La mère Lapipe dans son bistrot.jpgUn café c'est un peu comme "le Parlement du peuple" écrivait Balzac Dans "Les Paysans". À son modeste niveau, Pierrick Bourgault nous raconte la vie de la Mère Lapipe qui tient - réellement - un café du côté du Mans !

Les cafés sont depuis cinquante ans progressivement détruits par la TV, la lutte contre l'alcoolisme ou encore internet, les fast-food et la peste boboïde. Lieu de vie comme nulle autre pareil, les cafés font partis de l'âme française, on y boit, on y cause, on y râle et puis on rentre tranquillement chez soi sans avoir changer le monde. À défaut on l'aura refait. Que ceux qui n'ont jamais pris un verre avec délectation dans un bistrot lèvent le doigt à raconter ses exploits ou seul le coude sur le comptoir, à zyeuter la jolie fille qui vient d'entrer.

Pierrick Bourgault - petit-fils de cafetier - nous raconte avec tendresse et émotion ce monde qui s'en va, où le respect est plus important que la réputation, la parole donnée qu'un contrat de trois mille pages signé. Ce monde comme l'épicerie du coin, la boulangerie du coin, tous ces lieux de vie remplacés par des commerces "froids" comme des assurances ou des agences bancaires.

Faut-il inscrire les cafés français au patrimoine immatériel de l'Humanité ? À n'en pas douter, et à lire Pierrick Bourgault, la réponse est oui !

La mère Lapipe dans son bistrot
Pierrick Bourgault
Ateliers Henry Dougier
130 pages, 14€
Février 2020