était né d’un viol. Zineb Dryef travaille alors à un documentaire sur la « zone grise » entre consentement et viol. Elle et Mathieu sont en couple. Leur dialogue le conduit à s’interroger sur son histoire familiale, tue pendant presque cent ans.
Car à Sougy, le village de la Beauce d’où sa famille est originaire, lorsque son grand-père naît au printemps 1923, on ne dénombre pas un, mais trois enfants nés hors mariage, pour quatre grossesses… Neuf mois précisément après le bal annuel, en août 1922. Ce soir-là, toute la jeunesse locale avait dansé. Et les garçons s’étaient mis en tête d’aller plus loin, chacun entraînant une fille dans les chemins alentours. Or d’après la vieille dame qui raconte l’histoire à Mathieu, les filles n’étaient pas consentantes.
Mois après mois, Mathieu Deslandes mène l’enquête, questionne, remue les souvenirs et les archives pour comprendre ce qui s’est vraiment passé. Il raconte un village, ses silences, une France qui paraît lointaine et qui a pourtant mis longtemps à évoluer. Il dit les résonnances de l’événement, génération après génération. Son enquête est nourrie du regard de Zineb, de leurs discussions. Elle-même y trouve un écho avec sa propre histoire.
Dans ce texte original mêlant les genres et les voix sur les traces d’une mémoire oubliée, Mathieu Deslandes et Zineb Dryef montrent que le consentement, loin d’être un problème nouveau, est une question dont l’histoire reste à écrire. Ils élaborent un récit de ce qui n'a pas été dit, comme une libération rétrospective de la parole : un projet nécessaire et une excellente autopsie de la culture du viol. Combien de jeunes filles, un soir de fête, ont subi le même sort que celles de Sougy – et n’en ont jamais parlé ?

LES AUTEURS : Zineb Dryef : Zineb Dryef est journaliste à M Le magazine du Monde. En 2015, elle a publié Dans les murs : les rats, de la Grande Peste à Ratatouille (éditions Don Quichotte). Elle a contribué au documentaire Sexe sans consentement écrit par Blandine Grosjean et Delphine Dhilly, diffusé sur France 2 en 2018.
__Mathieu Deslandes : Mathieu Deslandes est journaliste. Il a été reporter à Libération, au Parisien, au Journal du Dimanche et rédacteur en chef du site Rue89. Soir de fête est son premier livre__.


On ne peut pas tenir la mer entre ses mains.jpg Laure Limongi
On ne peut pas tenir la mer entre ses mains
RÉSUMÉ : Comme le FLNC, Huma Benedetti est née en Corse en 1976, entourée des secrets de son histoire familiale, dans un climat de colère et de ressentiment muet. Mais tôt ou tard, les enfants devinent ce qu’on leur tait, et Huma aperçoit dans l’oeil de ses ascendants le reflet du mystère soigneusement occulté.
Elle grandit dans une villa perchée sur un rocher, entourée d’une grand-mère acariâtre, d’une mère énigmatique et d’un père masquant sa sensibilité sous des kilos de muscles et de violence. Pour s’absoudre ou s’isoler, les parents confient leur fille en offrande à l’aïeule. Huma prend des leçons de piano, fait ses devoirs et partage même le lit d’une grand-mère qui la maltraite avec une âpreté curieusement vengeresse.
Au fil du roman, les histoires s’entrelacent, levant au fur et à mesure le voile sur le silence qui empoisonne trois générations. Que se passerait-il s’il était rompu ? La honte sur la famille ? Son implosion ? Pire encore ? De peur de révéler leur secret, ses gardiens assistent impuissants à la déliquescence de la famille et maintiennent entre eux une distance glaciale. Cette distance, c’est aussi celle qui existe, géographique, irréductible, entre l’île et le continent reliés par le mystère d’une eau tour à tour brillante comme un miroir ou démontée comme une déesse vengeresse, une matière labile qui ne se laisse pas aisément appréhender. C’est aussi celle qu’entretiennent des tabous qui résistent au récit. Pour raconter cette histoire, Laure Limongi retourne dans l’île de son enfance, vingt ans et dix livres après l’avoir quittée. Toute la palette de son écriture s’y déploie avec une maturité et une sensibilité rares.

L'AUTEUR : Laure Limongi a publié depuis 2002 une dizaine de livres entre roman, poésie et essai tels Anomalie des zones profondes du cerveau (Grasset, 2015), Ensuite, j’ai rêvé de papayes et de bananes (Le Monte-en-l’air, 2015), Soliste (Inculte, 2013) ou Indociles (essai littéraire sur Denis Roche, Hélène Bessette, Kathy Acker et B.S. Johnson, Léo Scheer, 2012). Elle a dirigé les collections « & » chez Al Dante puis « Laureli » aux Éditions Léo Scheer avant d’enseigner la création littéraire au sein du premier master de ce type créé en France, à l’école d’art et à l’université du Havre.


Les grands cerfs.jpg Claudie Hunzinger
Les grands cerfs
RÉSUMÉ : Pamina, habite en montagne avec son compagnon Nils. Elle se sait entourée par un clan de cerfs qui lui sont restés invisibles et mystérieux jusqu’à ce que Léo, un photographe animalier, construise dans les parages une cabane d’affût et qu’il lui propose de guetter avec lui. Tandis qu’elle observe et s’initie à la vie du clan, affrontant la neige, le givre, la grêle, avec pour équipement un filet de camouflage, une paire de jumelles et des carnets, elle raconte sa peur de la nuit, les futaies sous la lune, la magie de l’inconnu, le plaisir infini à guetter, incognito, l’apparition des cerfs, à les observer, à les distinguer et à les nommer : Apollon, Géronimo, Merlin... Mais au cours de ces séances de guet, elle va découvrir un monde plus cruel que celui du règne animal, celui des hommes, car un massacre se fomente… Un roman qui se lit comme un thriller, plein de poésie, de chagrin et de colère, sur la disparition de la beauté dans la nature et les ravages que l’homme y opère.

L'AUTEUR : Ecrivain et plasticienne, Claudie Hunzinger est l’auteure de nombreux livres, dont, chez Grasset, de Elles vivaient d’espoir (2010), La Survivance (2012), La langue des oiseaux (2014), L’incandescente (2016).


Rouge impératrice.jpg Léonora Miano
Rouge impératrice
RÉSUMÉ : Le lieu : Katiopa, un continent africain prospère et autarcique, presque entièrement unifié, comme de futurs Etats-Unis d’Afrique, où les Sinistrés de la vieille Europe sont venus trouver refuge. L’époque : un peu plus d’un siècle après le nôtre. Tout commence par une histoire d’amour entre Boya, qui enseigne à l’université, et Illunga, le chef de l’Etat. Une histoire interdite, contre-nature, et qui menace de devenir une affaire d’Etat. Car Boya s’est rapprochée, par ses recherches, des Fulasi, descendants d’immigrés français qui avaient quitté leur pays au cours du XXIème siècle, s’estimant envahis par les migrants. Afin de préserver leur identité européenne, certains s’étaient dirigés vers le pré carré subsaharien où l’on parlait leur langue, où ils étaient encore révérés et où ils pouvaient vivre entre eux. Mais leur descendance ne jouit plus de son pouvoir d’antan : appauvrie et dépassée, elle s’est repliée sur son identité. Le chef de l’Etat, comme son Ministre de l’intérieur et de la défense, sont partisans d’expulser ces population inassimilables, auxquelles Boya préconise de tendre la main. La rouge impératrice, ayant ravi le coeur de celui qui fut un des acteurs les plus éminents de la libération, va-t-elle en plus désarmer sa main ? Pour les « durs » du régime, il faut à tout prix séparer ce couple…


L'AUTEUR : Née en 1973 à Douala, au Cameroun, Léonora Miano vit en France depuis 1991. Son oeuvre est constituée à ce jour de neuf romans, dont L’Intérieur de la nuit (Plon, 2005), Contours du jour qui vient (Plon, prix Goncourt des lycéens 2006), Les Aubes écarlates (2009), deux recueils de textes courts, deux textes théâtraux, La Saison de l’ombre (Grasset, prix Femina 2013), Crépuscule du tourment 1et 2 (Grasset, 2016 et 2017).


Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale.jpg Charles Dantzig
Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale
RÉSUMÉ : En 2005 a paru Dictionnaire égoïste de la littérature française, immense succès immédiat critique et public. Chroniqué par tous les médias en France et beaucoup même à l'étranger, ce livre qui n’avait pas d’équivalent a reçu cinq prix littéraires. Il est aujourd’hui devenu un classique.
Le Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale est consacré aux littératures des autres pays du monde. Et non pas « étrangers ». Un article l’explique, l’auteur ne croit pas à la notion d’étranger, surtout en matière de littérature. Nous ne sommes pas seuls au monde, et aucun lecteur français n’a été constitué par l’unique lecture de livres français. De même, aucun lecteur n’est constitué par l’unique lecture des livres de son temps. Un lecteur est de tous les temps et de tous les pays. Et c’est ainsi que ce livre comprend aussi bien Eschyle (le plus ancien) que Gabriel García Márquez (le plus récent). Pour « égoïste », cela signifie que l’auteur ne parle que de choses qui, en bien ou en mal, l’intéressent, le passionnent, l’éveillent, et non à partir d’on ne sait quels canons de la littérature.
Le « DELM » comprend, comme son frère aîné, quatre types d’articles : sur des auteurs (Karen Blixen, Jorge Luis Borges, F.S. Fitzgerald, Yukio Mishima, Elsa Morante, Platon, Gertrude Stein…), des oeuvres (Amant de Lady Chatterley (L’), Guépard (Le), Petit Livre rouge (Le)…), des personnages (Ali-Baba, Lady Bracknell, Mademoiselle Else, le prince André, Arturo Ui…), des notions (« Bonheur », « Enterrements d’écrivains célèbres », « Imagination », « Verbes réfléchis »…). Il a, en plus, des « express » (« Esthétique Express », « Machiavel Express »…). On y retrouvera tous les grands noms célèbres, et on y découvrira des méconnus délicieux. On y trouvera un esthétique, et des anecdotes qui sont peut-être un peu plus que des anecdotes, comme Joyce en train de dicter Ulysse à Beckett qui répond « entrez » à un visiteur, Beckett écrivant le mot par mégarde et Joyce lui disant : « Laissez. » Allègre, partial, drôle, sérieux, brillant, inattendu. Un livre qui donne envie d’en parler avec l’auteur. Venez converser avec Charles Dantzig.

L'AUTEUR : Charles Dantzig est l’auteur de romans (Je m’appelle François, 2007, Histoire de l’amour et de la haine, 2015) ; d’essais (Encyclopédie capricieuse du tout et du rien, 2009, Traité des gestes, 2017) ; de poèmes (Démocratie du bord de mer, 2018), tous publiés chez Grasset, où il dirige la collection et la revue annuelle internationale Le Courage. Il est entré dans la collection Bouquins/Robert Laffont avec Les Ecrivains et leur monde (2016).



David King s'occupe de tout.jpg LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
LE 28 AOÛT 2019
Joshua Cohen
David King s’occupe de tout
RÉSUMÉ : Juif new-yorkais, républicain et un soupçon mafieux, David King a transformé sa petite entreprise de déménagement en empire du stockage. Les équipes de King’s Moving transportent vos meubles mais peuvent aussi être mandatées pour saisir les biens des mauvais payeurs. Pourtant, malgré sa notoriété acquise à grands coups de spots publicitaires, David King n’en reste pas moins ridiculement humain. Il a quitté sa femme pour l’une de ses employées et essaie d’être un père convenable pour sa fille en crise d’adolescence permanente : Tammy travaille désormais dans l’humanitaire, elle refuse de se plier aux traditions familiales et participe activement aux mouvements de boycott d’Israël. Ce qui exaspère David King.
Sioniste convaincu, il s’apprête à accueillir un cousin israélien qui vient de terminer son service militaire. Plutôt que de faire le tour du monde avec ses frères d’armes, hanté par les opérations à Gaza, Yoav part à New York travailler pour King’s Moving, bientôt rejoint par l’un de ses camarades nommé Uri. Instable psychologiquement, ce dernier espère se raccrocher à la vie grâce à l’opportunité professionnelle qui se présente à lui. Rien ne l’impressionne, aucun meuble ni résident récalcitrant. Mais le binôme israélien va être rattrapé par des blessures profondes et la comédie risque alors de virer au drame…
Véritable « Soprano à la juive » selon le New Yorker, ce roman est à la fois hilarant et tragique. Joshua Cohen questionne nos identités et les grands changements à l’œuvre dans nos sociétés, il manie l’humour juif avec talent pour croquer le monde dans toute sa vitalité mais aussi dans toute sa noirceur.

L'AUTEUR : Né en 1980 à Atlantic City, Joshua Cohen est un romancier, nouvelliste, traducteur et critique littéraire qui détonne dans le paysage culturel américain. D’origine ukrainienne et hongroise, pétri d’influences européennes (Joyce, Beckett, Kafka) et de littérature juive (Bellow, Agnon, Celan, Yoel Hoffmann), Joshua Cohen fait partie des meilleurs auteurs américains de la décennie selon le magazine Granta. Il écrit pour de nombreux journaux anglo-saxons (The New York Times, Harper’s Magazine, London Review of Books, etc.) et s’affirme de livre en livre comme l’un des plus grands écrivains de sa génération. David King s’occupe de tout est son troisième ouvrage traduit en français, après Le Paradis des autres et Votre message a été envoyé (Le Nouvel Attila).


Automne.jpg LE 4 SEPTEMBRE 2019
Ali Smith
Automne
Traduit de l’anglais par Laetitia Devaux
RÉSUMÉ :Daniel Gluck, centenaire, ne reçoit pas d’autres visites dans sa maison de retraite que celles d’une jeune femme qui vient lui faire la lecture. Aucun lien familial entre les deux pourtant, mais une amitié profonde qui remonte à l’enfance d’Elisabeth, quand Daniel était son voisin. Elisabeth n’oubliera jamais la générosité de cet homme si gentil et distingué qui l’a éveillée à la littérature, au cinéma et à la peinture.
Les rêves – ceux des gens ordinaires, ou ceux des artistes oubliés – prennent une place importante dans la vie des protagonistes d’Ali Smith, mais le réel de nos sociétés profondément divisées y trouve également un écho. Le référendum sur le Brexit vient d’avoir lieu, et tout un pays se déchire au sujet de son avenir, alors que les deux amis mesurent chacun à sa manière le temps qui passe. Comment accompagner le mouvement perpétuel des saisons, entre les souvenirs qui affluent et la vie qui s’en va ?
L’écriture d’Ali Smith explore les fractures de nos démocraties modernes et nous interroge sur le sens de nos existences avec une poésie qui n’appartient qu’à elle, et qui lui a permis de s’imposer comme l’un des écrivains britanniques les plus singuliers, les plus lus dans le monde entier.

L'AUTEUR : Ali Smith est née à Inverness en Écosse. Elle se fait connaître en 1995 grâce à un recueil de nouvelles encensé par la critique, avant de poursuivre une oeuvre qui compte aujourd’hui sept pièces de théâtre, cinq recueils de nouvelles et neuf romans, dont trois ont été finalistes du prestigieux Booker Prize. Automne, le premier volume d’un projet romanesque consacré aux saisons, a battu tous les records de vente pour un ouvrage littéraire dans le monde anglo-saxon.


Les textes sont de l'éditeur.