Logo_1.jpg"Cette décision est une stupidité, émanant de cette conception qu'en matière de culture, seuls comptent les monuments, car ils font venir le touriste". La déclaration de Petros Markaris (1) est sans appel. Elle résume parfaitement l'état d'esprit des Grecs après l'annonce de la fermeture du Centre National Du livre par le ministre de la Culture, Costas Tzavaras. Il souhaite confier "la politique publique du livre à la direction compétente" de ses services, jugés lents et clientèlistes. Ambiance...

Après 19 ans de services, le ministre juge le fonctionnement du Centre insatisfaisant et constate des écarts déontologiques dans sa gestion. Cependant, tout cela ne masque évidemment pas la brutale politique d'austérité imposée aux Grecs par le FMI et l'Union Européenne, dont une fois de plus la culture fait les frais, alors que pour 2012, le budget du Centre, réduit au minimum, était de 1,5 million d'euros...

Comment la justifier financièrement alors que la Grèce a reçu des milliards d'euros d'aides de la part de l'Union Européenne? Pendant ce temps, "elle a finalement décidé de maintenir sa participation à l'Eurovision", ironise l'écrivain Christos Homenidis. Cruelle ironie que de voir langue grecque, magnifique et rare, amputée de sa structure de diffusion, notamment à l'étranger. Sans parler du marché intérieur dont la directrice remerciée du Centre, Catherine Velissaris déplore que "les ventes ont chuté de près de 40%. Toute la chaine est asphyxiée par le manque de crédit et de liquidités".

Cette fermeture ne va rien arranger, bien au contraire. Et les Grecs de s'inquiéter déjà pour la Foire internationale du livre de Salonique, programmée en avril. Une pétition en ligne, sur le centre National du Livre Grec, a déjà recueilli plus de 4000 signatures.

(1) Auteur de polars célèbres dans toute l'Europe dissèquent au scalpel la faillite, financière, mais aussi morale et politique, de la Grèce.

(Source: AFP)

Article publié le 21 janvier 2013.