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LITTÉRATURE FRANÇAISE

21 août 2013
La confrérie des moines volants de Metin ARDITI
Mise en page 1 1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l’Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s’échappent, vivant cachés dans les forêts. Voici l’histoire de Nikodime Kirilenko, ermite au monastère de Saint-Eustache, qui, avec l’aide d’une poignée de moines vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l’art sacré orthodoxe. Où l’on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu.
De 1937 à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d’art, l’étourdissante histoire de quelques moines sans moyens mais courageux face à la violence de l’Histoire. Le péché, le pardon et l’Art comme ultime rédemption parcourent ce roman ample et bouleversant. Et puis, il y a Irina. Elle fuit, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au coeur de cette étonnante histoire de résistance et de rédemption.

Le quatrième mur de Sorj CHALANDON
Mise en page 1L’idée de Sam était folle. Georges l’a suivie.
Réfugié grec, metteur en scène, juif en secret, Sam rêvait de monter l’Antigone d’Anouilh sur un champ de bataille au Liban.
1976. Dans ce pays, des hommes en massacraient d’autres. Georges a décidé que le pays du cèdre serait son théâtre. Il a fait le voyage. Contacté les milices, les combattants, tous ceux qui s’affrontaient. Son idée ? Jouer Anouilh sur la ligne de front. Créon serait chrétien. Antigone serait palestinienne. Hémon serait Druze. Les Chiites seraient là aussi, et les Chaldéens et les Arméniens. Il ne demandait à tous qu’une heure de répit, une seule. Ce ne serait pas la paix, juste un instant de grâce. Un accroc dans la guerre. Un éclat de poésie et de fusils baissés. Tous ont accepté. C’était impensable. Et puis Sam est tombé malade. Sur son lit d’agonie, il a fait jurer à Georges de prendre sa suite, d’aller à Beyrouth, de rassembler les acteurs un à un, de les arracher au front et de jouer cette unique représentation. Georges a juré à Sam, son ami, son frère. Il avait fait du théâtre de rue, il allait faire du théâtre de ruines. C’était bouleversant, exaltant, immense, mortel, la guerre. La guerre lui a sauté à la gorge.
L’idée de Sam était folle. Et Georges l’a suivie.


Le jour où j’ai rencontré ma fille de Olivier POIVRE D’ARVOR
Mise en page 1 Tout commence par l’âge qui vient : le narrateur, séducteur parfois fragile, apprend qu’il est stérile. Au moment où il atteint la cinquantaine, il découvre qu’il ne désire rien de plus qu’être père.
Mais si le corps refuse ? Tout recommence à Lomé, quelques mois plus tard, lorsqu’il rencontre une petite fille de sept ans, Amaal, et qu’il décide de l’adopter. Mais là encore, comment fait-on quand on est un homme célibataire ? Arrivera-t-il à être père ?
Des laboratoires parisiens où il enchaine les spermogrammes pour découvrir son azoospermie aux rues de Lomé où l’espoir renaît dans les yeux de cette enfant, des labyrinthes de l’administration française et togolaise au vol Lomé-Paris qui ramènera enfin sa fille chez eux, Olivier Poivre d’Arvor nous raconte le chemin initiatique de deux ans qui a changé sa vie. Avec une sincérité bouleversante, il dit tout : les examens médicaux, les enquêtes menées pour chercher, vainement, un enfant né de lui qu’il ne connaîtrait pas, le désarroi puis la joie pleine et retrouvée sur les terres togolaises, et de nouveau, là-bas, l’enfer des procédures, les investigations sociales, psychiatriques, consulaires. Mais ce qu’il dit surtout c’est son amour de l’Afrique, sa patrie d’adoption, et celui sans limite qui le lie à sa fille, celle qui lui a donné la force nécessaire pour affronter les lois, abolir les frontières, et déjouer le sort.

L’invention de nos vies de Karine TUIL
L__invention_de_nos_vies.jpgQu’est-ce qui fait courir Sam Tahar ? L’argent, le luxe, un beau mariage avec la fille d’un homme puissant, les succès féminins, la reconnaissance du barreau new-yorkais où cet avocat redouté exerce, le plaisir de courir les plateaux de télévision, il a tout… alors que veut-il de plus ? Oublier peut-être que sa réussite repose sur une imposture. Car pour trouver sa place sociale, il a pillé la vie de son ex-meilleur ami, Samuel Baron, écrivain raté, fils d’intellectuels juifs, et qui sombre lentement dans une banlieue sous tension, n’ayant pour seul lot de consolation que Nina, « au corps hypersexué », mannequin pour de grandes enseignes populaires.
Ce trio était ami, il y a vingt ans. Ils se retrouvent et tout explose. Leurs vies, vraies et fausses, au terme d’un suspense qui tient tout le livre. Nina prostitue sa beauté en croyant aimer à nouveau. Mais l’avocat est rattrapé par son passé. Il tombe le masque de sa propre création : Sam se nomme en réalité Samir, fils d’immigrés, enfant des cités. Samuel le looser inverse la donne.
"Avec le mensonge, on peut aller très loin mais on ne peut pas en revenir », énonce un proverbe yiddish qui sous-tend ce roman d’un souffle et d’une construction hors du commun, et dont on ne doit pas vous en dire plus, car un secret en cache un autre, une usurpation une autre, un dénouement un autre.

2 septembre 2013
Immortelles de Laure ADLER (premier roman)
Mise en page 1 Florence, Suzanne, Judith. Elles forment une sarabande dans ma tête. Leur amitié m’a construite et m’a rendu différente. Avec elles, j’ai ressenti ce à quoi nous ne pensions jamais, ce que vivre signifiait.Une nuit d’été, la narratrice se réveille, submergée par une vague de souvenirs qu’elle croyait enfoui dans l’oubli. Sous ses yeux défilent alors les vies des trois amies avec qui elle a grandi, trois femmes aux destins poignants, trois parties d’elle aussi, qu’elle rassemble soudain. Il y a Florence, «la collectionneuse » d’hommes, rencontrée à Avignon parmi la foule venue applaudir Vilar et Béjart. Suzanne, l’affranchie avec qui elle part à Barcelone goûter aux plaisirs d’une existence risquée. Il y a Judith, enfin, l’enfant de Buenos Aires, dont le passé remonte jusqu’au ghetto de Varsovie et que le destin a ramenée à Paris. Un hymne à l’amitié féminine.

Voir du pays de Delphine COULIN
couv paradisiaques2005Deux filles, Aurore et Marine, reviennent d’Afghanistan. Elles y ont vécu six mois de tension, d’horreur, de peur. Elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, pour ce que l’armée appelle un «sas de décompression », où on va leur réapprendre à vivre normalement, à oublier la guerre, à coup de séances de débriefing collectif et de cours d’aquagym, de soirées arrosées et de visites de sites archéologiques de la vieille Europe.
Au milieu des touristes en vacances, elles réalisent à quel point la guerre les a brisées. Aurore et Marine sont devenues adultes. Leur jeunesse et leur amitié ont disparu, quelque part entre Kaboul et Chypre. Voir du Pays est un roman sur la fin des illusions – celle de ces filles, celle de ceux qui ont cru en une «guerre juste », mais aussi ceux qui ont rêvé d’une Europe puissante et prospère, à l’heure où Chypre est l’exemple même de sa ruine. Dans un décor de filles en maillots et de fêtes sur la plage, Aurore et Marine vont s’apercevoir qu’elles n’ont peut-être plus rien à perdre, et aller jusqu’au bout de la violence...

Georgia de Julien DELMAIRE (premier roman)
Mise en page 1 Georgia est un roman d’amour contemporain.
''Venance, un jeune Sénégalais, se retrouve travailleur sanspapiers dans une France en crise où il n’a pas sa place. Il rencontre, l’espace de quelques nuits, Georgia, une jeune femme toxicomane à la beauté ambigüe. Les deux marginaux se frôlent, se racontent, dans une parenthèse en clair-obscur où Georgia va livrer ses secrets, exhumer les trésors dérisoires de son enfance. Georgia parle et, de sa voix jaillissent des paysages : le bocage de sa Normandie natale, le Sud profond, le bayou, les champs de coton infinis. Plus qu’une héroïne, Georgia est une chanson qui passe de bouche en bouche, une paumée sûrement, une sainte peut-être''.
Aux côtés des deux protagonistes, une foule de personnages dressent le portrait d’une société où la détresse sociale n’a pas encore tué l’entraide. Veillé par la musique crépusculaire de Joy Division, ce roman est un requiem rock, un oratorio poétique pour tous les corps qui luttent, résistent et finissent par tomber dans l’indifférence d’une époque trop étroite.

La saison de l’ombre de Leonora MIANO
Mise en page 1«Le jour s’apprête à chasser la nuit, sur les terres du clan mulungo, les femmes dorment. Même les yeux fermés les femmes savent qu’il faut se garder des voix sans visage. Le Mal existe. Il sait se faire passer pour autre qu’il n’est. Cependant que faire sans certitude ? Un grand malheur vient de s’abattre sur le village».
Il n’y a pas d’époque, ni de lieu précis, nous sommes en Afrique sub-saharienne, quelque part à l’intérieur des terres, les fils aînés ont disparu, et les femmes en pleurs sont regroupées à l’écart de leur clan. Quelle est cette catastrophe fondatrice ? Où sont les garçons ? Quelle est la responsabilité des mères ? Faut-il se mettre à la recherche des disparus et comment ? Doit-on accepter l’absence de sépulture ? Les hommes du clan Mulongo ne savent pas combattre, ils respectent la vie.
Le roman de Léonora Miano traite d’un sujet sensible, la traite négrière, et la complicité d’Africains ligués, par appât du gain, contre leurs semblables ou les peuples voisins. Un roman historique sur la traite transatlantique ? Non, un roman-conte où l’histoire de l’Afrique sub-saharienne se drape dans une prose magnifique et mystérieuse, que marquent la religion, le mysticisme, la croyance, et « l’obligation d’inventer pour survivre », raconter des histoires, raconter jusqu’à ce que la nuit arrache le dernier conteur à son rêve.

Naissance de Yann MOIX
Mise en page 1 Ce roman est si particulier, si original, si multiple, qu’il sera préférable de le présenter pédagogiquement, et point par point… Ce roman s’intitule donc Naissance et il est gros, voire « hénaurme ». Il est gros, et non pas gras. Ce roman fait 1300 pages. L’auteur précise: «ce livre est gros comme une femme enceinte de neuf mois».
''Ce roman contient et prolonge tous les précédents livres de Yann Moix : Jubilations vers le ciel pour l’enfance ; Les cimetières sont des champs de fleur pour la folie ; Anissa Corto pour les sentiments ; Podium pour la province et la vie française des années 1970 ; Partouz pour la mystique et pour Charles Péguy ; Panthéon pour l’enfance maltraitée ; Mort et vie d’Edith Stein pour ses pages sur le judaïsme et le christianisme. Naissance est le roman de tous les romans de Yann Moix.
Naissance sera… l’heureux événement de la rentrée'' !

4 septembre 2013
Mise en page 1Journal d’un écrivain en pyjama de Dany LAFERRIERE
«Le pyjama est un étrange habit de travail », nous dit Dany Laferrière qui, après trente années d’écriture, décide de parler à ses lecteurs. Suite de scènes où fiction, réflexion, récit, méditation s’entremêlent avec cette désinvolture qui caractérise son style. Journal d'un écrivain en pyjama met sous nos yeux l’itinéraire de cet écrivain pour qui la vie est une aventure exaltante qui se conjugue entre lire et écrire. Il évoque ses auteurs favoris, classiques ou contemporains, comme s’il s’agissait de vieux amis qu’il a l’habitude de retrouver au café du coin.
De « Comment débuter une histoire » à « La description d’un paysage » en passant par « La mémoire de l’enfance », sans oublier «Le fouet de Truman Capote », les conseils et l’humour de l’auteur de L’Enigme du retour.


Proust contre Cocteau de Claude ARNAUD
Mise en page 1 Peu d’écrivains se sont autant aimés, enviés et jalousés que Proust et Cocteau. Tel un frère élevé une génération plus tôt, Proust montre une admiration sans borne pour ce cadet qui manifeste à 20 ans le brio, l’aisance et la facilité qui lui manquent encore, à près de 40 ans. Plus troublant, c’est Cocteau qui contribue à faire publier et à lancer le premier volume de la Recherche, que tous les éditeurs ont d’abord refusé. Ayant des doutes sur sa profondeur, Proust finit pourtant par le trahir au moment de sa gloire, aussi tardive qu’éclatante. Comment la situation s’est-elle retournée ? Pourquoi Proust, un siècle plus tard, pèse-t-il tant sur un paysage littéraire que Cocteau semble traverser en lièvre… Aurait-il contribué à lui nuire ?
Des débuts flamboyants de Cocteau sous le regard admiratif de son aîné, à sa chute assourdie par le triomphe de la Recherche, Claude Arnaud revient sur les parcours mêlés de ces deux écrivains d’exception. On découvre l’amour impossible, maladif et jaloux, que Proust voua à ce jeune prodige que tous acclamaient, d’Anna de Noailles à la comtesse de Chevigné. Des salons parisiens à la chambre de liège du boulevard Haussmann, on revit l’amitié douloureuse qui les lia jusqu’à les séparer, lorsque Proust accéda à la gloire et devint le saint littéraire qu’on sait, mais aussi l’assassin amoureux que Claude Arnaud révèle.
Dans cet essai remarquable, à la recherche d’une relation inexplorée, le biographe de Cocteau jette sur le «petit Marcel » un éclairage aussi nouveau que passionné.

11 septembre 2013
couv paradisiaques2005Cent quarante signes de Alain VEINSTEIN
Le roman de ce livre tient au hasard. C'est-à-dire à un fil. Il s'en est fallu d'un rien qu'il ne voit jamais le jour. Depuis le début, je tweete à visage découvert, sans me cacher – ce qui n'est pas si fréquent – sous un pseudonyme. Sur le fil de Twitter, je suis celui que je crois être : un écrivain, auteur de romans et de poèmes, par ailleurs intervieweur d'écrivains à la radio depuis longtemps, habitant Malakoff, travaillant dans la journée à Paris, rue de Tournon, promeneur de chien à ses heures, homme de la rue, donc l'oeil et l'oreille aux aguets dans les paysages urbains, usager des transports en commun, voyageur à l'occasion, dormeur se laissant surprendre par ses rêves... Comme tout un chacun, enfin, je suis soumis à l'accélération vertigineuse du temps qui frappe de plein fouet ceux qui – c'est mon cas –arrivent à l'heure d'hiver. »
Alain Veinstein écrit un roman par tweets, de la même manière qu'il existe des romans par lettres. « Un roman écrit par un pirate qui a la particularité d'arraisonner à tout va pour s'emparer des cargaisons de mots et de phrases dont il veut juste déranger la torpeur. »


LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
4 septembre 2013
Les cent derniers jours de Patrick McGUINNESS (Angleterre)
Mise en page 1 Un jeune professeur d'anglais est nommé en Roumanie en remplacement d'un certain Boulanger. Nous sommes trois mois avant la chute de Ceaucescu, mais cela, il ne le sait pas. Et il va être confronté à a très étrange ambioance d'un pays où couve une révolution silencieuse...
Sous la tutelle de Leo, un professeur nonchalant, il découvre un pays qui détruit son passé (tous les bâtiments sont rasés pour laisser place à de grands immeubles sans âme et sans armature métallique), où tout est rationné – le métal mais aussi la farine, la viande, l'essence, les ampoules, l'électricité, donnant ainsi une nouvelle dimension au terme de courant « alternatif » – et où la colère est muselée. Les seules choses qui prospèrent sont l'ennui et Leo qui fournit de nombreux clients sur le marché noir. La corruption est partout, tout le monde espionne tout le monde. Au milieu de ce roman qui, bien au-delà d'un portrait de la fin de Ceaucescu, est celui de la déliquescence des vieilles dictatures qui tombent comme des fruits pourris, va survenir une histoire d'amour qui va modifier le cours du destin...

21 septembre 2013
Un_hasard_necessaire.jpgUn hasard nécessaire de Martin MOSEBACH (Allemagne).
Un jeune employé de banque raconte à sa femme le coup de foudre qu’il a vécu, dans un train, face à une inconnue rencontrée jadis et qu’il pensait ne jamais revoir. Sa jeune épouse réagit bien sûr assez mal à cette révélation et interroge son mari, le sommant de lui raconter ce qui s'est passé avant qu'ils ne se rencontrent. Elle n’a pas fini de se poser des questions
Car la belle qui a tant inspiré le fiancé modèle dans le train n’est autre que la fille de l'illustre famille Hopsten, fleuron de la bonne société francfortoise,dans laquelle notre héros se rend pour une après-midi mondaine.
Sous l’oeil impavide d’un cacatoès blanc (dont la curiosité lui vaudra de mal finir), ce petit cercle va peu à peu dévoiler ses fissures, ses faux-semblants, ses histoires d’amour douteuses, le tout alimenté par un confort financier qui semble garanti à tout jamais. Jusqu'au jour où Joseph Salam, un homme d’affaires au charme fou et aux activités obscures, va séduire la maîtresse de maison et provoquer la catastrophe finale...


(Les résumés sont de l'éditeur).