Qu’importe l’époque - le 17e siècle, le début du XXe ou aujourd’hui, qu’importe le sujet, l’amour, la guerre, la religion, la grossesse, le deuil ou la séparation, il y a chez Ben Shattuck une tendresse infinie pour les personnages de ses nouvelles, qu’ils soient bucheron, conservatrice de musée, médecin urgentiste, musiciens, pépiniériste, drogué, etc..
Une tendresse infinie traverse aussi chacune des nouvelles de La forme et la couleur des sons pour la nature de l’est des USA, coincée entre les Appalaches et l’océan Atlantique, « de l’île de sable de Nantucket aux montagnes de granit du New Hampshire en passant par les interminables forêts à feuilles persistantes du Maine » (1) offre des paysages puissants, balayés par les vents de l’océan ou encore en friche en 1699 ou encore vidée de ses grands pingouins par la voracité des hommes.
Ôde à la nature, aux hommes et aux femmes qui ont construit ces Terres d’Amérique depuis des siècles, on trouve dans La forme et la couleur des sons la même passion, la même puissance que dans Ce que savent les saumons de Elwood Reid (Terres d’Amérique, 2001) ou encore Quelques notes sur les papillons tropicaux de John Murray (Terres d’Amérique, 2005), deux autres recueils de nouvelles qui magnifient avec talent toute la beauté de la nature qui nous entoure. Bouleversant.
La forme et la couleur des sons (nouvelles)
Ben Shattuck
Albin Michel
Coll. Terres d’Amérique
Trad. de l’Américain par Héloïse Esquié
384p. 24,90€.
Avril 2025
(1) Interview de Ben Shattuck donnée à Francis Geffard, directeur de Terres d’Amérique.
Publié le 9 mai 2025