Les Petites gens est-elle la bande dessinée de notre époque. En tout cas d’une époque que nombre de gens voudraient normale ?
Des personnages sans reliefs vraiment? Une vieille dame très digne au bord du suicide, un veuf et son fils qui ne communiquent pas et sont bouffés par le souvenir de leur épouse/mère, un bibliophile amoureux de sa voisine mais qui lui écrit à Londres pour que sa déclaration lui revienne par retour de courrier, peut-être…
Une ville qui ressemble beaucoup à Paris mais avec des couleurs que l’Italien Campi a importée de son pays: des ocres romains, des rouges terre de Sienne, des terres battues qui donne une chaleur à la cité et aux personnages qu’ils n’auraient pas si les gris ternes et la craie blanche parisienne étaient respectés.
Oui, ces gens-là sont bien de notre époque. Ils souffrent de ne pas savoir se parler, de ne pas savoir communiquer, de ne pas savoir échanger, de ne pas savoir s’aimer ou se le dire. Et ce n’est pas l’absence de téléphone portable, de tablettes ou d’ordinateurs qui en est la cause.
La morale de l’histoire se trouve-t-elle dans les livres et dans ce dialogue entre l’adolescent et le bibliophile :
L’ado : « À quoi ils servent, tous vos bouquins ? »
Le bibliophile : « Peut-être à rendre la vie moins difficile »…
À une époque ou les écrans ont tout envahit, Les petites gens sont là pour nous rappeler à l’essentiel : aimer son voisin, son prochain grâce aux petits gestes du quotidien. Les petites gens et une bande dessinée humaniste ou le bonheur n'est jamais loin.
Les petites gens
Campis & Zabus
Le Lombard
72p. 14,99€
5 octobre 2012
Article publié le 8 octobre 2012.