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LITTÉRATURE FRANÇAISE
LE 19 AOÛT 2015
Effraction
Alain Defossé
200P., 17€
Effraction.jpg RÉSUMÉ :
Au départ, un simple cambriolage qu’Anne Rivière voudrait considérer comme un non-événement, à peine un fait divers. Depuis quarante ans qu’elle vit seule dans son deux-pièces parisien du xixe arrondissement, c’est la première fois que l’on fracture sa fenêtre. Elle n’en fait pas un drame. Pourtant, quelque chose s’infiltre par la vitre brisée. Une brèche s’ouvre qu’elle ne pourra plus combler. Elle regarde, témoin d’elle-même, le passé qui s’engouffre. Affluent les images, et les trous noirs dans sa vie. Quand la police lui apprend l’identité de son voleur, un jeune type du quartier, cette dame effacée à l’existence mécanique semble sortir d’un long rêve. La voilà qui arpente les rues et le cherche. Elle découvre son adresse et lui écrit, passe la nuit sur son palier, l’attend au tribunal. Et se souvient de la jeune fille qu’elle fut, qui portait un autre prénom, qui était amoureuse. Avant. Avant un épisode de sa vie qu’elle s’est employée à oublier et auquel son cambrioleur fantôme vient sans le savoir de la ramener.



L'AUTEUR :
Alain Defossé explore dans une langue immédiate, froide et sensible, les fêlures intimes d’une femme, sa vocation « borderline ». À travers elle, il éclaire aussi l’opacité de la mémoire française et l’ambivalence des pulsions sexuelles et amoureuses. Traducteur (notamment de Bret Easton Ellis, Alan Hollinghurst, Sarah Waters, Henry Miller…) et romancier, Alain Defossé a récemment publié On ne tue pas les gens (Flammarion, 2012). Effraction est son neuvième roman..



LE 19 AOÛT 2015
Les uns contre les autres
Franck Maubert
224p., 19€
Les_uns_contre_les_autres.jpg RÉSUMÉ :
Chroniqueur sans attache, Moby mène une vie débridée et tente de se reconvertir dans la télévision en cherchant à concilier l’inconciliable : le monde de la télévision et les artistes. Ferdyck, c’est son pseudo, publicitaire, lance une nouvelle émission avec l’aide de Moby, sur une chaîne privée naissante. Avec ses questions coup de poing, il se construit un personnage et veut faire de son nom un label. Christophe Mistral, couturier, coqueluche des magazines de mode, monte sa maison de haute couture et prépare sa première collection. Albertine, sa femme, noctambule avec Moby. Tout comme Roda, poète et parolier de chansons à succès, qui refait le monde. Rodolphe, patron de la boîte de nuit en vogue, les Lumières, les réunit tous, les uns contre les autres.
Dans le chaos nocturne des années quatre-vingt, Paris les happe, Paris existe. Ils s’éprouvent inconsidérément. Combien de temps l’insouciance frénétique durera-t-elle ? Luttes d’influence, fric facile, pouvoir, cocaïne, mannequins, amours d’une nuit : un portrait sans complaisance des illusions d’une décennie.


L'AUTEUR :
Franck Maubert est l’auteur de livres d’art traduits dans de nombreux pays (L’odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux. Conversations avec Francis Bacon, Mille et une nuits, 2009 ; Le Dernier Modèle, Fayard, 2012, Prix Renaudot Essai) et de romans, parmi lesquels Est-ce bien la nuit ? (Stock, 2002) ; Visible la nuit (Fayard, 2014).


LE 19 AOÛT 2015
78
Sébastien Rongier
140p., 15€
Rongier.jpg RÉSUMÉ :
Il y a cet homme qui a gardé le réflexe de tendre la main sous la table pour caresser son chien, alors que son chien est mort. Cette femme qui boit du Get 27 pour oublier que son amant ne viendra pas. Ce militant d’extrême droite qui cherche à embrigader le patron de la brasserie. À l’abri des regards, dans la cuisine, il y a le rescapé d’une nuit d’octobre. Et puis il y a l’enfant. L’enfant qu’un adulte accompagnait mais qui est seul à présent devant son verre vide. L’enfant qui attend que l’adulte revienne. Nous sommes en 1978, dans une brasserie près de la cathédrale de Sens. C’est un instantané de la France et d’une époque. Mais aussi le récit atemporel et poignant de la perte de l’enfance, dans le bourdonnement indifférent de cette ruche française.

L'AUTEUR :
Sébastien Rongier fait d’un café une chambre d’échos, où résonnent les voix d’un pays venant tout juste de basculer dans la crise. Avec les guerres mondiales et coloniales, le paysage social se décompose et se recompose. Et les différentes lignes de forces du passé et du présent se croisent toutes, dans ce bar, dressant un portrait à la fois morcelé et puissant du xxe siècle français. Auteur d’un premier roman en 2009 (Ce Matin, Flammarion), Sébastien Rongier publie également des essais d’esthétique sur les formes artistiques et sur l’image : Cinématière (Klincksieck) et Théorie des fantômes. Pour une archéologie des images (Les Belles Lettres).



LE 19 AOÛT 2015
Appartenir
Séverine Werba
264p., 18€
Appartenir.jpg RÉSUMÉ :
De la guerre, de la déportation et de la mort de ses proches, Boris, le grand-père de la narratrice, n’a jamais parlé. Autour de lui chacun savait, mais, dans l’appartement du 30, rue de Leningrad, que tout le monde appelait « le 30 », le sujet n’était jamais évoqué. Et puis Boris est mort. La jeune femme a vécu un moment au 30, en attendant que l’appartement soit vendu, elle avait vingt ans, et elle a cédé à une bibliothèque les livres en russe et en yiddish de son grand-père. Plus personne ne parlait ces langues dans la famille. Ce n’est que dix ans plus tard, au moment de devenir mère, que s’est imposé à elle le besoin de combler ce vide et de reprendre le récit familial là où il avait été interrompu. Moins pour reconstituer le drame que pour réinventer des vies. Retrouver les rues de Paris autrefois populaires où vivaient Rosa, la sœur de Boris, avec sa fille Lena, déportées en 1942 ; voir ce village lointain d’où son grand-père était parti pour se créer un avenir qu’il espérait meilleur ; entendre couler cette rivière d’Ukraine sur laquelle, enfant, il patinait l’hiver. Comprendre où ils vécurent et furent assassinés. Alors elle cherche, fouille, interroge, voyage, croisant la mort à chaque pas dans son étrange entreprise de rendre la vie à ces spectres. C’est une quête insensée, perdue d’avance, mais fondamentale : celle d’une identité paradoxale qu’il lui faut affirmer.



L'AUTEUR :
Séverine Werba nous livre une enquête profane, intense, et part à la recherche de l’histoire dont elle procède comme d’elle-même. Elle montre qu’écrire est sans doute la façon la plus poignante de rompre et d’appartenir. Après avoir été journaliste et productrice de documentaires, Séverine Werba travaille aujourd’hui pour la série policière Engrenages, diffusée sur Canal+. Appartenir est son premier roman.



LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE :
LE 26 AOÛT 2015
Six jours
Ryan Gattis
440p., 24€

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RÉSUMÉ :
29 avril-4 mai 1992.
Pendant six jours, l’acquittement des policiers coupables d’avoir passé à tabac Rodney King met Los Angeles à feu et à sang.
Pendant six jours, dix-sept personnes sont prises dans le chaos.
Pendant six jours, Los Angeles a montré au monde ce qui se passe quand les lois n’ont plus cours.
Le premier jour des émeutes, en plein territoire revendiqué par un gang, le massacre d’un innocent, Ernesto Vera, déclenche une succession d’événements qui vont traverser la ville.
Dans les rues de Lynwood, un quartier éloigné du foyer central des émeutes, qui attirent toutes les forces de police et les caméras de télévision, les tensions s’exacerbent. Les membres de gangs chicanos profitent de la désertion des représentants de l’ordre pour piller, vandaliser et régler leurs comptes
. Au cœur de ce théâtre de guerre urbaine se croisent sapeurs pompiers, infirmières, ambulanciers et graffeurs, autant de personnages dont la vie est bouleversée par ces journées de confusion et de chaos.



L'AUTEUR :
Six jours est un roman choral magistral, une sorte de The Wire (Sur Écoute) transposé sur la côte Ouest, un texte provocant à la croisée de Short Cuts et Boyz N the Hood. Un récit épique fascinant, une histoire de violence, de vengeance et de loyautés.



LE 19 AOÛT 2015
Miroitements
Erwin Mortier
Roman traduit du néerlandais (Belgique) par Marie Hooghe
280p., 22€
Miroitements.jpg RÉSUMÉ :
Dans ce roman-miroir, Edgard Demont s’adresse à Matthew, son amant mais aussi l’époux de sa sœur Hélène, la narratrice de Sommeil des dieux. Ce long monologue d’Edgard est une sorte d’apologie de son existence, une recherche proustienne du temps perdu. Edgard a survécu aux tranchées de 14-18, mais comme tous ceux qui sont passés par là, il ne s’en est jamais libéré. Le monde a radicalement changé, succombe à de nouvelles illusions et prépare de nouveaux cauchemars. Impuissant face à ces remous, Edgard cherche un soulagement dans la compagnie de ses cinq amants successifs, qui l’aident à vivre avec ses blessures, plus profondes que les cicatrices qu’il porte dans sa chair. Ce portrait d’un homme qui veut fuir l’Histoire dans l’amour et le désir est porté par la langue éclatante et sensuelle d’Erwin Mortier : descriptions poétiques des lieux et des paysages, palette très physique, emplie de mélancolie et de désespoir.

L'AUTEUR :
Né en 1965 près de Gand, en Belgique, Erwin Mortier est poète, romancier et journaliste. Cinq de ses romans ont déjà été publiés en français, dont Sommeil des dieux, couronné aux Pays-Bas par le prestigieux prix AKO. En France, Psaumes balbutiés, véritable hymne à sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, a été récompensé en 2013 par le Prix du meilleur livre étranger.

Les résumés sont de l'éditeur.
Article publié le 10 juillet 2015