LITTÉRATURE FRANÇAISE
Le 21 août 2014
Avis à mon exécuteur de Romain Slocombe (504p.)
Parce que la réalité dépasse toujours la fiction, il a fallu attendre Avis à mon exécuteur pour qu'un roman révèle enfin les plus extraordinaires secrets des renseignements soviétiques.
Lundi 10 février 1941, Washington, hôtel Bellevue. Un homme arrivé la veille est retrouvé mort d'une balle dans la tête, une arme près de lui. La police conclut au suicide. Nul ne sait encore que l'inconnu a été l'un des plus importants agents secrets des services de renseignements soviétiques, le témoin des pires conflits politiques du XXe siècle. Un suicide, vraiment ?...
En 1936, Victor rêve encore de la révolution mondiale quand il découvre l'emprise stalinienne sur la révolution en Catalogne – prisons secrètes dignes de l'Inquisition, assassinats de militants soupçonnés de trotskysme, trafics d'oeuvres d'art. Malgré lui, il participe à l'élimination d'un transfuge soviétique, mais il est trop tard pour quitter les rangs ; l'époque est à la suspicion et aux purges. Tandis qu'à Moscou, les fonctionnaires du NKVD se défenestrent pour échapper à l'arrestation et aux tortures, Victor doit gagner Paris et honorer une mission : la traque de son meilleur ami et l'assassinat de la femme de celui-ci. En dépit des menaces qui pèsent sur sa propre famille, il refuse de commettre ce dernier crime.
Désormais condamné à une exécution officieuse, le chasseur Krebnitsky devient gibier, ne pouvant plus compter que sur sa ruse et son talent de caméléon. Il reste un moment à Paris auprès du fils de Trotsky, sous la protection du gouvernement de Léon Blum, dans l'ombre des nombreux intellectuels français qui chantent les prodiges du socialisme russe. Puis il fuit aux États-Unis, une arme explosive en poche : le document secret prouvant la trahison et le « grand mensonge » de Staline. S'en servir signifie la mort. Pourtant, c'est la seule chance qu'il lui reste de sauver son épouse et son fils…
Vaste fresque au parfum de roman d'espionnage à travers l'Europe de l'Ouest et l'Amérique de la fin des années 1930, inspiré d'événements réels, comme l'affaire Ignace Reiss, Avis à mon exécuteur dénonce les ravages de l'infiltration, la lâcheté des gouvernements occidentaux de l'époque et l'embrigadement des plus grands esprits du XXe siècle : Louis Aragon, Elsa Triolet, Henri Barbusse, Romain Rolland, les Américains Dashiell Hammett et Lillian Hellman et l'Allemand Bertolt Brecht...
Écrivain, photographe, cinéaste, peintre, illustrateur et traducteur, Romain Slocombe réconcilie depuis plus de trente-cinq ans le roman noir, l'avant-garde artistique et l'univers underground de la contre-culture américaine ou japonaise. Armé de son humour british, il aborde des sujets graves au fil d'intrigues minutieusement documentées. En 2011, son art romanesque est unanimement encensé et Monsieur le Commandant (« Les Affranchis », NiL) rencontre un grand succès critique et populaire : dans une impitoyable exploration de la noirceur de l'âme humaine, ce roman épistolaire fait revivre le Paris littéraire de l'Occupation sous la plume d'un vieil écrivain pétainiste, un antisémite tombé follement amoureux...
Il bouge encore de Jennifer Murzeau (270p.)
Antoine tombe de très haut quand on lui apprend qu'il est renvoyé de son entreprise. Il tombe d'encore plus haut à la réaction de Mélanie, sa compagne. Celle qu'il croyait être son alliée peine à cacher son désarroi, son mépris progressif pour cet homme en qui elle avait placé tous ses espoirs de revanche sociale : la maison, le bébé, le confort existentiel...
Antoine va s'inventer une vie affairée pour mieux sombrer dans l'inaction et la solitude, vivre dans le mensonge et la mystification. Progressivement, il va renoncer aux autres, au monde, à lui-même. De toute façon, ses amis sont trop occupés à leur réussite personnelle, sa famille est si loin... Il décroche. Sa vie de certitudes s'effondre doucement. Libéré des contraintes sociales et des désirs conditionnés qui sont une prison, il va petit à petit considérer sa situation d'un nouvel oeil. Et, qui sait ?, commencer sa mue.
Jennifer Murzeau est née en 1984. Elle a été journaliste pour France 2, Direct 8 et France Culture et collabore aujourd'hui aux rubriques « société » des magazines Stylist, Glamour et Néon. Elle a publié un premier roman, Les Grimaces, chez Léo Scheer en 2012.
Le bal des hommes de Gonzague Tosseri (Premier roman, 288p.)
La Brigade mondaine mène l'enquête dans les milieux invertis du Paris des années 1930.
Une nuit de 1934, des inconnus pénètrent dans le zoo de Vincennes, abattent et émasculent deux fauves avant de prendre la fuite. Les autorités sont convaincues que les pénis tranchés vont grossir un trafic d'aphrodisiaques destinés aux homosexuels parisiens. Elles chargent l'inspecteur Blèche de résoudre l'affaire.
Blèche, homme glacé doté d'une intelligence supérieure et d'une mémoire hors norme, est à la Brigade mondaine chargé de surveiller les « invertis ». Son enquête le conduit à exhumer de dangereux secrets, dans les hauts lieux du Paris interlope des années 1930 et auprès des hommes-clés du milieu, comme Oscar Dufrenne, le flamboyant directeur du Palace.
LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Le 21 août 2014
La lumière des étoiles mortes de John Banville (Grande-Bretagne, Traduit par Michèle Albaret-Maatsch, 360p.)
Il avait quinze ans, elle, trente-cinq. C'était il y a cinquante ans. Un baiser volé dans une voiture, et tout avait commencé, le temps d'un demi-printemps et de quelques mois d'été. Le premier amour, celui qui emporte tout, qui a rendu fou l'adolescent qu'était Alex à l'époque. Mrs Gray, Celia Gray, la mère de son meilleur ami. Rencontres secrètes dans la bicoque d'un paysan, en bordure de leur petite ville d'Irlande, frôlements furtifs dans la maison familiale des Gray, et puis le scandale de leur liaison...
Quel âge doit-elle avoir, à présent, Mrs Gray ? Quatre-vingt-deux, quatre-vingt-trois ans ? se demande Alex. Est-elle encore en vie ? Pourquoi ces souvenirs resurgissent-ils ici et maintenant, se télescopant avec ceux de sa fille, Cass, dont le suicide dix ans plus tôt l'a laissé dans un état de sidération inguérissable ? Et pourquoi au moment ou lui qui ne tournait plus rien est rappelé au cinéma au côté de la célèbre actrice Dawn Devonport, dont la jeunesse et la fragilité lui évoquent tellement Cass ?
Souvenirs de Cass, souvenirs de Mrs Gray, Dawn qui divague... Alex nous entraîne dans un fascinant jeu de miroirs entre présent et passé, souvenirs et digressions, hanté par cette question : qu'est-ce qui sépare la mémoire de l'imagination ?
Les résumés sont de l'éditeur.