"Les emmerdes, ça volent toujours en escadrille" disait Jacques Chirac. Pierre aurait pu faire sienne cette maxime qui colle parfaitement à sa vie depuis un an : il est licencié injustement et Anne, sa femme, tombe malade. On diagnostique un cancer du côlon de stade 4. Frédéric Ploussard, passe de l'autre côté, lui aussi, terminées les bêtises et l'insouciance, il raconte avec une douceur, un tact et une connaissance quasi clinique le quotidien d'une famille touchée par le cancer du début à la mort et l'avenir de Pierre avec ses enfants sans leurs maman...
Finit les bêtises, les premiers avril délirants que sa femme et leurs deux enfants aiment tant, place aux rendez-vous médicaux, aux chimio, aux rayons, aux opérations, aux Pet-scan - Anne connait ça par cœur - elle était infirmière. Anne ne peut plus jouer avec ses enfants ou si peu, dévastée par la douleur. Frédéric Ploussard a une tendresse infinie pour son personnage Pierre - éducateur spécialisé bien sur ! comme Frédéric Ploussard le fut lui-même - qui aide sa femme autant qu'il le peut : cuisinier, chauffeur, presseur de jus - l'extracteur de jus tourne à plein régime - homme de ménage, nounou.
Le cancer, c'est aussi une histoire de vocabulaire, "la suite, c'est la fin", "de zéro à six mois". Pierre comprend des horreurs qu'il ne veut pas entendre. Car ces mots sont dévastateurs, ils emportent tout en seul souffle : la vie, l'espoir, l'être aimée. Mais Frédéric Ploussard est un optimiste, c'est pourquoi Pierre va se venger de manière grandiose de son double licenciement d'une fondation pour enfants en difficulté dirigée par une bande d'escroc. Car Premier avril est un roman bouleversant tant par la justesse du récit clinique que par la leçon d'espoir : il y a une vie après la mort de l'être aimé.
Premier avril
Frédéric Ploussard
Héloïse d'Ormesson
Mars 2025