Les talibans n'aiment pas les femmes. Les talibans n'aiment pas les écrivains. Les talibans n'aiment pas que l'on dénonce leurs atrocités. Logiques dans leur sauvagerie, ils ont assassiné l'écrivaine indienne Sushmita Banerjee ,mercredi 5 septembre, pour avoir dénoncé leurs atrocités dans un livre "A Kabuliwala's Bengali Wife" adapté par Bollywood en 2003 sous le titre Escape from Taliban.
Son corps a été retrouvé criblé de balles dans les environs de la ville de Sharan, capitale de la province de Paktika, a déclaré à l'AFP Dawlat Khan Zadran, chef de la police locale, ou elle s'était récemment installée avec son mari -un homme d'affaire afghan- et travaillait dans un hôpital dans la province de Paktika.
Elle était l'auteur de "A Kabuliwala's Bengali Wife", un livre racontant sa vie dans un village d'Afghanistan aux mains des talibans dans les années 1990, près de l'endroit même où elle a été assassinée, et comment elle était parvenue à s'en échapper.
Elle a raconté aussi, dans un article publié dans le magazine indien Outlook, l'arrivée des talibans dans Banerjee et la répression qu'ils imposèrent entre 1993 et fin 2001. "les talibans m'ont ordonné de fermer le dispensaire (ou elle travaillait)", écrit-elle. "Ils ont aussi fait la liste de ce qu'on pouvait faire ou ne pas faire. La burqa était devenue obligatoire. Ecouter la radio ou de la musique sur un magnétophone était devenu interdit. Les femmes n'avaient pas le droit d'aller dans les magasins", poursuit-elle. "Toutes les femmes devaient avoir le nom de leur mari tatoué sur leur main gauche". Elle s'évade en 1994. Sushmita Banerjee était âgée de 49ans.
Article publié le 5 septembre 2013. (Source: AFP)