Bird_losfeld.jpgChez Villard, les pauvres sont des victimes et les riches des salauds. Les moins mal lotis aident les pauvres. À bord du camion du Samu social il y a Cécile qui, après avoir survécu à la drogue et à la prostitution, cherche son père toutes les nuits dans les rues de Paris. Sur les bouches de métro de préférence. Quand elle avait quatorze ans, on lui avait pourtant annoncé la mort de son père jazzman, Bird pour les intimes.

Ce n'est pas le bon roman pour vous remonter le moral en ce moment (quoique Actes Sud publie une passionnante enquête de Vollman, Pourquoi êtes-vous pauvres). Par contre pour vous faire oublier la crise des subprimes, les traders au chômage et les mauvais résultats de l'équipe de France de football, Marc Villard vous donne un échantillon d'humanité. Des hommes et des femmes qui se respectent encore en tant qu'êtres humains surtout lorsqu'ils se font tabasser à coup de battes de base-ball par des gosses de riches dans leurs cahutes sous un pont d'autoroute. Chez Villard, plus on est pauvre et plus on a du coeur, et plus on est riche plus on se rapproche des politiques. À lire en écoutant Charlie Parker bien sûr....

Bird
Marc Villard
Joëlle Losfeld, octobre 2008.
Roman