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LITTÉRATURE FRANÇAISE
Le 21 août 2014

L'aménagement du territoire de Aurélien Belanger (Coll . Blanche)

L__amenagement_du_territoire.jpg Dans un village oublié par l’histoire, les travaux d’une ligne à grande vitesse vont réveiller quelque chose qui sommeillait ici depuis la nuit des temps, une machination secrète que chacun va chercher à faire jouer en sa faveur. Argel devient alors le théâtre d’une lutte acharnée entre opposants et promoteurs du projet. D’autres entrevoient, derrière le passage du train, des enjeux plus complexes. Un capitaine d’industrie croit discerner les frontières de son futur empire. Un préfet retraité est admis dans une société secrète. Un activiste solitaire rêve d’un événement qui relancerait l’histoire. Un vieil aristocrate défend d’étranges théories. Un archéologue est confronté à la plus grande découverte de sa carrière. Les intérêts, les complots, les temps s’entremêlent et menacent de se neutraliser. Tout peut encore advenir. Bientôt, le TGV viendra sceller l’énigme.

Aurélien Bellanger est né en 1980. Après un essai littéraire, Houellebecq écrivain romantique (éd. Léo Scheer, 2010), il publie son premier roman, La théorie de l’information (éd. Gallimard, 2012).


Une éducation catholique de Catherine Cusset (Coll. Blanche)

Une_education_catholique.jpg Catherine Cusset examine les rapports qu’elle a entretenus avec la religion au cours de son enfance et de sa jeunesse, entre un père croyant et une mère athée. Elle évoque aussi la naissance de l’amour et du désir, à travers diverses figures qui ont alors traversé sa vie, notamment Ximena, la grande amie avec qui elle aura une brève liaison charnelle, et sous la coupe de laquelle elle vivra plusieurs années. Ayant rejeté Dieu définitivement et décidé de perdre sa virginité avec un homme de passage, elle connaît enfin son premier amour. Ou plutôt : elle confond l’amour et la souffrance, et découvre le pouvoir de crucifier l’autre.

Catherine Cusset est partie aux États-Unis il y a vingt-cinq ans et vit aujourd’hui à New York, après quelques années à Prague et à Londres. Elle a récemment publié aux Éditions Gallimard Le problème avec Jane, grand prix des Lectrices de Elle 2000, La haine de la famille, Confessions d’une radine, Amours transversales, Un brillant avenir, prix Goncourt des Lycéens 2008 et Indigo.



Charlotte de David Foenkinos (Coll. Blanche)

Charlotte.jpg David Foenkino brosse le portrait sensible de Charlotte Salomon, artiste-peintre allemande, morte à Auschwitz à l’âge de 26 ans. Après une enfance marquée par le suicide de sa mère et l’exclusion progressive de toutes les sphères de la société, Charlotte se réfugie dans le dessin. ''Soutenue ardemment par un professeur, elle parvient à intégrer les Beaux-Arts de Berlin malgré sa judéité. Mais la nuit de Cristal la contraint à fuir. Elle part alors rejoindre ses grands parents sur la Côte d’Azur. Déracinée, perdue, elle se lance dans la composition d’une oeuvre picturale autobiographique, « pour ne pas devenir folle » dit-elle.''
Deux années plus tard, l’oeuvre est achevée. Elle rencontre alors Alexander, dont elle devient la femme. Lorsque les nazis occupent le sud de la France, Charlotte, enceinte, est dénoncée et déportée. Elle aura eu le temps de confier ses peintures à un médecin, en lui disant : « C’est toute ma vie ». Son oeuvre est composée principalement de gouaches qui racontent son enfance, sa vie, la tragédie de sa famille marquée par de nombreux suicides. Elle y intègre des textes, des poèmes, en n’utilisant que les trois couleurs primaires. Cet ensemble autobiographique, d’une modernité saisissante, est conservé au musée juif d’Amsterdam. Le livre de David Foenkinos est le fruit d’un désir très ancien de rendre hommage à cette jeune artiste : c’est aussi le récit d’une quête.

David Foenkinos est né en 1974. Auteur de treize romans traduits en quarante langues, il a notamment publié aux Éditions Gallimard Le potentiel érotique de ma femme , Nos séparations , La délicatesse, Les souvenirs et Je vais mieux.


La peau de l'ours de Joy Sorman (Coll. Blanche)

La_peau_de_l__ours.jpg Le narrateur est un hybride monstrueux né de l’accouplement d’une femme avec un ours. Il raconte sa vie malheureuse. Ayant progressivement abandonné tout trait humain pour prendre l’apparence d’un fauve plantigrade, il est vendu à un montreur d’ours, puis à un organisateur de combats d’animaux. Il va traverser l’océan pour intégrer la ménagerie d’un cirque où il apprend des tours extraordinaires. Il y rencontre aussi des humains difformes : homme-serpent, homme à tête d’épingle, enfant-phoque – et surtout des femmes, qui depuis toujours l’attirent particulièrement. Il va nouer des relations d’amitié ou d’amour avec la minuscule Alphonsine, la géante Mme Yucca, la très jeune Thérèse ou encore Joice, la plus vieille femme du monde… Mais c’est dans un zoo qu’il rencontrera l’amour, impossible comme il se doit.

Écrivain et journaliste, Joy Sorman, née en 1973, vit et travaille à Paris. Elle a reçu le prix de Flore pour son premier livre Boys, boys, boys (Gallimard, 2005). Elle a également publié aux Éditions Gallimard Du bruit (2007), Gros oeuvre (2009), Paris gare du Nord (L’arbalète2011), Comme une bête (2012).

Le 28 août 2014
Chant furieux de Philippe Bordas (Coll. Blanche, premier roman)

Chant_furieux.jpg Le narrateur, Mémos, photographe, est un jour contacté par un éditeur pour suivre Zinedine Zidane jour et nuit pendant trois mois, afin de réaliser un livre sur le champion alors en pleine gloire. La connivence entre les deux hommes est immédiate. Tous deux viennent des « quartiers difficiles » , ils parlent la même langue. Le roman raconte le tourbillon qu’est la vie de Zidane, prince des stades et idole médiatique. Mais il raconte surtout la quête de Mémos, venu du parler rudimentaire, rythmique et rageur des cités, parti à la conquête de la haute langue de Chrétien de Troyes, Rabelais, Saint-Simon et Céline. Tissé à l’intention d’un ami aveugle admirateur de Zizou, le récit de Mémos prend une dimension épique et flamboyante, pour devenir une chanson de geste moderne. Faisant revivre la bande de gamins dépenaillés débarquant jadis à la Gare du Nord comme des barbares, il ne se contente pas de rendre hommage à ces êtres que personne ne défend, il leur offre une existence de pleine lumière, inventant pour eux un français riche et vivant, réconciliant la langue d’en-bas et celle d’en-haut, autour de la figure mythologique et solaire de Zinedine Zidane. Philippe Bordas signe ici une oeuvre littéraire d’une puissance exceptionnelle.

Philippe Bordas est né en 1961. Il vit à Paris. Écrivain et photographe, il a publié Forcenés , recueil de textes sur les figures légendaires du cyclisme, accueilli avec enthousiasme par la critique (Folio n°5593), et L’invention de l’écriture , ainsi que L’Afrique à poings nus , (textes & photos, prix Nadar 2004).

L'ordinateur du paradis de Benoit Duteurtre (Coll. Blanche)

L__ordinateur_du_paradis.jpg La surveillance règne au Paradis où un nouvel élu, fraîchement décédé, découvre les normes d’hygiène et de sécurité désormais fixées pour la vie éternelle. Au même moment, sur terre, un projet de pénalisation des images pornographiques perturbe la tranquillité de Simon Laroche, haut fonctionnaire bon teint qui redoute de se voir démasqué pour ses escapades sur internet… Pourtant, c’est une simple phrase, filmée à son insu, qui va le précipiter dans un engrenage cauchemardesque.
''Dans cette société à peine imaginaire où les réseaux se dérèglent, où les informations des uns arrivent sur les ordinateurs des autres, où les femmes et les hommes guerroient sans relâche, deux jeunes banlieusards offrent l’unique – et caricaturale – forme de résistance à l’ordre établi. Une intrigue nourrie par toutes les peurs de l’époque alterne avec les interventions débonnaires du grand Saint-Pierre. Après La Petite Fille et la cigarette, traduit dans le monde entier, Benoît Duteurtre renoue avec sa veine fantaisiste, alliant réalisme et imagination pour mieux éclairer notre présent.''

Journaliste, producteur de radio et écrivain, Benoît Duteurtre est né à Sainte-Adresse en 1960. Il vit et travaille à Paris. De lui, les Éditions Gallimard ont récemment publié Le voyage en France (2001), Service clientèle (2003), La Rebelle (2004), La petite fille et la cigarette (Folio n° 4510), Les pieds dans l’eau (2008), L’été 76 (2011), Le retour du Général (Folio n° 5384), À nous deux, Paris ! (Folio n° 5690).


Mon âge de Fabienne Jacob (Coll. Blanche)

Mon_age.jpg Sensuel et lumineux, ce roman ne se raconte pas, mais il se ressent comme le tournoiement vertigineux qui vous saisit dans un hypermarché, un cinéma, une forêt ou un autre corps : tout à coup, vous n’avez plus d’âge. Ainsi en est-il de la femme qui se démaquille devant son miroir. Quel âge a-t-elle ? Tous et aucun, ou plutôt l’âge de ses expériences. Celui de la fillette recevant sa première robe et qui la massacre sans vraie raison, aussi bien que celui de la gamine qui découvre le plaisir enlacée à un arbre ou cachée dans la penderie d’école ou basculée vive sur la balançoire. Celui de la jeune femme livrée dans la pénombre d’un cinéma ou roulée dans les vagues d’un lit aussi bien que celui de la dame mûre s’amusant avec ses amies dans la piscine d’une maison de repos.
Dans ce ballet d’expériences sensibles, le temps qui passe ne compte plus, l’âge s’annule. Le tournoiement rend soudain toute séduction et tout jugement sans importance. L’être est enfin ce qu’il est en plénitude ; libéré du temps, il entre vif dans le temps qui ne passe pas. En renouant avec l’écriture du corps et des sensations, Fabienne Jacob réjouira ceux et celles qui savent que la vraie vie est une ivresse qui ignore le temps.

Fabienne Jacob est née en 1959. Après avoir enseigné aux Comores, elle vit et travaille aujourd’hui à Paris. Elle a déjà publié un recueil de __nouvelles, Les après-midi, ça ne devrait pas exister, et deux romans, Des Louves et Corps (Buchet/Chastel) et, aux Éditions Gallimard, L’averse (2012).__

Blanès de Hedwige Jeanmart (Coll. Blanche, premier roman)

Blanes.jpg Eva et Samuel, un couple qui vit à Barcelone, décident de se rendre sur un coup de tête à Blanès, une petite station balnéaire des environs. Ils font un tour sur la plage, flânent dans le vieux quartier. Samuel évoque le célèbre écrivain Roberto Bolaño qui s’installa à Blanès dans les années 80. En fin d’après midi ils reprennent la route de Barcelone. Arrivés chez eux, Samuel ouvre la bouche, fait un pas vers Eva, quand soudain : il est mort. Comment ça, il est mort ? demande une amie d’Eva. C’est une figure de style, lui répond-elle, il était là et puis plus rien…
Sans aucune nouvelle après plusieurs semaines, Eva décide de s’installer à Blanès, le point d’origine, selon elle, de la disparition de Samuel. Dans un état de grand chaos intérieur, elle prend une chambre d’hôtel, traine dans les bars et les restaurants, arpente la ville, se lie avec une campeuse, un serveur, un gardien de camping, des gens qui comme elle lui semblent chercher quelque chose… Elle ne veut négliger aucun détail. Mais les jours passent et rien n’advient ; du moins, en apparence…

Hedwige Jeanmart est née à Namur (Belgique) en 1968. Elle est installée depuis quelques années à Barcelone après avoir vécu longtemps à l’étranger, principalement en Russie, pour des missions humanitaires. Blanès est son premier roman.


LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Le 4 septembre 2014

La femme d'en haut de Claire Messud (États-Unis)

La_femme_d__en_haut.jpg À trente-huit ans, Nora est le genre de femmes qu’on appelle rarement, qui vivent tranquillement à l’étage du dessus, avec leurs plantes et leur chat, et que la notion de bonheur ou de malheur ne semble pas concerner.
Institutrice à Boston, célibataire, artiste refoulée, elle ne s’attendait pas à ce que l’année 2005 vienne bouleverser sa vie terne et sans relief. Lorsque Sirena, charismatique artiste italienne au bord du succès, accompagnée de son mari et son fils, fait irruption dans son existence, elle y apporte plus d’émotions que Nora n’en a jamais connu. Au fil des mois, Nora réinvente sa vie et se réinvente elle-même, de fantasme en fantasme, projetant sur chacun des membres de cette famille ses désirs inavoués : maternité, création artistique, sensualité. Mais échappe-t-on réellement au statut de femme de second plan ? Alors que Sirena crée l’installation qui la propulsera au sommet du marché de l’art international, Nora, elle, se plonge dans ses reproductions miniatures, douloureusement fidèles, des chambres des artistes qui l’inspirent, d’Emily Dickinson à Edie Sedgwick.''

Claire Messud, née aux États-Unis en 1966, a fait ses études à Yale et à Cambridge. Elle vit et écrit actuellement à Boston. Son premier roman, When the World Was Steady, a été finaliste au prix PEN/Faulkner en 1996, ainsi que Une histoire simple en 2002. D’elle, les Éditions Gallimard ont déjà publié La vie après (Du monde entier, 2001), Une histoire simple suivi de Les Chasseurs (2004), Les enfants de l’empereur (2008).

Le ravissement des innocents de Selasi Taiye (Grande-Bretagne, Premier roman)

Le_ravissement_des_innoncents.jpg C’est l’histoire d’une famille, des ruptures et déchirements qui se produisent en son sein, et des efforts déployés par chacun pour oeuvrer à la réconciliation. En l’espace d’une soirée, la vie sereine de la famille Sai s’écroule : Kwaku, le père, un chirurgien ghanéen extrêmement respecté aux États-Unis, perd toutes ses illusions en raison d’une injustice professionnelle criante. Ne pouvant assumer cette humiliation, il abandonne Fola, sa ravissante épouse nigériane, et l’âme du foyer. Dorénavant, Olu, leur fils aîné, n’aura d’autre but que de vivre la vie que son père aurait dû avoir. Les jumeaux, la belle Taiwo et son frère Kehinde, traverseront une tragédie qui les hantera longtemps après les faits. Sadie, la petite dernière, amoureuse de sa meilleure amie, jalouse l’ensemble de sa fratrie. Mais un nouveau drame se produit et les oblige tous à se remettre en question.

Taiye Selasi, née à Londres, a passé son enfance dans le Massachusetts et vit aujourd’hui à Rome. Elle est titulaire d’une licence de littérature américaine de Yale et d’un DEA de relations internationales d’Oxford. Elle fait son entrée en littérature en 2011 en publiant dans Granta The Sex Lives of African Girls. Cette nouvelle, qui a fait sensation, a été reprise dans le recueil Best American Short Stories 2012. Le ravissement des innocents, son premier roman, sera traduit en 17 langues. Les sorties allemande et italienne ont déjà connu un très beau succès (plus de 30 000 exemplaires vendus en Allemagne, de même en Italie).

Ce qui reste de nos vies de Zeruya Shalev (Israël)

Ce_qui_reste_de_nos_vies.jpg Hemda Horovitz vit sans doute ses derniers jours à l’hôpital de Jérusalem. Ses deux enfants lui rendent visite mais ce sont bien les souvenirs du passé qui accompagnent chaque geste, chaque détail au seuil de la mort. Il y a par exemple l’image de ce lac, près du kibboutz où Hemda est née, qui s’impose encore avec force à sa conscience. Les traces plus douloureuses de sa longue vie aussi, qui se glissent dans sa mémoire sans qu’elle puisse s’en libérer : son père trop exigeant, un mariage sans amour, puis cette difficulté à aimer équitablement ses deux enfants, Avner et Dina.
Ces deux derniers passent beaucoup de temps avec leur mère depuis l’hospitalisation. Avner, le fils adoré, y rencontre une femme venue dire au revoir à son mari mourant, et entame une étrange relation avec elle. Quant à Dina, la fille mal aimée, elle ne sait comment gérer l’éloignement de sa propre fille pour qui elle a pourtant sacrifié sa carrière. Débordée par le besoin de donner cet amour à quelqu’un, elle se met en tête d’adopter, envers et contre tous. Son désir inébranlable de renforcer son foyer pour y accueillir un autre enfant risque bien de faire éclater sa famille.

Romancière et éditrice, Zeruya Shalev, né en 1959 dans un kibboutz en Galilée, a fait des études bibliques. Mariée, mère de trois enfants, elle vit et travaille à Jérusalem. Ses livres sont des best-sellers en Israël et dans de nombreux pays européens. D’elle, les Éditions Gallimard ont publié Vie amoureuse (Du Monde Entier, 2000), Mari et femme (2002), Théra (2007).

(Les résumés sont de l'éditeur)