Transcolorado.jpgTrancolorado est un road-movie sentimental au beau milieu du désert, des tornades et des ciels de traînes. L'héroïne sans nom a des "araignées dans la tête" (sa mère en avait aussi et elle en est morte). Pas de famille, pas d'amis sauf le café-whisky, pas de maison, pas d'avenir et une pension sociale pour seul revenu. C'est une fille de rien, une fille du vent, une fille du ciel. C'est dans le bus Transcolorado que sa vie se fait.

Au début de la ligne comme à son terminus - voire au-delà lorsqu'il prend au chauffeur de ne plus s'arrêter - elle rencontre Tommy le balafré du visage et de la vie, défenseur des sapins Douglas avant tout. Ils vivent au jour le jour. Son héroïne n'a pas de passé, pas de présent pas d'avenir, alors elle glane pour se nourrir. À défaut elle dort dans les fossés avec son chien.

Un premier roman est une promise donnée/offerte par son auteur à ses lecteurs : ses couleurs, ses blessures, ses cauchemars, ses histoires morbides. Catherine Guchet peint, dans un style lumineux et une écriture écorchée, le portrait de son héroïne avec toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Du noir profond au bleu cobalt, du cuir a blanc éclatant, elle nous promène dans une galère sans fin.

Plus on avance dans ce roman, plus on a envie que l'héroïne s'en sorte même si l'on sait que ce sera compliqué, très compliqué. Un jeu de grattage peut y aider, un orage, un regard. Mélancolique mais pas désemparé, "Transcolorado" nous transporte dans un ailleurs ou la lumière pointe à l'infini.

Transcolorado
Catherine Gucher
Gaïa
176 pages, 17€
Janvier 2017