BHAGAVADGITA COFFRET.indd RENTRÉE 2016 Les années passent et Diane de Selliers garde le cap. Crise ou pas crise du livre, baisse ou hausse du chiffre d'affaire, elle produit un livre par an et construit un catalogue éclectique de livres d'art de grande qualité. De Yvain et Lancelot ou le Chevalier de la Charrette (2014) illustrés par la peinture préraphaélite en passant par Les Fleurs du mal ou encore Poésie, Une saison en enfer, Illuminations de Rimbaud à la lumière de la peinture moderne au tournant du XXe siècle (2015) son cap est fait de rigueur, de choix draconiens (et surement cornéliens).

Cette année, Diane de Selliers nous propose un texte prodigieux illustré in extenso pour la première fois. En effet, ni en Inde ni ailleurs on avait illustré entièrement la Bhagavadgita, autrement appelé "chant du Bienheureux Seigneur".
Ce poème de 700 vers, composé entre le IIIe siècle av. JC et le IIIe siècle ap. JC, a été extrait du Mahabharata exprime l'enseignement spirituel de Krishna à l'un des princes, héros de la guerre, qui oppose deux clans rivaux. Arjuna est torturé de devoir combattre ses proches mais Krishna (sous l'apparence de son cocher) va lui enseigner deux devoirs sacrés : la dévotion et l'accomplissement du devoir personnel sans en tirer aucun profit. Il ne trouvera la force de le faire qu'en s'appuyant sur la sagesse et la discipline que confère notamment le yoga. Toute la philosophie indienne est au coeur de la Bhagavadgita, plus couramment appelée la "Gîta".

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« Quel bien puis-je retirer du massacre de mes propres parents ? Je n’en aperçois aucun.
Je n’aspire a rien, ô Krishna : ni à la victoire, ni à la royauté, ni même au bonheur. »
(Chant initial, verset 31)


illustrés par 92 peintures indiennes
C'est Amina Taha-Hussein Okawa, conservateur général au musée national des arts asiatiques – Guimet, qui a sélectionné et commenté les 92 miniatures du XVIe au XIXe siècle rassemblées dans cet ouvrage. Il aide le lecteur à décoder cette peinture complexe, pleine de couleurs, de symboles inconnus ou peu connus du lecteur français, pour toucher du doigt la fusion des arts, de la spiritualité et de la poésie.

Krishna_conduit_le_char_d_Arjuna__16_.jpgLa Bhagavadgita a été découverte au XVIIIe siècle en Europe et est toujours lue et étudiée. Son influence a fait rentrer le mot "yoga" dans le vocabulaire courant mais moins sous son acception de discipline que de sagesse. Alors que les deux sont pas l'un sans l'autre que ce soit pour Arjuna ou se nombreux adeptes du XXIe siècle.

À la source il faut aller pour comprendre la spiritualité indienne. Une fois de plus, Diane de Selliers respecte son ambition initiale clairement exprimée ainsi « Ce qui me tient le plus à cœur, c’est de créer un dialogue puissant et sensuel entre l’art et la littérature, et d’éclairer les textes fondateurs de l’humanité par les œuvres picturales qui en sont inspirées (Institut Diane de Selliers).» Un pari une nouvelle fois réussi.

La Bhagavadgita illustrée par la peinture indienne
A. Taha-Hussein Okawa (Auteur) Balança (Auteur)
Diane de Selliers éditions
traduction de Marc Ballanfat
Un volumes reliés
335p. 92 illustrations
195€ jusq'au 31 janvier 2017 puis 230€
Paru le 27 octobre 2016

Crédit photo :
Le Dieu Viṣṇu
École pahāṛī, Guler ou Kāṇgrā,
fin du XVIIIe ou début du XIXe siècle.
Gouache et or sur papier.
Bharat Kala Bhavan, Vārānasī
© Bharat Kala Bhavan, B.H.U., Vārānasī / photo Munish Khanna.

Krishna conduit le char d'Arjuna
École pahāṛī, Kāṇgrā,
vers 1780.
Gouache et or sur papier.
National Museum, New Delhi
© Courtesy of the National Museum, New Delhi/photo Munish Khanna.

Article publié le 1er décembre 2016